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Écrire de la science-fiction : les personnages

Cette publication fait suite à un article que j’avais écrit en 2020 et que je te propose aussi de découvrir :

Les littératures de l’imaginaire : 2020 ? Un roman d’anticipation !

Un tour d’horizon des personnages récurrents de la science-fiction…

 

Aujourd’hui, parlons des personnages de science-fiction. C’est une littérature que j’aime énormément et dont les personnages les plus importants sont très tranchés. Ils se situent en général des deux côtés opposés de la balance :

  •  le héros possède souvent des valeurs morales très fortes et endosse d’énormes responsabilités. Cela peut aller jusqu’à assurer la survie de l’humanité et de la planète.
  •  l’antagoniste est un élément rebelle ou c’est carrément un voyou : l’écrivain peut aller jusqu’à créer un psychopathe. Il hait l’humanité et veut la contrôler ou l’anéantir.

Bien entendu, il existe entre ces deux extrêmes toute une gamme de comportements et de caractéristiques qui rendent cette littérature de genre plus subtile. Et justement, comme c’est une littérature de genre, il est bon d’en connaître les codes pour prétendre en écrire. C’est en maîtrisant ces codes qu’il te deviendra plus facile de les assembler de manière personnelle et originale pour dépasser la simple caricature et inventer tes personnages que le lecteur n’oubliera pas. Au cas où tu aies envie de te lancer dans cette aventure passionnante de l’écriture de science-fiction… Quoi qu’il en soit, commençons notre balade dans un ailleurs absolument imaginaire…

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LE SAVANT FOU

 

Figure née au XIXe siècle de la fascination pour les sciences, le savant fou est l’expression d’une angoisse : les sciences ne vont-elles pas devenir immaîtrisables et dangereuses ? Ne font-elles pas concurrence à la création divine et à Dieu ? Et le scientifique ne risque-t-il pas de se prendre pour Dieu ? Ses créations, sont-elles toutes raisonnables, utiles, et surtout désirables pour l’humanité ? Même si le progrès est la grande espérance du XIXe siècle, c’est avec crainte que de nombreux écrivains, philosophes, religieux, et la population elle-même le considèrent. C’est cette peur qu’expriment les premiers romans qui traitent du savant fou.

Le savant fou, désireux de surpasser la création, Dieu, est donc toujours dépassé par ses œuvres. Déjà, en 1818, dans le roman de Mary Shelley, Frankenstein est un savant qui donne vie à une créature d’aspect monstrueux à partir d’un assemblage de cadavres. Bien entendu, sa création lui échappe pour le malheur de tous.

Même quand le savant désire le bien de l’humanité, un être vil peut lui voler sa découverte et l’exploiter d’une manière atroce comme le fait Le mystérieux Docteur Cornélius (Gustave Lerouge, 1912). Ou sa grande découverte scientifique peut causer de multiples ennuis et changer le cours du destin et de l’humanité comme dans Retour vers le futur (synopsis de Robert Zemeckis et Bob Gale, 1985). C’est que le thème du savant fou est très vite devenu une tradition littéraire – qui perdure. Car nos craintes sont loin d’être éteintes en ce qui concerne les inventions scientifiques, les technologiques nouvelles et les usages que nous en faisons déjà et pourrions en faire.

D’autres récits précurseurs de la figure du savant fou : La Vérité sur l’étrange cas de M. Valdemar, Histoires extraordinaires, Edgar Poe, 1840 ; LÈve future, Villiers de L’Isle-Adam, 1846 ; L’Île du Docteur Moreau, 1896 ; l’Homme invisible, H.G. Wells, 1897…

Emmett Brown, savant fou mais sympathique de Retour vers le futur.
Crédit : Universal

 Le robot et la machine

 

L’homme construit des machines et des robots qu’il maîtrise assez facilement. Il en est friand puisqu’ils lui permettent de se tourner les pouces. L’idée est bien entendu que la machine et le robot fassent tout le travail ingrat et difficile à sa place. Mais… il arrive que la machine, avec son intelligence artificielle, le dépasse ou que le robot lui échappe… Et tente de prendre pouvoir sur l’homme !

Alors, pour y pallier, Isaac Asimov, dans Les Robots écrit en 1950, rédige un texte incroyable : les trois lois fondamentales qui sont censées diriger la vie de toute machine; l’une d’elle stipule que la machine ne doit jamais mettre l’homme en danger.

Mais bien entendu, les hommes créent des robots trop proches de l’homme, assoiffés de pouvoir comme lui, et aussi de liberté. Bien souvent ils s’émancipent de l’homme. Je pense tout de suite aux ordinateurs fous d’Arthur C. Clarke dans 2001 : l’Odyssée de l’espace, roman de 1968 ; l’auteur et le réalisateur, Stanley Kubrick, s’interrogeaient déjà à propos de l’intelligence artificielle.

Bien d’autres romans traitent de ce problème, par exemple La Semence du démon, de Dean R. Koontz, 1973. Les machines et les robots n’en font qu’à leur tête –si je puis dire… Ils peuvent même tenter de détruire l’homme. Encore une fois, l’écrivain de science-fiction met en garde l’homme de manière lucide et, je le crains, prophétique : par arrogance, soif de se montrer plus malin, l’homme pourrait bien créer des machines, des ordinateurs et des robots qui le dépassent totalement… Alors il n’en sera plus maître mais esclave.

L’I.A de 2001 : l’odyssée de l’espace

Le mutant

 

Et puis, il y a les mutants. Ni tout-à-fait homme ni tout à fait machine, croisement des deux ou hybride de plusieurs races en partie ou totalement extra-terrestres, ou encore humain augmenté de capacités extraordinaires, le mutant est un incompris, créature qui n’appartient à aucune communauté et qui fait peur aux hommes. Ils la prennent en chasse parce qu’elle ne leur ressemble pas. Il peut même représenter une menace réelle. (À la poursuite des Slans, Alfred E. Van Vogt, 1946 ; Les Plus qu’humains, Theodore Sturgeon, 1953.)

Le mutant n’est pas à confondre avec la simple créature extra-terrestre qui peut être sans grande importance, vivant en toile de fond de l’histoire comme l’une de celles qui peuplent Star Wars. Bien que certaines soient plus retorses et dangereuses comme Jaba… Mais revenons aux mutants.

L’homme se bat contre les mutants, bien souvent des surhommes, comme il le fait contre les robots dans maints romans. Mais il y a une nuance : le mutant est encore plus proche de lui comme un miroir de l’homme et de la nature humaine dans ce qu’elle a de pire. Et s’y confronter, s’y reconnaître parfois, est difficile…

Cependant, il arrive que le mutant soit proche de l’homme dans ce qu’il possède de meilleur ! Je pense par exemple au Surfer d’argent, personnage humanoïde d’heroic fantasy qui a bercé mon enfance : il passe beaucoup de temps à sauver la planète terre sans être récompensé ni remercié par les hommes.

Les mutants sont aussi des êtres qui peuvent s’affronter entre eux pour le pouvoir ce qui donne lieu à des batailles énormes, cosmiques, proches des récits mythologiques : Toi l’immortel, Roger Zelazny, 1965 ; les Neuf Princes d’Ambre, 1970

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L’homme destructeur

 

J’évoque moins ici un type de personnage que ce que l’humanité toute entière est capable de se faire subir… L’homme qui se détruit donne lieu à des romans d’anticipation qui donnent froid dans le dos. Les écrivains, encore une fois, nous mettent en garde…

Dès l’explosion de la première bombe atomique en 1945, ils comprennent que l’homme peut détruire sa propre espèce et sa planète. Pour nous prévenir de ce que nous sommes capables de créer, l’horreur pure), ils n’hésitent pas à nous montrer le monde futur : violent, archaïque, déshumanisé, soumis à des guerres incessantes comme dans Fondation, série de romans du génial Isaac Asimov, commencée en 1942 ; ou l’énorme et fabuleux Dune, de Frank Herbert, 1965. Lis Fondation et Dune, je ne peux que t’y enjoindre car ce sont des lectures d’une qualité extraordinaire. Et certainement visionnaires.

Les écrivains vont donc souvent nous présenter des civilisations mortelles : par exemple dans Chroniques martiennes, Ray Bradbury, 1950. Quelques hommes réussissent à s’installer sur Mars et voient la Terre exploser… Les personnages survivent, oui : mais pour quel avenir ?

Dans la même logique pessimiste, on peut imaginer des mondes post-atomiques… Les romanciers ne s’en privent pas : Demain les chiens, Clifford D. Simak, 1952 ; dans Je suis une légende de R. Matheson, 1954, le héros est le malheureux et seul survivant de la terre après une pandémie ; la Planète des singes, Pierre Boulle, 1963, a donné lieu à plusieurs films…

 

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Il ne servirait à rien de faire une liste plus exhaustive de tous les personnages de science-fiction. Cela suffit largement à se rendre compte de l’intérêt de cette littérature et de sa diversité.

Et aussi de l’engagement de tous ces écrivains qui évoquent sans fard les enjeux les plus importants de notre humanité. Je crois même que les littératures de l’imaginaire en général, et particulièrement d’anticipation, sont celles qui parlent avec le plus de profondeur et de lucidité des dangers et chausse-trappes que crée l’homme de toutes pièces par ses attitudes orgueilleuses d’apprenti sorcier, son manque d’éthique et de bonté.

L’écrivain d’anticipation déguise habilement ses questionnements éthiques par  l’aventure, le récit. Mais ils sont bien là, en filigrane, nous amenant à réfléchir. Ils me semble que c’est au fond le seul genre littéraire qui s’attaque avec autant d’ardeur, de profondeur et d’honnêteté aux grandes questions qui bouleversent l’humanité.

La servante écarlate est par exemple une dystopie qui a permis à Margaret Atwood de traiter du sujet de l’asservissement et la soumission des femmes dans toutes ses dimensions : psychologique, sociale, sexuelle, politique, idéologique, morale.

 

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Des romanciers visionnaires

 

Les écrivains d’anticipation sont d’immenses visionnaires. Que n’ont-ils pas déjà prévu depuis le XIXe siècle ? Pollution grandissante ; pandémies nouvelles ; asservissement de l’homme par l’homme, par la machine, puis l’informatique ; contrôle des masses par la persuasion douce, les médias et la technologie ; visite d’autres planètes et course au cosmos ; armement de plus en plus vicieux et perfectionné ; moyens de locomotion divers y compris par les airs ; grands flots d’immigration ; extinction progressive mais très rapide du règne végétal et animal, et j’en passe…

S’il existe bien des écrivains que nous devrions lire avec la plus grande des attentions, ce sont eux…

Qu’en penses-tu ? Et écris-tu de la science –fiction ? Si c’est le cas, quel type d’histoire et de personnages préfères-tu créer ? N’hésite pas à en parler ci-dessous, dans les commentaires.

Je te propose de lire également mon article concernant les différents genres de la littérature de l’imaginaire ici : 2020 ? Un roman d’anticipation !

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Romanciers, aimez-vous le cinéma ? Cinéastes, aimez-vous le roman ?

Écrivains et réalisateurs : des rapports amoureux

 

Aujourd’hui, c’est l’ouverture du 75ème Festival de Cannes. C’est aussi un agréable prétexte, car j’adore le 7ème Art, pour poursuivre notre exploration des liens indéfectibles entre art du roman et art du cinéma. Je ne connais pas d’écrivain qui ne se soit penché sur le cinéma avec au minimum bienveillance, voire amour et parfois plus encore : avec passion. Deux arts de la narration ne peuvent que se rencontrer. Et c’est forcément pareil pour ceux qui les incarnent et leur donnent vie : l’écrivain et le réalisateur.

 

Festival de Cannes 2022

 

Prenons par exemple Marcel Pagnol, déjà écrivain de théâtre à succès, que rien ne prédisposait à la réalisation : il est devenu réalisateur après être tombé amoureux du cinéma en voyant l’un des premiers films parlant de l’époque ; il s’est alors mis à adapter et tourner ses propres oeuvres. Ou l’inimitable Jean Cocteau, poète, romancier, décorateur, devenu aussi un cinéaste à la poésie, l’esthétisme et l’originalité inégalées. Prévert, immense poète, est également devenu un immense scénariste et dialoguiste. Les films auxquels il a collaboré sont parmi les plus beaux de sa génération. Ah, Les Portes de la nuit de Marcel carné… Il fallait bien un poète pour insuffler tant de poésie à une histoire, aux personnages, aux dialogues. Dans un autre registre, Woody Allen a écrit et joué des dizaines de sketchs drôles très jeune avant d’écrire et réaliser ses propres films – avec une régularité et un talent hallucinants depuis les années 1970 au rythme d’un par an ! Et tant d’autres ont été auteurs avant de collaborer à des films…

Les écrivains ont toujours côtoyé le monde du cinéma. Ils ont toujours aimé le glamour, les paillettes, la célébrité… Et la création bien entendu. Le dramaturge Arthur Miller n’a-t-il pas été marié à Marilyn Monroe ? Ses pièces elles-mêmes ont donné de beaux films. Mort d’un commis voyageur réalisé par Volker Schlöndorff avec Dustin Hoffman est même, à mon avis, un chef-d’oeuvre bouleversant. Même Beidberger et Houellebeck n’ont pas résisté à l’appel de la caméra – mais sans grande réussite. Il y a, il y a eu et il y aura bien des Love Story entre auteurs et cinéastes. Et des tensions, et des divorces bien entendu.

L’influence du cinéma dans le roman et ce qu’on peut en retirer

 

L’utilisation de techniques d’écriture de scénario peut améliorer l’écriture d’un roman, notamment pour ce qu’on tirer du côté de son rythme, sa précision, son sens de l’espace et du mouvement. Le cinéma exige une efficacité et une concision dans la mise en scène qui n’est pas celle du roman.

Pourtant le roman peut s’en nourrir et il le fait depuis longtemps. Il a commencé, vers les années 1970 et même bien avant pour le polar et la science-fiction, à devenir plus rapide, moins discursif, moins descriptif tout en étant plus visuel ; l’influence du cinéma, art plus industriel et calé sur le rythme de vie de son temps, en est grandement responsable.

La façon, par exemple, dont on entre souvent au cœur de l’action ou de la problématique dans le roman en une phrase ou deux à peine, cette instantanéité dans l’incipit, me paraît découler directement des leçons du cinéma. C’est que nous sommes tous influencés, que nous en soyons conscients ou non, par le cinéma, la télévision, et tous les formats divers de la narration audiovisuelle qui entrent dans notre vie par le canal des réseaux sociaux. L’image est entrée au coeur de notre vie et nous colle aujourd’hui à la peau.

À nous de tirer parti de cette imprégnation, de décortiquer les films que nous apprécions, et d’en tirer avantage pour nourrir notre imaginaire, notre créativité et y trouver des solutions aux problématiques que nous posent parfois ce que nous écrivons.

 

L’influence du roman dans le cinéma et la leçon qu’on peut en retirer

 

Cette influence du cinéma sur le roman n’est pas à sens unique, l’inverse aussi est vrai : de plus en plus de romans sont adaptés au grand écran. Les réalisateurs semblent fascinés par les œuvres littéraires.

L’immense saga cinématographique d’Harry Potter n’existerait pas sans l’œuvre écrite de Joanne Rowling. Tant de romans ont été adaptés : Shining de Stephen King tourné par Stanley Kubrick (l’histoire d’un écrivain qui devient fou), Dracula de Bram Stocker tourné par Coppola (livre magnifique qui marque le début du fantastique en littérature), Gasby le Magnifique de Scott Fitzgerald tourné par Jack Clayton, le flamboyant Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostang tourné par Jean-paul Rappenau. (Car oui, il y a aussi les pièces de théâtre, en plus du roman). On pourrait poursuivre cette liste durant plusieurs jours, voire semaines…

D’ailleurs poursuivons-là avec des exemples de films plus récents : Nightmare Alley adapté du roman de William Lindsay Gresham, Le charlatan, tourné par Guillermo del Toro a déplût autant au public qu’à la critique… Mais Eaux profondes, thriller érotique américain réalisé par Adrian Lyne est sorti en 2022, adapté du roman du même nom de Patricia Highsmith, a reçu de très bonnes critiques.

Quelle leçon en tirer ? Qu’au fond tout cela donne de l’espoir. Il existe de mauvais romans qui ont donné des films magnifiques ! Et de bons romans qui ont donné de beaux films. (Sans être naïfs, oublions un instant les bons romans qui ont accouchés de mauvais films.) On peut même envisager d’adapter soi-même son propre roman. Pourquoi pas ? Qui nous en empêche ? Hormis nous ?

 

Les Portes de la nuit

Le cinéma copine plutôt bien avec la littérature

 

Il existe d’ailleurs des cinéastes qui font du cinéma qui ressemble un peu à de la littérature sans se servir forcément pour autant d’œuvres littéraires. Par exemple, Bergman, influencé sans doute par son travail d’homme de théâtre, est resté insensible aux joies de la rapidité et du rythme dans la narration de ses films qui se démarquent clairement de tous les critères hollywoodiens. Woody Allen se moque bien de restreindre la longueur de ses dialogues : c’est un cinéaste bavard et c’est même son charme le plus grand. Jacques Rivette ne se pressait pas non plus… Les films de Paolo Sorrentino me laissent un goût de littérature prononcé sans être pourtant tirés d’oeuvres littéraires. C’est aussi le cas de Fellini. Je te laisse en trouver d’autres. Les cinéastes sont grands consommateurs de littérature puisque c’est aussi un art de la narration.

C’est que tout le monde a sa place dans la littérature comme tout le monde a sa place dans le cinéma. Ce qui importe quand on fait œuvre, c’est la personnalité. Rien d’autre ne compte plus fort que la personnalité d’un auteur, d’un romancier, d’un cinéaste pour produire un roman, un film qui marque, qui intéresse. Toi, moi, notre plus grand travail est là : exister pleinement, enrichir notre personnalité et la donner à voir à travers nos livres.

Résumons

 

Parfois, certains cinéastes créent des œuvres qui tendent à intégrer fortement les principes du roman. Il y aura des dialogues intérieurs avec une voix-off, ou même plusieurs voix narratives, on s’attardera sur le décor ou sur un visage comme en une longue description, etc.

Et parfois certains romanciers créent des œuvres qui tendent à intégrer fortement des principes de cinéma beaucoup utilisés : il y aura des flash-back, davantage de mouvements, des ellipses temporelles, etc.

 

François Truffaut

 

Des exemples réussis de collaborations romancier-réalisateur

 

Quand je pense par exemple à Hiroshima mon amour de Marguerite Duras, dont le film a été pour moi un vrai choc (et pas seulement pour moi), je reconnais à la fois toute l’intériorité retenue d’un personnage de roman et toute la sobriété d’une mise en scène visuelle d’un modernisme et d’un esthétisme qui n’ont pas pris une ride. Le résultat est percutant. Il n’y a pas de hasard : c’est une romancière qui a écrit le scénario, Marguerite Duras. Et c’est un réalisateur qui a tourné : Alain Renais. Il existe des collaborations heureuses entre les deux arts.

Je pense au roman magnifique de Jean-Claude Carrière, La controverse de Valladolid, plaidoyer pour l’humanité et contre l’esclavage, chef-d’œuvre absolu pour mon goût ; c’est quasiment un huit-clos que Jean-Daniel Verhaeghe tournera plus tard, téléfilm bouleversant, avec un Jean-Pierre Marielle sublime, qui respecte à la lettre le roman. Car c’est Jean-Claude Carrière, toujours, qui en a rédigé le scénario d’après son roman. Jean-Claude Carrière était tout : écrivain, metteur en scène, scénariste, acteur. Il connaissait toutes les ficelles des deux arts.

Il me semble donc vraiment très intéressant pour les romanciers d’étudier l’art d’écrire des scénarios de films. Comme il me semble que les cinéastes ont tout intérêt à comprendre comment fonctionnent les entrailles d’un roman. D’ailleurs, ils le savent. Se servir des qualités des deux médiums pour créer une fiction équilibrée (qui collera aussi à l’esprit de son époque) me semble une bonne idée.

Bien entendu, il existe à la fois des similitudes et des différences entre le roman et le film. Mais nous sommes toujours dans ce domaine sans limite qui nous passionne : l’art de raconter une histoire.

 

Le livre de mon ami Timothée Meyrieux auquel j’ai eu le plaisir enthousiasmant de collaborer.

Tu peux aussi lire mon dernier article qui l’évoque : Écriture de scenario et roman : des liens enrichissants

À propos de l’adaptation de roman au cinéma

 

La traduction de roman sur grand écran est un pari très difficile. Lorsque vient le temps d’adapter un livre considéré comme une œuvre d’art des défis de taille, purement cinématographiques, font parfois dérailler le succès. Je pense aux adaptations cinématographiques des deux œuvres de Stendhal, Le Rouge et Noir et La Chartreuse de Parme qui ne sont pas merveilleuses… Et surtout à L’homme qui tua Don Quichotte, adaptation de Don Quichotte par Terry Gilliam qui s’est mal déroulée au point que le film n’a jamais pu être réalisé. Ce qui a donné, des années plus tard, Lost in La Mancha, documentaire sur ce tournage-catastrophe.

Oui, certains livres célèbres résistent à l’adaptation au grand écran…

Et alors ? Doit-on pour autant s’empêcher de tenter d’adapter notre roman si on en a follement envie ? J’écris follement car c’est un travail spécialisé, long, précis. Mais je crois que tout est faisable quand on s’en donne les moyens.

Et ma plus grande certitude est que pour écrire de bons romans, on a beaucoup à apprendre de nos lectures mais aussi des films.

Terminons par un extrait de la déclaration du Président du jury, l’acteur Vincent Lindon :

Avec mon Jury, nous nous efforcerons de prendre soin au mieux des films de l’avenir, qui portent tous un même espoir secret, de courage, de loyauté et de liberté ; dont la mission est d’émouvoir le plus grand nombre de femmes et d’hommes en leur parlant de leurs blessures et de leurs joies communes. La culture aide l’âme humaine à s’élever et à espérer pour demain.

On pourrait dire la même chose du roman, non ?

Et toi, aimes-tu le cinéma ?

T’inspire-t-il parfois dans ton écriture de roman ? On se retrouve dans les commentaires… 

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Écriture de scénario et roman : des liens enrichissants…

Parlons un peu d’écriture de scénario !

 

Sortons des sentiers battus ! On peut tirer de grandes leçons d’efficacité de l’écriture de scénario pour sa propre écriture de roman. Les deux univers, romanesque et cinématographique, sont complémentaires. C’est toujours et encore l’art de raconter une histoire… Une histoire qui nous émeut, nous accroche, une histoire qu’on n’oublie pas, des personnages qui ne nous quitteront plus. Romancier ou scénariste, il faut frapper l’imagination et remuer les tripes de notre public.

Je suis très heureuse de t’annoncer la sortie d’ Écrire un scénario : la méthode de A à Z. Ce n’est pas à proprement parler mon livre. C’est une collaboration avec Timothée Meyrieux, un ami jeune, doué, talentueux, scénariste et réalisateur. Quand il m’a demandé d’apporter mon petit quelque chose à son manuscrit, j’ai été très étonnée : comment savait-il que cela me passionnerait ? Comment savait-il que je connaissais les rouages de l’écriture de scénario ? Je ne me souviens pas lui avoir jamais dit que j’ai passé un diplôme d’audiovisuel par curiosité, il y a longtemps, tellement le cinéma me passionnait. Pourtant Timothée a senti que c’était possible. C’est un immense plaisir de voir le livre publié. Tu peux le feuilleter ici pour te faire une idée : tout y est de l’écriture de scénario jusqu’à la post-production.

Cliquer sur ce lien pour feuilleter le livre

Techniquement, quelles sont les différences entre un scénario et un roman ?

 

– Un scénario est écrit pour être adapté en film. C’est un document technique et non littéraire.

– Un roman est une œuvre en soi mais peut être adaptée à l’écran : il faudra rédiger un scénario car on ne pourra entrer tout le roman dans le film ; il faudra faire des choix, des coupes, et transformer certaines choses pour l’écran. Il est beaucoup plus rare qu’on écrive un roman à partir d’un film. Ce n’est pas un hasard : les scénarios ont des exigences de formatage spécifiques beaucoup plus contraignantes que celle du roman où la liberté est plus grande. Notamment en ce qui concerne le style et le ton.

– Les scénaristes doivent être capables de condenser une histoire en un nombre limité de pages : un scénario de long métrage standard fait environ 120 pages.

– Les romans, eux, peuvent être très longs. Certains font jusqu’à 1000 pages !

– Les scénarios donnent surtout des indications d’actions et des dialogues sans description (seulement quelques indications) car ils sont destinés à être lus par des personnes qui imagineront et visualiseront elles-mêmes les images et l’histoire pour l’écran.

– Les romans ont tendance à être forcément plus descriptifs, leurs dialogues plus longs, et les tourments intérieurs des personnages plus expliqués. Le travail du style et du ton se font uniquement par l’écriture.

Mais tu le sais puisque tu écris : les deux types d’écriture nécessitent une bonne narration et des personnages intéressants.

Les objectifs d’écriture de roman et scénario sont différents

 

– Le scénario est destiné à être vu.

– Le roman est destiné à être lu.

– Le scénario est écrit en général au présent avec un point de vue omniscient à la troisième personne.

– Le roman a souvent un développement de personnage plus complexe et peut plus facilement être écrit à tous les temps et de plusieurs points de vue.

– Le scénario est destiné à être interprété par des acteurs sur une scène ou un écran, tandis qu’un roman est destiné à être lu silencieusement par un individu.

– Le scénario est une œuvre écrite par des scénaristes pour un film, une émission de télévision ou un jeu vidéo. Il peut être œuvre originale ou adaptation d’un texte, roman, pièce de théâtre, déjà existant. Il est destiné à être lu à voix haute et à fournir des indications à toute l’équipe technique, aux acteurs, et à commencer bien sûr par le réalisateur. Ce qui peut aboutir, parfois, à des changements dans son écriture. Il va être le pilier sur lequel une œuvre collective naîtra.

– Tandis que le seul metteur en scène d’un roman, en dehors de l’auteur, est son lecteur. Il n’y a pas de collaboration mais un individu face à sa feuille. C’est une œuvre en soi, et l’œuvre d’un solitaire.

– Pour le même roman, il existe autant de romans que de lecteurs d’une certaine manière, chaque lecteur se créant son cinéma !

– Mais le film est un travail prémâché, prédigéré pour le spectateur. Tous les spectateurs voient le même film, les mêmes images.

– Il y a peu à interpréter d’un film pour le spectateur.

– C’est différent pour un roman : on peut plus souvent lui trouver diverses interprétations.

Je vais arrêter là cette double liste car ce serait très long de tout répertorier. Mais :

Des ponts existent entre les deux types d’écriture. Connaître l’une et l’autre est un enrichissement dont je n’ai pas voulu faire l’économie car j’ai toujours aimé l’influence du cinéma sur ma propre écriture. Je pratique une écriture de roman très visuelle et parfois assez dynamique : ce n’est pas un hasard mais bien une volonté. J’aime et revendique l’influence du cinéma sur ma personnalité et ma créativité. Si tu as lu Le Cheval de l’Irlandais ou Racines mêlées, tu l’as sûrement remarqué (oui, je pense aussi à mon personnage réalisateur de films dans Le Cheval)…

Je le redis : on peut tirer de grandes leçons d’efficacité de l’écriture de scénario pour sa propre écriture de roman. Les deux univers, romanesque et cinématographique, sont complémentaires. C’est toujours et encore l’art de raconter une histoire… Une histoire qui nous émeut, nous accroche, une histoire qu’on oublie pas, des personnages qui ne quitteront plus.

Sydney Pollack

Adapter ton roman pour le cinéma ?

 

Par ailleurs, on peut envisager très sérieusement d’adapter son roman au cinéma. La connaissance technique de l’écriture de scénario n’est alors plus seulement un véritable enrichissement ; elle devient indispensable. Elle possède ses codes qu’il faut connaître. Si tu envisages d’écrire le scénario de ton roman, c’est possible pourvu que tu le rédiges avec la technique appropriée. Cela fait longtemps que l’idée me titille de le faire pour mes romans ; le temps me manque en ce moment mais je ne désespère pas de le trouver un jour.

Pour le moment, je suis déjà très heureuse d’avoir collaboré à ce livre tellement nécessaire pour qui veut écrire un scénario, comprendre le monde du cinéma, ou enrichir d’un autre point de vue son écriture romanesque (tout ce qui concerne les personnages et la structure lui seront particulièrement bénéfiques).

L’écriture est une chose sérieuse, oui. Mais c’est aussi et surtout un jeu, un plaisir, une jubilation. J’ai collaboré à Écrire un scénario : la méthode de A à Z avec ce même état d’esprit que j’applique à tout ce que je rédige. N’oublions pas qu’écrire, c’est s’amuser.

N’hésite pas à donner ton point de vue ou à raconter ton expérience de scénariste, si tu en as une, dans les commentaires ci-dessous… Je t’y retrouverai avec bonheur.

Manque de motivation ? 143 raisons d’écrire un roman, un livre !

Pourquoi écrire un roman, un livre ? La motivation et ses raisons

 

Voici de quoi pallier un manque de motivation :  je te donne 143 raisons d’écrire un roman, un livre, et d’être motivé jusqu’au bout ! Nos raisons sont pour la plupart inconscientes tant qu’on ne fait pas l’effort de savoir pourquoi on écrit. Tu pourrais être surpris à la lecture de ces 143 raisons d’écrire un livre, un roman : certaines raisons sont élégantes mais d’autres sont… Je te laisse les découvrir.

 

Crédit photo : Pietro Zanarini

 

1. Pour le plaisir d’écrire

2. Pour tenir enfin ton livre entre tes mains

3. Pour devenir auteur, écrivain, romancier, etc.

4. Pour la gloire

5. Pour te sentir différent du commun des mortels

6. Pour te sentir créatif

7. Pour respecter ta vocation

8. Pour respecter ton don

9. Pour te sentir progresser dans ton existence

10. Pour relever le défi

11. Pour exprimer ce qui te hante

12. Pour convaincre d’un message, d’une vision, d’une idée

13. Pour laisser un héritage émotionnel, culturel à tes enfants ou à toute autre personne que tu aimes, ou même au monde

14. Pour épater la galerie !

15. Pour prouver que tu en es capable à quelqu’un qui t’a pris ou te prend pour un imbécile

16. Pour te prouver que tu en es capable

17. Pour te venger (oui, oui, certains balancent toutes leurs sales histoires dans leurs livres… C’est même courant dans le milieu parisien…)

18. Pour provoquer, choquer

19. Pour aider

20. Pour soutenir

21. Pour fustiger

22. Pour prévenir

23.  Pour aimer

24. Pour faire avancer le monde

25. Pour témoigner

26. Pour dénoncer

27. Pour faire rêver

28. Pour divertir

29. Pour faire rire

30. Pour émouvoir

31. Pour éveiller les consciences

32. Pour sensibiliser

33. Pour expliquer

34. Pour faire part de tes sentiments

35. Pour faire part de tes émotions

 

Laure Gerbaud
www.osez-ecrire-votre-roman.com

 

36. Pour faire part de tes souvenirs

37. Pour partager tes idées

38. Pour faire part de tes rêves

39. Pour faire part de tes espoirs

40. Pour rendre hommage (à la vie, à quelqu’un, quelque chose…)

41. Pour retrouver tes souvenirs (les livres autobiographiques y sont particulièrement propices)

42. Pour trouver ton chemin car tu es perdu

43. Pour exorciser tes démons, ton passé, etc.

44. Pour mieux te connaître

45. Pour prendre du recul sur ta vie

46. Pour l’amour de la littérature, de l’art

47. Pour fréquenter les écrivains que tu admires

48. Pour aimer la vie à travers des mots

49. Pour vivre deux fois

50. Pour partager tes expériences

51. Pour jouer avec les mots

52. Pour jouer avec la musique des mots (surtout avec la création de chansons, de poésie, de slam)

53. Pour exercer ta créativité

54. Pour remercier la vie

55. Pour te sentir quelqu’un d’autre

56. Pour te sentir important

57. Pour te faire aimer

58. Pour te faire admirer

59. Pour rencontrer tes lecteurs

60. Pour te sublimer

61. Pour propager ton amour de la littérature

62. Pour écrire les histoires qui te traversent

63. Pour te sentir créatif

64. Pour te sentir vivant

65. Pour élargir ta vie

66. Pour t’élever

67. Pour progresser en tant qu’écrivain

68. Pour répondre à ton désir d’écriture

69. Pour donner de la signification à ton passage sur terre

70. Pour ne pas regretter de ne pas l’avoir fait à ta dernière heure

 

Victor Hugo
www.osez-ecrire-votre-roman.com

 

71. Pour donner un sens à ta vie

72. Pour te sentir bien car tu te sens mal quand tu n’écris pas

73. Parce qu’il n’y a que ça que tu sais vraiment bien faire

74. Parce que tu sais que tu es plus doué pour ça que quoi que ce soit d’autre

75. Parce que tu aimes être dans la peau d’un écrivain

76. Parce que tu te fais une haute idée de l’écrivain

77. Parce que tu es sans cesse traversé par des mots, des idées, des personnages, des histoires

78. Parce que tu es obsédé par l’écriture

79. Parce que tu aimes écrire plus que tout

80. Parce que tu adores la musique des mots

81. Parce que rien ne te donne autant d’énergie qu’une page bien écrite !

82. Parce que tu tombes malade ou tu déprimes quand tu ne t’exprimes pas à l’écrit

83. Parce que tu es timide et que l’expression écrite te permet de t’exprimer

84. Parce que tu as tendance à vivre dans tes rêves

85. Parce que c’est une manière de fuir le quotidien

86. Parce que c’est une manière d’être encore davantage au contact de la vie

87. Parce que c’est une façon de vivre une aventure sans quitter ton chez toi

88. Parce qu’écrire un livre est une aventure en soi

89. Parce que c’est dans ta nature, c’est inné, et tu respectes ta nature

90. Parce que c’est une manière d’enrichir ton quotidien

91. Parce que tu trouves ta vie terne quand tu n’écris pas

92. Parce que tu t’ennuies sans écrire ni raconter des histoires

93. Parce que tu es envahi par des personnages et que la seule manière de ne pas devenir fou est de vivre avec, et de leur donner vie

94. Pour ne pas quitter la terre sans avoir donné le meilleur de toi

95. Pour célébrer ta créativité

96. Pour avoir l’acceptation sociale des écrivains, des éditeurs, d’un certain milieu

97. Pour te sentir vibrant, enthousiaste, vivant

98. Pour te sublimer

99. Pour mieux te connaître

100. Pour être connu

 

Dominique Rolin
www.osez-ecrire-votre-roman.com

 

101. Pour passer à la télévision

102. Pour passer à la radio

103. Pour être interviewé

104. Pour avoir des articles de journaux

105. Pour te valoriser intellectuellement

106. Pour te valoriser artistiquement

107. Pour te valoriser socialement

108. Pour paraître original, hors normes

109. Pour l’amour de la solitude

110. Pour l’amour du silence

111. Pour l’amour de l’atmosphère autour de l‘écriture

112. Parce que tu ne sais pas quoi faire d’autre

113. Pour emmerder ton entourage !

114. Pour exprimer ta sensibilité

115. Pour partager ta vision du monde

116. Parce que tu es persuadé que tu sais écrire mieux que quiconque

117. Parce que tu es persuadé que tu as des choses extraordinaires, uniques à offrir

118. Parce que tu es persuadé que tu as un style, un ton unique, jamais écrit, lu

119. Parce que tu es persuadé que ta vision est unique

120. Parce que tu veux que tes enfants, ta femme, ton mari, tes parents soient fiers de toi

121. Parce que tu te sens investi de la mission d’écrire

122. Parce que tu prends un plaisir incroyable à écrire

123. Parce que tu jubiles quand tu écris

124. Parce que tu oublies tous tes soucis quand tu écris

125. Parce que tu manques d’amour et tu penses en recevoir en publiant

126. Parce que tu manques de reconnaissance et tu penses en recevoir en publiant

127. Parce que tu te sens comblé en écrivant

128. Pour le fun

129. Pour la frime

130. Parce que tu es très sérieux et que ça te paraît une activité sérieuse

131. Parce que tu as des prétentions intellectuelles

132. Parce que tu as des prétentions artistiques

133. Parce que ton entourage te le demande

134. Pour répondre à une injonction intérieure

135. Pour fuir ta vie

136. Pour fuir ton entourage (j’écris, j’ai besoin d’être seul, ne me dérangez pas !)

137. Pour rencontrer des gens merveilleux que tu n’aurais jamais rencontrés autrement

138. Pour te donner du prestige

139. Pour gagner de l’argent et devenir millionnaire en tant qu’écrivain (bon courage…)

140. Pour te positionner comme un expert dans ton activité (les guides pratiques, et les livres spécialisés dans un domaine précis sont utiles en ce sens), gagner de l’autorité et avoir davantage de clients

141. Pour te sentir heureux, épanoui

142. Pour écrire ce que tu ne peux dire oralement (en le camouflant sous ton intrigue, tes personnages, etc.)

143. Pour dire exactement ce que tu veux dire, au mot, à la virgule près (personne ne va t’interrompre, enfin !)

 

Joël Dicker
www.osez-ecrire-votre-roman.com

 

Tu le vois, il existe des raisons nobles et des raisons qui peuvent paraître ridicules, prétentieuses, mesquines et même inavouables ! Peu importe. Ne jugeons pas trop rapidement. Chacun possède un chemin de vie différent, un vécu unique. Au fond, que chacun trouve son compte dans l’écriture et surtout réussisse à écrire son roman rêvé, son livre rêvé.

Je me suis bien amusée à faire cette liste. Tu as sans doute encore d’autres points à relever que j’ai oublié. N’hésite pas à en faire part à notre communauté dans les commentaires.

Si tu manques parfois de motivation pour mener à bout ton livre, je te conseille de relire cette liste de temps à autre. Tu peux même faire mieux : tu relèves les 10 ou 20 raisons d’écrire qui t’animent davantage, et tu les écris sur une feuille que tu gardes sous les yeux. Il faut que tu lises cette feuille au moins une fois par jour. Place-là dans un endroit stratégique : à côté de ton miroir dans la salle de bains, sur ton frigo, ta porte d’entrée, bref un lieu où tu es certain de la voir. Et toutes les semaines, déplace-là parce que tu vas t’habituer et ne plus la voir. Essaie, ça ne te coûte rien, et tu me diras si tu as plus d’enthousiasme à écrire, si tu n’as pas trouvé ou retrouvé davantage de motivation !

De plus cela te permet d’éclaircir tes sentiments. Au fond, sais-tu vraiment pourquoi tu veux écrire ? Tu pourrais avoir des surprises en te plongeant dans cette liste…

Je t’invite à lire l’un de mes plus vieux articles : pourquoi tu dois continuer à écrire ton roman !

Et si tu es vraiment motivé, si tu veux aller plus loin dans ton travail romanesque, si tu veux être certain que ton roman tient réellement la route, si tu veux être sûr de le mener jusqu’au bout, je te prends carrément par la main pour écrire ton roman :

Écrire votre roman de A à Z, de l’idée à la publication

Jette un oeil attentif sur le lien ci-dessus : tu seras étonné par la valeur des Bonus que j’offre…

Je te souhaite la plus haute inspiration possible, et beaucoup de succès dans l’écriture de ton livre, roman, nouvelle, ou autre…

Comment écrire ? 7 visions d’écrivains et scénaristes sur l’écriture

Comment écrire ? 7 écrivains et scénaristes livrent leur vision de l’écriture à travers 7 livres

 

De nombreux livres sur l’écriture méritent d’être lus. Je n’en ai pas lu à l’époque où j’en aurais eu besoin. Je ne connaissais pas leur existence, internet n’existait pas et par conséquent beaucoup de choses m’échappaient. J’ai découvert plus tard cette littérature qui m’aurait tant servi à l’époque où je tâtonnais sans maître, sans boussole, sans soutien, sans savoir…

J’ai donc bêtement perdu du temps techniquement sur la question de la maîtrise de l’écriture. Et également sur la vision de l’écriture, de ce qu’est un écrivain, de ce qu’est l’écriture. J’aurais pu gagner des années précieuses, comprendre, sentir, savoir plus vite : des livres sur l’écriture m’attendaient et je ne les lisais pas.

Ce qui est fait est fait, et c’est comme cela que je me suis forcément construite : dans une farouche autonomie. Pourtant,  je me serais sentie moins seule ; je reconnais dans les visions des écrivains et des scénaristes tant de pensées qui leur sont communes ! Elles se complètent, se répondent, se ressemblent parfois. Il existe une parenté d’esprit très grande chez eux, chez nous, et je retrouve la même chez tous les artistes : musiciens, peintres, sculpteurs, cinéastes, etc.

Au fond l’art, quel qu’il soit, est toujours une expression de soi. C’est le propos même de l’art : l’artiste s’exprime, exprime soi. C’est de sa vie qu’il parle, ce sont de ses émotions, ses douleurs, ses plaisirs, ses échecs, ses incertitudes, ses expériences que sont issues ses œuvres. C’est pour cela qu’elles font écho au cœur de l’homme et que chacun d’entre nous s’y reconnaît en filigrane…

Nous écrivons, soit ! Mais que ce soit avec nos tripes. Sinon, à quoi bon ?

J’ai sélectionné 7 écrivains et scénaristes, et des extraits de leurs livres où ils nous donnent leur vision de l’art d’écrire, et des conseils nécessaires.

Juliette Binoche

Écriture : mémoires d’un métier, Stephen King


Écrire n’a rien à voir avec gagner de l’argent, devenir célèbre, draguer les filles ou se faire des amis. En fin de compte, écrire revient à enrichir la vie de ceux qui liront vos ouvrages, mais aussi à enrichir votre propre vie. C’est se tenir debout, aller mieux, surmonter les difficultés. Et faire qu’on soit heureux, d’accord ? Oui, faire qu’on soit heureux.

Il faut parfois continuer même quand on n’en a pas envie, et il arrive qu’on fasse du bon boulot alors qu’on a l’impression d’être là, à pelleter bêtement de la merde, le cul sur une chaise.

Écrivez ce que vous avez envie d’écrire, insufflez-y de la vie et rendez votre texte unique en y mêlant ce que vous savez de l’existence, de l’amitié, des relations humaines, du sexe, du travail.

Vous pouvez entreprendre cet acte, l’écriture, en étant nerveux, excité, plein d’espoir ou même de désespoir ; avec le sentiment que jamais vous n’arriverez à mettre sur la page tout ce que vous avez dans l’esprit et le cœur. Vous pouvez l’entreprendre les poings serrés, les yeux plissés, prêt à botter des culs et à relever des noms. Vous pouvez l’entreprendre parce que vous voulez épouser une fille, ou parce que vous voulez changer le monde. Vous pouvez l’entreprendre comme bon vous semble – mais pas à la légère. Permettez-moi de le répéter : n’approchez pas la page blanche à la légère. Non que je vous demande de l’approcher avec révérence, ou sans vous poser de questions. Je ne vous demande pas davantage d’être politiquement correct ou de mettre de côté votre sens de l’humour (plaise à Dieu que vous en ayez un). Nous ne sommes ni dans un concours de popularité, ni aux jeux olympiques moraux, ni dans une église. Mais il s’agit d’écrire, nom d’un chien, pas de laver la voiture ou de se maquiller les yeux. Si vous êtes capable de prendre l’écriture au sérieux, nous pouvons faire affaire. Si vous n’en êtes pas capable, ou si vous ne voulez pas, le moment est venu pour vous de refermer ce livre et de faire autre chose. De laver la voiture, par exemple.

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Essayez tout et n’importe quel fichu machin, aussi ennuyeusement normal ou scandaleux qu’il soit. Si ça marche, parfait. Sinon, balancez-le.

Mes secrets d’écrivain, Elizabeth George

 

Les auteurs sont ces gens qui rêvent de gagner beaucoup d’argent très vite, grâce à un beau contrat avec un grand éditeur suivi par un contrat encore plus lucratif au cinéma. Ils écrivent et réécrivent toujours le même roman, et ils décrètent dès le début de leur carrière que s’ils ne sont pas publiés, ils laisseront tomber.
Alors que les écrivains, ce sont ces gens qui écrivent et qui écriront toujours, quoi qu’il arrive : ils respirent, non ? Ils ne peuvent pas faire autrement. Il faut bien qu’ils vivent.

L’art d’écrire, c’est ce qui vient une fois que vous avez appris à maîtriser vos outils en bon artisan.

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Je conseille à mes étudiants de se fier à leur corps quand ils écrivent, parce que leur corps ne leur mentira jamais sur l’histoire, le rythme, les personnages, etc. Alors que leur esprit les abusera tout le temps, leur disant que quelque chose est bon quand ils auront ce sentiment poignant, viscéral – physique –, cette conviction irréfutable que c’est mauvais. Ou vice versa.

Personnages et points de vue, Orson Scott Card

 

Dans la vie, nous ne comprenons jamais vraiment ce qui motive les gens. Dans une œuvre de fiction, en revanche, nous pouvons très bien aider le lecteur à y voir plus clair et même lui donner des certitudes. C’est une des raisons pour lesquelles on lit des romans : comprendre un peu mieux les agissements de nos semblables.

À part vous-même, vous ne connaîtrez jamais personne de l’intérieur ; ainsi, en révélant l’âme de vos héros, vous dévoilez forcément une partie de ce que vous êtes au plus profond de vous.

Trop nombreux sont les écrivains sans le sou pour que l’argent soit notre motivation première.

 

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Lettres à un jeune auteur, Colum McCann

 

Ton rôle est de donner à voir et à entendre au lecteur. Dans le mot juste se fondent le style et la richesse de l’imagination.

N’importe qui peut raconter une grande histoire, mais tout le monde ne chuchote pas à ton oreille un souffle de beauté.

Un écrivain n’est pas quelqu’un d’obsédé par l’écriture, ni qui en parle spécialement, ou projette de s’y mettre, ou dissèque ou vénère les mots : l’écrivain est celui qui pose son cul sur la chaise même s’il a envie de tout sauf ça.

On écrit pour essayer d’atteindre une vérité fondamentale dont tout le monde connaît l’existence, mais que personne n’a encore mise à nu.

Les écrivains sentent la grammaire plus qu’ils ne la connaissent. Cela dépend de nos lectures. Si tu lis suffisamment, tu feras peu d’erreurs. En définitive, la langue – son chatoiement – est bien plus importante que les règles de la police grammaticale.

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Donne du poids à l’imaginaire. Commence par douter. Va où personne n’est allé. Compose une langue unique. Sublime l’ordinaire. Pas de panique. Révèle une vérité inconnue. Divertis également. Soulage la soif de sérieux et de joie. On peut te retirer bien des choses – même la vie –, mais pas les récits que tu en fais. Pour toi, jeune auteur, ce mot donc, non dénué d’amour et de respect : écris !

 

Techniques du scénario, Pierre Jenn

 

La tension dramatique naît a partir du moment où l’auteur place des obstacles entre le héros et le but poursuivi par celui-ci.

Le conflit, on le sait, est le moteur de l’action. Mais l’affrontement entre personnages est souvent l’aboutissement d’une lente évolution qui part quelquefois du beau fixe pour ne déboucher que tard sur la tempête finale.

Les gens heureux n’ont pas d’histoire. Aristote avait déjà remarqué que tout personnage frappé d’un grand malheur ou en proie à de grandes difficultés éveillait chez le spectateur des sentiments de frayeur ou de pitié, déclenchant du même coup son identification à ce protagoniste de l’action.

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L’anatomie du scénario, John Truby

 

Raconter une histoire ce n’est pas simplement inventer des événements ou se souvenir d’événements passés. Les événements ne sont que description. Le narrateur devra sélectionner, connecter entre eux et construire une série de moments intenses. Ces moments seront tellement passionnants que l’auditeur aura l’impression qu’il est en train de les vivre lui-même. Bien raconter une histoire, ce n’est pas simplement raconter au public ce qui se passe dans une vie. C’est lui donner l’expérience de cette vie.

Le public aime tout autant la partie émotionnelle (revivre une vie) que la partie intellectuelle (chercher à comprendre le puzzle).
Toute bonne histoire doit être composée de ces deux parties. Mais il existe tout un éventail de formes de fictions, qui s’étend d’un extrême à l’autre, du mélodrame sentimental à la plus cérébrale des histoires policières.

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Les faiblesses et les besoins sont le fondement de toute histoire.

Un personnage est un être fictionnel, créé pour montrer de façon simultanée qu’un être humain est totalement unique par un nombre illimité d’aspects, mais reste néanmoins un être humain, doté de caractéristiques que nous partageons tous.

Le Rideau, Milan Kundera

 

Dans le monde moderne, abandonné par la philosophie, fractionné par des centaines de spécialisations scientifiques, le roman nous reste comme le dernier observatoire d’où l’on puisse embrasser la vie humaine comme un tout.

Car l’œuvre, ce n’est pas tout ce qu’un romancier a écrit, lettres, carnets,
journaux, articles. L’œuvre, c’est l’aboutissement d’un long travail sur un projet esthétique.

Par définition, le narrateur raconte ce qui s’est passé. Mais chaque petit événement, dès qu’il devient le passé, perd son caractère concret et se change en silhouette. La narration est un souvenir, donc un résumé, une simplification, une abstraction. Le vrai visage de la vie, de la prose de la vie, ne se trouve que dans le temps présent. Mais comment raconter des événements passés et leur restituer le temps présent qu’ils ont perdu ? L’art du roman a trouvé la réponse : en présentant le passé dans des SCÈNES. La scène, même racontée au passé grammatical, c’est, ontologiquement, le présent : nous la voyons et l’entendons ; elle se déroule devant nous, ici et maintenant.

L’ouvrage de l’écrivain n’est qu’une espèce d’instrument optique qu’il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n’eût peut-être pas vu en soi-même. La reconnaissance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre est la preuve de la vérité de celui-ci.

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La seule chose qui nous reste face à cette inéluctable défaite qu’on appelle la vie est d’essayer de comprendre. C’est là la raison d’être de l’art du roman.

Finissons là-dessus. Je ne sais pas pour toi, mais je suis particulièrement touchée par cette dernière citation. Essayer de comprendre la vie : oui, je crois que c’est précisément pour cela que j’ai commencé à écrire et que j’écris encore.

Si tu désires lire des conseils très pragmatiques, techniques, d’écriture, tu peux lire mon article : 35 conseils d’écrivains célèbres.

Et toi, qu’est-ce qui te motive ? Qu’est-ce qui fait que tu peux rester des heures durant à aligner des mots qui chantent ? Retrouvons-nous dans les commentaires : j’ai envie de savoir ! Tes idées, tes sentiments peuvent être utiles à nous tous qui écrivons…

 

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Ça, c’est un vrai cadeau pour un débutant comme moi, merci beaucoup, merci du fond du cœur, merveilleuse journée à vous.  Mounir  D.

De lire et de naviguer sur ton blog me fait du bien. J’aime ton intégrité. J’aime ta force de rebondir et de continuer ta route tout en encourageant l’autre à demeurer dans la sienne. J’aime ton blog. Je reviendrai.     Pierre

Je conseille de lire ce manuel de techniques de l’écriture et de le compléter, le cas échéant, par la formation en ligne très constructive (si elle est reconduite) organisée par Laure que je salue au passage.     Abdelfettah R.

 

 

 

 

 

 

 

Écrire un roman en 3 étapes : écrire, c’est réécrire !

La réalité du travail d’écriture de roman, d’autobiographie, biographie et autres…

 

On écrit rarement bien du premier coup. Quand on en est capable, c’est qu’on écrit beaucoup et depuis très longtemps…On a une immense expérience des mots, de la syntaxe, un vocabulaire riche, une grande culture, un style et un ton bien personnels, le sens de la psychologie, de l’histoire, du suspense, du rythme, de la respiration, la musique de la langue dans les oreilles… Et j’en passe.

Bref, quand on débute ou qu’on a écrit deux ou trois livres, on n’écrit pas du premier jet. Et même au dixième livre, quand il s’agit de roman, de récit, d’autobiographie, il faut au grand minimum trois jets pour corriger toutes les erreurs, affiner, asseoir le style et le ton,ôter le superflu, ajouter le nécessaire oublié, rectifier certaines scènes, voire parfois la structure de l’histoire… Après, il faut encore corriger les coquilles – ce qui ne représente pas un grand travail comparé au reste. Écrire c’est donc réécrire. Penser autrement, c’est croire qu’une gentille fée déposera dans notre esprit un roman écrit d’un jet unique et impeccable ! Non – hélas.

Il faut regarder le travail d’écriture des grands auteurs pour bien mesurer que l’écriture est un artisanat comme un autre : il demande savoir, compétences, persévérance, travail, passion, désir d’en découdre, inspiration enfin –sans laquelle rien n’est possible.

Il faut aussi avoir l’humilité d’accepter que toutes nos phrases, nos trouvailles, nos idées, nos figures de style ne sont pas des chefs-d’œuvre mais des éléments en construction que nous allons retoucher autant de fois qu’il le faut pour atteindre notre but : exprimer ce que l’on veut de façon que le lecteur le comprenne et le ressente comme on le veut.

Après cette mise au point, regardons des pages de grands auteurs : elles nous ôtent tout sentiment d’infériorité. Oui, même les meilleurs travaillent – et travaillent beaucoup.

« Quand mon roman sera fini, dans un an, je t’apporterai mon manuscrit complet, par curiosité. Tu verras par quelle mécanique compliquée j’arrive à faire une phrase. » 

Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet

Manuscrit (BNF) : « Madame Bovary », Gustave Flaubert

 

Manuscrit (BNF) : « Les infortunes de la vertu », Marquis de Sade

 

Manuscrit (BNF) : « Boutès », Pascal Quignard

 

La réécriture : en quoi cela consiste-t-il exactement ?

 

J’ai beaucoup écrit, terminé de nombreux livres, mais peu publié – ce qui est un tort. Cette année, je m’applique d’ailleurs  à rattraper ce retard de publication. Mais peu importe : le fait est que cela m’a donné beaucoup d’expérience.

Par ailleurs, je possède une expérience de réécriture pour des auteurs de romans, d’autobiographies, de livres techniques…

Pour cela, il m’a fallu professionnaliser ma réécriture car revenir sur un texte est extrêmement chronophage et demande beaucoup d’énergie et de concentration. Quand on le fait sur un texte qu’on découvre puisqu’on ne l’a pas écrit, ceci exige en supplément de comprendre parfaitement ce que l’auteur a voulu dire, ce qu’il veut que le lecteur comprenne et ressente alors même qu’il ne l’a pas totalement exprimé ou maladroitement exprimé : il s’agit de lire entre les lignes, deviner la pensée et le désir de l’auteur pour emmener son ébauche à une forme définitive complexe mais évidente à lire.

Toi comme moi, quand  nous nous relisons, nous devons nous demander ce que nous voulons vraiment exprimer, si c’est correctement fait, ou si nous devons retoucher notre travail pour y parvenir. Car souvent, nous n’avons pas été suffisamment clairs… Il faut durant toute relecture se mettre dans la peau du lecteur.

 

Manuscrit (BNF) : « A la recherche du temps perdu » Marcel Proust

Réécrire, c’est aussi s’organiser

 

J’ai donc décliné ma manière de faire en plusieurs jets qui me permettent de ne rien oublier. En général, j’en exécute 3 au minimum (et un supplémentaire pour les coquilles, que je ne compte pas car les coquilles, c’est ce qu’il y a de plus facile et ce n’est pas de la réécriture, juste de la correction basique).

Par ailleurs, réécrire, que ce soit pour notre texte ou un texte extérieur, c’est impérativement trouver le ton et le styles justes qui correspondent parfaitement au livre, son essence, sa substance. Il s’agit de ne jamais se trahir ou trahir l’auteur qu’on corrige. C’est une grande difficulté de ne pas mettre de soi dans une réécriture sur un texte qui ne m’appartient pas mais au contraire de sublimer ce que l’auteur propose pour le rendre encore davantage lui-même. Afin que le lecteur se saisisse dès les premières pages de sa pensée, son ton, son style, sa manière, son univers, son atmosphère. Voici un exemple d’incipit que j’ai réécrit :

L’original tel que je l’ai reçu :

Je m’appelle Moussa Sow. Je suis Guinéen. La ville que j’habite au moment où je plonge dans les tréfonds de mon histoire afin de vous la transmettre est, à mes yeux, remplie de splendeurs, gorgée de lumière, drapée dans ses qualités d’ouverture au monde. Elle siège, royale, aux portes de la mer Méditerranée.                                                                                                                                                      A son image, je perçois toutes les personnes qui m’entourent, toutes aussi lumineuses, comme le reflet de son halo.

Après réécriture :

   Je m’appelle Moussa Sow et je suis Guinéen. Au moment où je plonge dans les tréfonds de mon histoire afin de vous la transmettre, je contemple la ville que j’habite, riche de splendeurs, gorgée de lumière, drapée dans ses qualités d’ouverture au monde. Elle siège, royale, aux portes de la mer Méditerranée : Toulon. Et les personnes qui m’entourent sont à son image : lumineuses comme son reflet. 

Réécrire pour soi ou pour un auteur : même combat

 

Que tu écrives pour toi ou un autre, le travail est le même : prendre un texte brut (celui de ton premier jet) pour le rendre le plus proche possible de ce que tu as voulu exprimer, en travaillant par couches successives – les jets. On agit ainsi en peinture : je peins aussi et c’est ainsi, par retouches successives, que les peintres parviennent au résultat désiré. Comme en peinture, on trouve sur la route des choses qu’on n’attendait pas et qu’il est parfois bon de conserver car elles donnent du caractère à l’ensemble. Cela demande de la souplesse, de l’ouverture et du discernement.

Parmi toutes mes réécritures pour des auteurs, j’ai choisi le livre cité ci-dessus pour deux raisons : c’est un exemple qui illustre bien ce qu’est la réécriture. Ensuite, son auteur m’en a donné la permission – ce qui n’est pas le cas de tous les auteurs, ce qui me semble très compréhensible.

Peut-être te demandes-tu ce qui peut pousser un auteur à demander une aide extérieure ? La même raison qui fait que parfois tu n’arrives plus à retoucher ton texte pour le rendre meilleur : la difficulté de prendre du recul et discerner ce qu’il est nécessaire de transformer.

Je deviens cet œil extérieur. Je découvre en lisant le bon et le moins bon, et corrige phrase après phrase, mot après mot… Il faut beaucoup de patience. Je sers des auteurs, perdus après plusieurs jets, qui n’arrivent pas à mener leur bébé à terme. J’accouche pour eux. C’est exactement ce que nous devons faire pour nos propres textes, jet après jet.

Un exemple concret de réécriture :

 

Reprenons le livre que j’ai cité précédemment. Il s’agit d’un livre autobiographique : Des larmes de soleil. À la nuance près que l’auteur n’était pas en mesure d’écrire son histoire lui-même car il ne possède pas suffisamment la langue française. Voici comment ce manuscrit est tombé entre mes mains. J‘ai eu un élève de peinture durant quelques années : Lionnel, professeur de français bénévole auprès d’une association qui s’occupe d’insertion de jeunes immigrés. Il s’est pris d’amitié pour l’un d’eux, Moussa, qui a fuit la Guinée dans des conditions épouvantables. Ce Moussa voulait témoigner car sa survie tient du miracle ; il a été fait deux fois esclaves en traversant l’Afrique, entre autres misères… Lionnel m’a donc demandé :

– Crois-tu que moi, qui n’ai jamais écrit un livre, je peux le faire pour Moussa ? C’est son rêve.

– Oui, mais tu vas en baver ; un premier livre, c’est très difficile, mais tu peux y arriver.

– Tu en es sûre ?

– Oui. Mais ne te lance que si tu es conscient que c’est grande aventure difficile, un défi.

– Explique-moi comment faire ?

– Tu interviewes Moussa chronologiquement. Et ça ne sera pas facile, il faudra le faire sur plusieurs semaines… Parce qu’il a énormément souffert et que se plonger là-dedans lui sera sûrement thérapeutique mais éprouvant. Interroge-le avec tact et note tout, absolument tout. Sois bienveillant avec lui. Et reviens à la chronologie tout le temps durant l’interview.

– Et le reste ?

– Pour le reste, tu écris d’après tes notes, tes enregistrements. Tu écris mal mais tu écris. Tu poses les choses, même dans un vilain français. C’est après que tu reviendras dessus en plusieurs jets. Pour rafraîchir les erreurs de structure, pour le style, pour le ton. Pour tout. Mais en plusieurs jets. Ne considère jamais ton texte comme fini : tu désespèrerais de sa qualité. C’est normal de se trouver nul quand on débute : parce que c’est nul au départ. C’est après que ça s’arrange : au cours de tes jets successifs. Donc tu ne désespère pas, tu te corriges, tu réécris autant que tu dois le faire et tu y arriveras.

Des larmes de soleil, Lionnel Desplanques et Moussa Sow

J’ai rencontré Moussa une fois seulement. Et voici Lionel lancé par amitié pour lui dans cette énorme aventure ! Il a beaucoup travaillé. Il a écrit, réécrit. C’est devenu un récit chronologique dont la structure était bonne. Restait le style, le ton, la ponctuation, les figures de style, et autres… Bref, la qualité littéraire. Tout ce qui fait qu’un lecteur prend plaisir ou non à lire un livre. Tout ce qui extrait un récit de la platitude des événements chronologiques. Lionel est revenu vers moi, il devait s’être écoulé une bonne année ; si je me souviens bien, c’était après le premier confinement quand il était bon d’occuper intensément notre esprit pour maintenir notre moral à flot.

Il m’a montré son tapuscrit. J’ai tout de suite compris : bonne structure, tout était raconté, il ne manquait ni les faits ni la psychologie de Moussa, il avait fouillé dans les moindres détails. Il s’était très bien débrouillé. Mais la syntaxe, les fautes d’usage, l’accord des temps, les répétitions, les flous, la mise au point du ton et du style… Il était allé au bout de lui-même. Après il aurait fallu réécrire encore et encore pour parvenir à mettre tout cela au point parce que c’était son premier livre. Et il commençait à fatiguer.

C’est là que je suis intervenue pour faire passer cette lecture encore râpeuse à l’état de lecture fluide. Et puis il y avait quelque chose de profondément troublant : le hasard m’emmenait un livre qui me ramenait à ma jeunesse : Moussa a traversé l’Afrique de l’Ouest où j’ai vécu, et l’Algérie, le Niger, le désert, que bien j’ai connus pour y avoir vécu (14 ans en Afrique.) Je pouvais donc vérifier l’exactitude des faits, des lieux, comprendre la psychologie, les usages, les coutumes, la religion des gens qui peuplent cet univers bien réel où la souffrance, la survie, et la peur de la mort sont souvent le lot quotidien. Je me suis sentie totalement concernée. J’avais donc très envie de faire cette réécriture. Ce livre est maintenant édité : Des larmes de soleil de Lionnel Desplanques et Moussa Sow (tu peux le commander dans toutes les librairies, y compris sur le net, FNAC, Amazon et autres, en broché ou numérique.) Ne t’en prive pas, c’est un début de parcours de vie hallucinant. Difficile pour un Français ayant toujours vécu en France d’imaginer ce qu’est la réalité africaine et celle de l’émigration. Ce livre est un témoignage important et bouleversant.

Revenons à ce texte. L’original :

Toulon, ville portuaire du sud de la France, chargée d’histoire, tu es pour moi plus qu’un lieu d’adoption. Je fais partie de toi, tu fais partie de moi et mon cœur t’es offert. Tu es pour moi le merveilleux écho de cette terre d’accueil qu’est la France et dont je mesure aujourd’hui, la puissance de sa devise : Liberté, Égalité, Fraternité.

Ces trois mots, gravés sur tes frontons, fredonnent en moi leur harmonieuse mélodie, me permettant chaque jour une apaisante et vitale respiration car, aujourd’hui, je me sens libre, oui, libre, sans cette peur, fidèle compagne de ma solitude depuis mon départ précipité de mon pays natal, accrochée à mes entrailles et ne me laissant presque aucun répit. Telle une amie trop solitaire, elle a sans cesses ciblé mon cœur, a marché dans mes pas, m’a suivit, de la Guinée jusqu’à la France, témoin invisible des drames de ma jeune existence.Telle une bête traquée avant le glas, la sentant inexorablement en moi, je confiais ma vie à Dieu, seul salut dans les moments tragiques ou plus aucune issue semblait s’offrir à moi.

 Après réécriture :

   Toulon. Ville portuaire du Sud de la France, chargée d’histoire, tu es pour moi plus qu’un lieu d’adoption. Je fais partie de toi, tu fais partie de moi et mon cœur t’est offert.                                                                                                                                                            Tu es pour moi le merveilleux écho de la France, terre d’accueil dont je mesure aujourd’hui la puissance de sa devise : liberté, égalité, fraternité. Ces trois mots, gravés sur tes frontons, fredonnent en moi leur mélodie harmonieuse, et me procurent chaque jour une apaisante et vitale respiration : aujourd’hui, je me sens libre, oui, libre, sans cette peur accrochée à mes entrailles, fidèle compagne de ma solitude au départ précipité de mon pays natal, terrible compagne qui ne m’a laissé aucun répit jusqu’à mon arrivée ici. Telle une amie, trop esseulée comme moi, elle a sans cesse ciblé mon cœur, marché dans mes pas, suivi de Guinée jusqu’en France, témoin des drames de ma jeune existence. Et tel une bête traquée avant le glas, je la sentais inexorablement en moi et confiais ma vie à Dieu, seul salut dans les moments tragiques où aucune issue ne semblait s’offrir à moi.

Des larmes de soleil, Lionnel Desplanques et Moussa Sow

L’original :

   C’est le cœur déchiré que j’ai quitté mon cher pays, terre de ma si courte enfance. Je lui ai envoyé une brutale déclaration de rupture, j’ai dit adieu à sa chaleur et à sa moiteur, à sa terre rouge, à sa poussière mêlée de sueur qui imprégnait chaque parcelle de ma chair. Silencieusement, j’ai salué tous ces visages d’inconnus qui grouillaient autour de moi et qui me semblaient pourtant si familiers. Plus secrètement et infiniment plus douloureusement encore, j’embrassais le souvenir de ceux qui m’ont été si chers et dont j’ai été privé de leur présence et leur affection. Êtres adorés, bouillonnant encore de la sève de la vie, leurs âmes baignant, immuables, dans la sérénité du repos éternel.

Après réécriture : 

    C’est le cœur déchiré que j’ai quitté mon cher pays, terre de ma si courte enfance. Je lui ai envoyé une brutale déclaration de rupture, j’ai dit adieu à sa chaleur et sa moiteur, sa terre rouge, sa poussière mêlée de sueur qui imprégnait chaque parcelle de ma peau.    Silencieusement, j’ai salué tous les visages inconnus qui grouillaient autour de moi mais me semblaient pourtant si familiers. Plus secrètement et infiniment plus douloureusement encore, j’embrassai le souvenir de ceux qui m’avaient été si chers. Êtres adorés, bouillonnants encore de la sève de vie, leurs âmes baignent, immuables, dans la sérénité du repos éternel et je reste pour toujours privé de leur présence et leur affection.

Écrire, c’est réécrire ; réécrire, c’est sublimer

 

Tu le constates, il s’agit de rendre les choses lisibles, plus simples mais plus proches du lecteur. De déblayer la syntaxe, la ponctuation, ôter les répétitions, intervertir des tronçons de phrases pour aider à sa compréhension, penser à la respiration du lecteur. Rétablir la concordance des temps, élaguer l’inutile, parfois ajouter quelques mots. Devenir plus précis dans le vocabulaire – je veille particulièrement à la justesse des adjectifs. Toujours rendre la lecture plus facile, faire l’effort de se rapprocher du lecteur par plus de limpidité et de rythme.

Enlever ce qui alourdit, ce qui rend confus, ce qui donne un arrière-goût de patauger dans un marécage de mots un peu jetés au hasard. Car au départ, il y a souvent cet effet de marécage, surtout dans le premier jet : on y jette effectivement tout, mots, émotions, faits, sans hiérarchie d’importance.

Lionnel avait déjà fait plusieurs jets et il avait réussi à avoir un ton, un style personnels. Cependant, il restait quelque chose de lourd, confus, non achevé : le texte n’allait pas droit au but. Or le lecteur ne doit jamais réfléchir pour comprendre ce qui est exprimé. C’est à l’écrivain d’aller vers le lecteur et non l’inverse. Mon travail consistait donc à créer ce rapprochement, cet éclaircissement. La fluidité et la musicalité sont à ce prix : corriger phrase après phrase, méticuleusement, avec maniaquerie même. Détail après détail. C’est de l’artisanat. Sans patience, c’est impossible. C’est du temps passé. Je ne m’arrête que lorsque l’émotion est en adéquation avec la musique, le ton, le style, le rythme.

Par ailleurs, je n’interviens pas avec mon goût personnel. Sans doute, aurais-je écrit ce texte d’une manière moins lyrique mais c’était la volonté de Lionnel car c’est ainsi que Moussa lui avait raconté son histoire. Mon travail n’est pas de discuter cela mais de sublimer, rendre lisible, fluide.

L’original :

Malheureusement, pour beaucoup de jeunes sans familles ni ressources, nul ne mangeait, et ces pauvres âmes, abandonnées à leur triste sort, dépérissaient à vue d’œil jusqu’à ne plus se lever ni bouger alors, allongés à-même le sol et attendaient là, dans un épais et incommensurable désespoir que Dieu les rappellent et, qu’auprès de lui, ils retrouvent enfin leurs dignités.

Beaucoup ont tragiquement disparu de cette manière, tout le monde le sait mais personne n’en parle, beaucoup dorment, pour toujours, au fond d’un trou creusé à même le désert, sans plaque ni prière pour honorer leurs noms, et c’est pourquoi je dénonce, par le récit de mon histoire, tous ces voleurs de vie et que je couche meurs noms sur le papier, tel celui de Bintou la Malienne et ses sbires commerciaux grands comptes répartis dans toute l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Nord, de la Guinée au Burkina faso en passant par le Mali, le Niger et l’Algérie, afin que leurs identités soient à jamais entachées du sceau de l’infamie et que, si mon histoire a une chance de traverser les frontières de la Méditerranée, chacun sache que ces démons existent, que ce ne sont pas des légendes et chaque frère et sœur Africain ainsi que tous mes amis humains qui tentent d’atteindre le vieux continent aient bien conscience qu’avant d’arriver dans ce fictif paradis, ils devront avant traverser ce véritable enfer dans lequel vivent tous les trafiquants d’hommes ainsi que tous les passeurs qui, débordant de malveillance envers son prochain au profit de cet argent souillé partant d’inhumanité, n’hésiteront pas une seconde à vous dépouiller de tout, de votre argent, de vos vêtements, de votre dignité jusqu’à votre inébranlable foi en un dieu protecteur et pour finir, votre précieuse et unique vie.

Après réécriture :

    Malheureusement beaucoup de jeunes sans famille ni ressources ne mangeaient pas, et ces pauvres âmes, abandonnées à leur triste sort, dépérissaient à vue d’œil jusqu’à ne plus se lever ni bouger. Alors, allongés à même le sol, elles attendaient là, dans un épais silence et un incommensurable désespoir, que Dieu les rappellent pour retrouver auprès de Lui leur dignité.

Beaucoup ont tragiquement disparu de cette manière, tout le monde le sait mais personne n’en parle, beaucoup dorment pour toujours au fond d’un trou creusé à même le désert, sans plaque ni prière pour honorer leurs noms, et c’est pourquoi je dénonce, par le récit de mon histoire, tous ces voleurs de vie et que je couche ce nom sur le papier : Bintou la Malienne. Et puis ses sbires commerciaux répartis dans toute l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Nord, de la Guinée au Burkina-Faso en passant par le Mali, le Niger et l’Algérie… Qu’ils soient à jamais entachés du sceau de l’infamie ! Et si mon histoire a une chance de traverser les frontières de la Méditerranée, que chacun sache que ces démons existent, que ce ne sont pas des légendes, que chaque frère et sœur africain, que tout ami humain tentant d’atteindre le vieux continent aient bien conscience qu’avant d’arriver dans ce paradis fictif, ils devront traverser ce véritable enfer dans lequel vivent tous les trafiquants d’hommes, tous les passeurs débordant de malveillance, profiteurs d’argent souillé. Ils n’hésiteront pas une seconde à vous dépouiller de tout, votre argent, vos vêtements, votre dignité, jusqu’à votre foi en votre dieu protecteur et pour finir, votre précieuse et unique vie.

Des larmes de soleil : sympathique séance de dédicace à Toulon

Plusieurs jets d’écriture : un travail indispensable

 

   Il y a donc des choix à faire pour faire passer les émotions et c’est particulièrement important et nécessaire dans le roman et l’autobiographie. Ici, le lecteur doit lire sans s’étouffer, même quand l’indignation est palpable. Et il n’est pas interdit de la rendre plus évidente encore, car un texte qui touche au cœur est toujours un texte réussi malgré ses maladresses. C’est ainsi que « afin que leurs identités soient à jamais entachées du sceau de l’infamie » est devenu : « Qu’ils soient à jamais entachés du sceau de l’infamie ! » C’est un exemple simple qui montre bien l’importance qu’il faut attacher au dernier jet de ton livre : tu y mettras les dernières touches de lumière et d’ombres qui donneront du relief à tout ce que tu as écrit.

Je pourrais en parler durant des heures… mais il faut bien s’arrêter. Si tu veux aller plus loin, j’ai créé une formation courte et pragmatique pour t’expliquer comment j’écris mes livres : 1er jet, 2ème jet, et 3ème jet. Ce que j’y mets, y rajoute, y enlève et dans quel ordre. Tu pourras ainsi écrire ton roman dans les meilleures conditions.

Ce n’est pas une formation spécifique sur la structure, l’intrigue ou les personnages : c’est bien une formation sur la qualité d’écriture et la cohérence générale de ton livre. (J’ai pensé que je pouvais extraire de ma formation complète Osez écrire votre roman de A à Z les modules concernant les 3 jets d’écriture pour que tu puisses quand même y avoir accès. J’y ai même ajouté une introduction.)

Tu peux regarder le menu détaillé où te procurer la formation ici : Écrire un roman en 3 étapes : la méthode

Par ailleurs, si tu es intéressé par une réécriture de ton livre, quel que soit son genre, contacte-moi sur : laure@osezecrirevotreroman.com Je t’enverrai rapidement un devis gratuit.

 

 

Au féminin tout est possible : mon interview sur RCF !

Nathalie de Broc, écrivain : quelle belle rencontre !

 

Il y a des jours où on a de la chance… Celui où Natalie de Broc, écrivain à succès, journaliste, traductrice, qui s’intéresse à mon blog et l’apprécie depuis longtemps, m’a proposé une interview sur RCF dans sa chronique « Au féminin tout est possible » ! Aussitôt dit, aussitôt fait, le 29 janvier 2021 !

Osez écrire votre roman : l’interview radio RCF

Tu peux encore l’écouter car Nathalie l’a aussi rendu disponible ici : en podcast sur son blog.

 

Pour une surprise, ça a été une sacrée surprise ! Une surprise de début d’année, de janvier, et c’était comme un cadeau de Noël supplémentaire. Comme un coup de pied aussi à la morosité ambiante. Et un coup de pied supplémentaire à l’idée que les choses sont bloquées, qu’on ne peut pas avancer par les temps qui courent. Certes on ne peut pas tout faire comme auparavant. Mais peut-être est-ce l’occasion de changer notre fusil d’épaule et de faire différemment – un peu. Ou beaucoup. Ou même totalement. Mais avec passion, avec enthousiasme. C’est la seule option valable pour ne pas se morfondre et… Pour perdre le moins de plumes.

Continuer à s’engager dans ce que nous faisons et ne rien lâcher. Surtout dans un domaine aussi difficile que celui de l’écriture. Je ne vais pas te faire le rappel de ce que les écrivains et artistes perdent en ce moment, tu sais, tu vois, tu comprends.

Et puis il existe cette dimension de féminité. Le monde est conçu par et pour les hommes. Je crois que mêmes les hommes ne disent plus le contraire aujourd’hui. Ils sont maintenant assez conscients pour admettre que… oui, c’est vrai. Même eux admettent que c’est plus facile d’avancer quand on est un homme. Être femme, c’est naître avec un nombre de désavantages tellement nombreux que je ne vais pas me lancer dans la liste… Mais on peut décider comme moi de ne jamais regarder cela, de ne pas s’intéresser, d’avancer sans y prêter garde. C’est à ce genre de femmes que Nathalie de Broc a décidé d’ouvrir sa chronique « Au féminin tout est possible » : des femmes qui ne sont pas spécialement revendicatrices mais qui font simplement les choses qu’elles ont à faire. Qui avancent sans mettre cela dans la balance. Personnellement, je crois que c’est la solution. Concentrer mon énergie sur ce que je désire et non ce qui me déplaît ou pourrait m’emprisonner.

De Nathalie de Broc, je voudrais te dire quelque mots. D’abord, c’est une belle personne : elle a du coeur. Ensuite, c’est un bourreau de travail. Enfin, elle a du talent et du succès. Or en littérature, comme tu le sais, il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Chaque année, elle écrit un roman, voire deux, qui sont édités et diffusés absolument partout. Je t’invite donc à la lire pour son écriture élégante, son imagination et sa psychologie très fine. Ses personnages sont marquants, très romanesques, bien campés ; de fait, on ne les oublie pas.

Pour découvrir qui est Nathalie de Broc, si tu ne la connais pas déjà, il suffit d’aller sur son blog ou chez ton libraire ou sur les librairies en ligne. Elle connaît un beau succès qui dure avec ses livres et en édite un par an (au moins !) depuis des années ! C’est un bourreau de travail. Lis ses romans (la plupart se déroulent en Bretagne) ; elle écrit vraiment bien et ses histoires évoquent des sentiments humains souvent cachés, refoulés qui n’attendent que de s’exprimer… C’est très intéressant et subtil.

À tout de suite sur son blog pour écouter le podcast de mon interview sur RCF : c’est ici.

 

N’oublie pas de nousdire en commentaires ce que tu en as pensé…

 

 

 

Hommage à Anne Sylvestre : une écriture et une voix magnifiques

Hommage à Anne Sylvestre : une voix, une écriture et un talent

 

La talentueuse et flamboyante Anne Sylvestre est allée porter ailleurs ses messages de tendresse et ses indignations.

Son écriture, sa voix, ses mélodies, son interprétation, ses impertinences, ses colères et ses engagements, son intelligence, sa clarté d’esprit, tout me manquera.

Je l’ai vue en concert il y a très longtemps, et sa voix était d’une pureté inouïe.

Elle était et reste une des plus grandes plumes de la chanson française. Je n’ai aucun doute là-dessus. Ses textes étaient ciselés, pertinents et impertinents, directs, limpides. Pas d’obscurité mais de la lumière. Elle savait exactement ce qu’elle pensait, sentait, voulait dire et le disait, l’écrivait, le chantait. Revenons sur ses textes. Lisons-les, écoutons-les. Faisons-nous plaisir.

Impulsivement, en apprenant sa disparition, j’ai enregistré un rapide audio pour te donner mon sentiment et te dire pourquoi j’aime tant son travail :

 

 

Si tu es intéressé par l’écriture de chansons, tu peux aussi lire cet article : Écrire une chanson : l’art de faire court

Et celui-ci également : Écrire juste : la leçon d’ écriture de Charles Aznavour

Et puis pour le plaisir, lisons une très belle chanson d’Anne Sylvestre : Au bord des larmes

Au bord des larmes
Je veux amarrer mon bateau
Au bord des larmes
Je veux tremper mes pieds dans l’eau
Au bord des larmes
Je sais qu’il y a des roseaux
Des nénuphars et des oiseaux
Des plages douces sous la peau
Au bord des larmes
Au bord des larmes, c’est beau

Au bord des larmes
Je veux construire mon abri
Au bord des larmes
Je veux dormir en plein midi
Au bord des larmes

Je veux installer mes soucis
Mes espérances défleuries
Et mon enfance peinte en gris
Au bord des larmes
Au bord des larmes, ici

Au bord des larmes
Je veux pouvoir me mirer nue
Au bord des larmes
Je veux plonger sans être vue
Au bord des larmes
Où vous n’étiez jamais venu
Je vous ai cent fois reconnu
Et votre image entr’aperçue,
Au bord des larmes
Au bord des larmes, m’a plu

Je veux me poser désarmée
Au bord des larmes
Je veux m’étendre et vous aimer
Au bord des larmes
Je sais qu’un rire peut fuser
Comme un vol d’oiseau dérangé
Si nous pouvons le partager
Au bord des larmes
Au bord des larmes, venez

Au bord des larmes, venez
Au bord des larmes
Vous promener, venez
Au bord des larmes
Pour nous aimer, venez

Je t’attends dans les commentaires avec plaisir, comme toujours…

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♥ Mes formations en ligne : à consulter ici

** La réécriture de ton texte : à consulter ici

♥ Mes livres : à consulter ici

 

Confinement et tendresse ! L’angoisse du roi Salomon, Emile Ajar

Le confinement ? Et la tendresse, bordel ! 

Et si on relisait L’angoisse du roi Salomon d’Emile Ajar ?

 

Ceci n’est pas réellement un article : c’est un petit coup de gueule plutôt gentil, et un encouragement à lever la tête et avancer. Et un joli prétexte à parler de tendresse, d’humanité, et de L’angoisse du roi Salomon d’Emile Ajar car j’adore ce roman et cet écrivain.

D’un coup, hier, m’a saisie un raz-le-bol des gens qui se regardent le nombril individuellement pour se plaindre de leur petite vie alors que le danger est en ce moment collectif et grave. Nous allons clairement vers une forme de dictature en France, ce qui se passe est horrible et c’est un problème collectif. Nous sommes en danger collectivement. C’est de cela dont il faut s’inquiéter, et j’ose espérer que tu fais ce qu’il faut en signant les pétitions importantes qui circulent.

Nos petits soucis ne sont rien en comparaison de ce qui nous attend. Alors on avance,on n’a pas le temps de se répandre sur nos misères quotidiennes.

J’ai donc eu envie d’un peu de tendresse dans ce monde de brutes. Je te partage tout cela dans la vidéo que j’ai tournée sur un coup de tête. Elle ne plaira pas à tout le monde, et je m’en fous. J’ai de plus en plus envie d’authenticité et de transparence. C’est donc brut de décoffrage ; j’ai pris le téléphone et j’ai tourné sans même savoir ce qui allait venir. Ne t’inquiète pas, on parle littérature aussi. Si tu me suis depuis un moment, tu ne seras pas étonné. Sinon… hé bien, c’est également une façon de faire connaissance !

Toute la liberté qu’on veut m’ôter aujourd’hui, je me la donne en quelque sorte ! Je me l’offre. Je te souhaite d’en faire autant pour toi-même. Nous sommes confinés mais pas con finis.

Si tu apprécies cette vidéo, merci de mettre un like pour m’encourager. Et de t’abonner sur YouTube avec la cloche si tu ne veux pas rater les prochaines. Je sens que je passe un cap en ce moment car j’ai décidé que ce moment très inconfortable, je peux en faire un moment très intéressant et important pour moi. En faire une expérience formidable, et non une expérience délétère. Jamais je n’ai eu autant de temps libre, et j’en profite.

Tu peux partager cette vidéo, si tu connais quelqu’un qui aurait besoin d’entendre cela, j’en serai ravie.

Excuse-moi pour la qualité du son, je reconnais bien peu ma voix ici… YouTube a mis des heures à charger, c’était curieux. Au ralenti, lui aussi…

Pour en savoir davantage sur Émile Ajar-Romain Gary, c’est ici.

 

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2020 ? Un roman d’anticipation !

2020 ? Quelle année ! Quelle époque ! Quel roman d’anticipation nous vivons !

 

Nous voici projetés dans un monde que nous ne désirons pas. Un monde que bien des auteurs avaient prévu, y compris les pandémies… Je ne ferai pas de polémique, pas de politique ici. Tu peux lire mon pamphlet Brisez vos chaînes et vivez, sortir du prêt-à-penser, écrit il y a quelque années, et tu connaîtras vite le fond de ma pensée. Mais même sans aucune polémique, aucune pensée politique, je pense que tu es d’accord pour considérer que nous vivons en ce moment sur un univers que nous espérions ne pas connaître de notre vivant.

Les écrivains ont toujours été de grands visionnaires. Eux l’avaient prévu de longue date. Les scénaristes de films aussi puisque ce sont des auteurs. Je me suis dit que ce serait intéressant de te fournir une petite liste de livres qui annonçaient, d’une manière ou d’une autre, ce qui nous arrive, hélas, aujourd’hui, dans ses différents aspects. De films également. C’est le moment où jamais de lire, de voir des films, de se plonger dans la culture – qu’on nous ôte par tous les moyens. Pour réfléchir, décrypter, comprendre, anticiper justement, être conscients de ce que nous vivons. Et le changer, j’espère…

 

Mais faisons d’abord un tour d’horizon des littératures de l’imaginaire. Quels sont tous ces types d’univers que les auteurs ont créés ? Je ne peux en faire une liste complète, d’autant plus que tout ce pan gigantesque de la littérature est en mouvement incessant. C’est une littérature qui s’étoffe, se nourrit de ce qui existe, de ce qui apparaît au moment où elle s’écrit, et plus encore de ce qui viendra. D’immenses auteurs ont inventé l’avenir. Et l’inventent toujours. Cette littérature de l’imaginaire, parfois encore considérée avec mépris par les gens de culture très mainstream est pourtant un vivier extraordinaire d’imagination, d’inventions, de visions, d’intelligence, de décryptage sociologique, politique, humain, économique…

Pour aujourd’hui, je te propose de faire le tour d’horizon, non exhaustif, des genres et sous-genres des littératures de l’imaginaire. Pour cela, allons tout simplement chercher ce qu’en disent le Larousse et Wikipédia. (Je sais que tout le monde n’aime pas Wikipédia, mais je trouve que, dans l’ensemble, c’est une encyclopédie formidable rédigée par des bénévoles passionnés et pertinents.)

Les littératures de l’imaginaire

 

Les littératures de l’imaginaire sont un ensemble de styles littéraires ayant pour point commun de faire évoluer le récit dans un univers physique et social entièrement construit par leur auteur.

Contrairement aux littératures réalistes (Stendhal, Honoré de Balzac, Giovanni Verga, Fiodor Dostoïevski, Charles Dickens…) ou naturaliste (Émile Zola…), les littératures de l’imaginaire ne réfléchissent pas le monde par l’art de la description fidèle mais plutôt par l’art de l’allégorie (la description n’en est pas absente pour autant, comme ne l’est pas l’allégorie dans les littératures réalistes).

La science-fiction, l’anticipation, le fantastique et la fantasy sont généralement reconnus comme littératures de l’imaginaire.

Il est néanmoins aussi possible d’y inclure les contes et les mythes ainsi que, plus spécifiquement, les récits surréalistes et le réalisme magique. Des auteurs comme Franz Kafka ou Mikhaïl Boulgakov peuvent à ce titre être considérés comme ayant produit des littératures de l’imaginaire.

En France, chaque mois d’octobre voit la mise en place du Mois de l’Imaginaire où les différents éditeurs français de littératures de l’imaginaire mettent en commun leurs efforts pour promouvoir ce type de littérature à travers l’Hexagone. (Wikipédia)

 

Le fantastique

 

Fantastique se dit d’une œuvre littéraire, artistique ou cinématographique qui transgresse le réel en se référant au rêve, au surnaturel, à la magie, à l’épouvante ou à la science-fiction. (Larousse)

La fantasy

 

Fantasy, nom féminin invariable : genre littéraire qui mêle, dans une atmosphère d’épopée, les mythes, les légendes et les thèmes du fantastique et du merveilleux. On dit aussi heroic fantasy. (Larousse)

La fantasy fait partie des littératures de l’imaginaire. Dans la fantasy comme dans le merveilleux, le surnaturel est généralement accepté, voire utilisé pour définir les règles d’un monde imaginaire, et n’est pas nécessairement objet de doute ou de peur. Cela distingue la fantasy du fantastique où le surnaturel fait intrusion dans les règles du monde habituel, de la science-fiction, où le scientifiquement impossible fait à présent partie du quotidien du fait d’une avancée spectaculaire de la technologie, et de l’horreur où l’irrationnel suscite peur et angoisse. Par extension, à partir du genre littéraire, on parle aussi de fantasy à propos d’illustrations, de bandes dessinées, de films, de jeux, etc. (Wikipédia)

L’anticipation

 

Anticipation, nom féminin : c’est un genre littéraire fantastique fondé sur le récit d’événements se déroulant dans un monde futur. On y imagine ce que le présent pourrait devenir. On parle de roman d’anticipation. Le climat y est utopique, parfois apocalyptique (1984, de Georges Orwell, Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, Blade Runner, Philip K.Dick.) La différence est subtile entre roman d’anticipation et roman de science-fiction. La science-fiction est davantage portée à explorer les aspects technologiques du futur tandis que l’anticipation est davantage portée à explorer un système social du futur.

La science-fiction

 

Science-fiction, sciences-fictions, nom féminin : genre littéraire et cinématographique qui invente des mondes, des sociétés et des êtres situés dans des espaces-temps fictifs (souvent futurs), impliquant des sciences, des technologies et des situations radicalement différentes. (Larousse)

 

La hard science-fiction

 

La hard science-fiction (dite aussi hard science, hard SF, SF dure) est un genre de science-fiction dans lequel les technologies, les sociétés et leurs évolutions, telles qu’elles sont décrites dans le roman, peuvent être considérées comme vraisemblables au regard de l’état des connaissances scientifiques au moment où l’auteur écrit son œuvre. La hard science-fiction connaît un premier essor lors de l’âge d’or de la science-fiction (fin des années 1930 à la fin des années 1950.)  (Wikipédia)

Le space opera

 

Space opera, space operas, nom masculin : ouvrage de science-fiction (roman, film, bande dessinée) qui évoque les voyages dans l’espace, les aventures et les combats entre héros et empires galactiques. (Larousse)

Le cyberpunk

 

Le cyberpunk (association des mots cybernétique et punk) est un genre de la science-fiction très apparenté à la dystopie et à la hard science-fiction. Il met souvent en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée (notamment pour les technologies de l’information et la cybernétique).

Selon Bruce Sterling, écrivain américain de science-fiction, « le courant cyberpunk provient d’un univers où le dingue d’informatique et le rocker se rejoignent, d’un bouillon de culture où les tortillements des chaînes génétiques s’imbriquent. »

Les mondes cyberpunks sont empreints de violence et de pessimisme ; ils sont souvent lugubres, parfois ironiquement grinçants ; les personnages sont des antihéros désabusés, cyniques et cupides. (Wikipédia)

L’utopie

 

Utopie : construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal. (Larousse)

Ma remarque : il est très intéressant de noter que ce mot vient de Utopia, mot créé par l’humaniste Thomas More, du grec ou, non, et topos, lieu. Utopia est un livre génial, fabuleusement en avance sur son temps, qui posait des questions morales et de société, et s’opposait violemment au pouvoir abusif. Il valut finalement à Thomas More sa condamnation par Henry VIII et sa décapitation. Personnellement  je trouve indispensable de le lire. Je le considère comme un monument, ne serait-ce que parce qu’il a été écrit en 1516 ! Thomas More était un visionnaire au courage magnifique.

 

La dystopie

 

Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire  organisée de telle façon qu’il est impossible de lui échapper et dont les dirigeants peuvent exercer un pouvoir généralement sans contraintes sur des citoyens qui ne peuvent pas atteindre le bonheur. (Wikipédia)

L’uchronie

 

Uchronie : reconstruction fictive de l’histoire, relatant les faits tels qu’ils auraient pu se produire. (Larousse)

La science fiction militaire

 

La science-fiction militaire est un genre littéraire du domaine de l’anticipation. Les auteurs qui s’en réclament axent leurs œuvres sur l’armée, ou du moins le conflit armé, comme moyen de faire ressortir la nature humaine et certaines questions politiques, philosophiques ou sociales.

La branche « militariste » de la science-fiction militaire fait une certaine apologie de la guerre, parfois au prix de valeurs fondamentales de la civilisation telles que la liberté, la tolérance et l’égalité politique. (Wikipédia)

La science fiction post-apocalyptique

 

La science-fiction post-apocalyptique (parfois abrégée en « post-apo » ou « post-nuke ») est un sous-genre de la science-fiction qui dépeint la vie après une catastrophe ayant détruit la civilisation : guerre nucléaire, collision avec une météorite, épidémie, crise économique ou de l’énergie, pandémie, invasion extraterrestre, etc.

Parfois utilisé simplement pour ses aspects ultra-violents, le post-apocalyptique repose sur un délicat équilibre entre une civilisation perdue et un chaos naissant. Il met en scène une confrontation de la réalité sociale (négociable, relative, corrompue, de servitude et dépassant l’échelle d’un seul homme) à la dure réalité physique (immédiate, intraitable, libre, individuelle). C’est à la fois la fin du monde et un nouveau départ. Une contradiction riche qui permet de développer un discours original sur le monde réel. (Wikipédia)

 

Le planet opéra

 

Le planet opera est un sous-genre de la science-fiction.

À la différence du space opera, genre de science-fiction qui relate des aventures se déroulant dans l’espace, le planet opera (littéralement, « opéra planétaire ») a pour décor une planète étrangère, aux caractéristiques déroutantes et mystérieuses, que les principaux personnages ont pour mission d’explorer et de découvrir sous tous ses aspects (vie extraterrestre pensante ou non, flore, ressources).

Certains planet operas prennent place dans la perspective d’une culture futuriste où le déplacement entre les planètes par voyage spatial est commun ; d’autres décrivent les projections astrales et autres méthodes pour voyager de planète à planète. Dans tous les cas, c’est l’aventure se déroulant sur la planète qui est au centre de l’intrigue et non le mode de déplacement.

Le planet opera permet de s’intéresser de plus près aux aspects sociologiques, économiques, voire anthropologiques, à une échelle plus humaine que d’autres types de science-fiction.

La tendance à suivre l’évolution de la planète sur plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’années, permet également une certaine mise en scène des civilisations et de leur évolution. (Wikipédia)

Le soft science-fiction

 

La soft science-fiction est un genre de science-fiction, plus préoccupé par l’aspect social de son récit que celui des sciences ou de l’ingénierie.

Deux définitions possibles lui sont attribuées : soit elle est axée sur l’exploration des sciences dites « douces », en particulier les sciences sociales, plutôt que sur celles dites « dures » ; soit elle n’est pas scientifiquement correcte. Cela peut être aussi les deux. (Wikipédia)

 

Dans le prochain article, nous évoqueront quelques thèmes chers aux littératures de l’imaginaire.  Je te proposerai également une liste de livres, films et B.D, considérant que l’écriture de romans, de films et de B.D, malgré leurs différences formelles, est toujours et encore l’art de raconter une histoire.

En attendant, prends très soin de toi, n’oublie pas ton masque, ne regarde pas la télévision car elle propage la peur plus vite que le Covid se propage ! (Cela fait bien dix ans que je ne la regarde plus, et je m’en porte très bien.) Garde la tête haute, ton autonomie d’esprit, ton courage, ta santé, ta bonne humeur, ta lucidité, et continuons ensemble à explorer ce monde qui tremble sur ses fondations –sans trembler nous-mêmes.

L’écriture sert aussi à cela, comme tous les arts : s’élever au-dessus du malheur. Trouver l’inspiration pour avancer quand tout paraît obscur.

 

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