Ecrire une chanson : l’art de faire court. Jeux d’écriture.

Ecrire une chanson ou l’art de faire court. Améliorer le rythme et la musique de mots par des jeux d’écriture

 

L’importance de la chanson dans la culture et l’imaginaire collectif

 

La mort de Jacques Higelin m’a fait penser, il y a quelque temps, à la chanson, cet art considéré comme mineur mais que les plus grands poètes, qui eux ne s’y trompaient pas, considéraient avec beaucoup d’intérêt. Aragon ne s’y est pas trompé : il est sans doute le poète français le plus chanté. Et pour ma part, je le considère avec Victor Hugo comme notre plus immense poète. Il entretenait d’excellentes relations avec ses interprètes : Léo Ferré, Monique Morelli, Jean Ferrat, Brassens, Hélène Martin… Les meilleurs !

Pierre Mac Orlan a été chanté avec bonheur, et Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, Jacques Prévert, René Guy Cadou… N’en jetez plus, la cour est pleine ! Et bien, non : Du Bellay, Ronsard, François Villon, ont été mis en chanson, et la liste n’est pas exhaustive… Boris Vian le faisait lui-même. Serge Revzani, écrivain de quarante romans, quinze pièces de théâtre, des recueils de poèmes, a écrit sous le nom Cirus Bassiak plus de 150 chansons, dont de nombreuses et célèbres chansons pour Jeanne Moreau. Philippe Labro a été le premier à écrire un disque entier pour Johnny. Etc. Les écrivains n’ont jamais craché sur la chanson. Je crois qu’ils considèrent moins la chanson comme un art mineur que les intellectuels et les universitaires le font. Quant au public, il aime la chanson et pleure d’ailleurs la mort de tous les grands chanteurs. Celle de Johnny a réellement bouleversé les gens récemment.

Une chanson, ça s’écrit bien sûr. Ce peut être un poème qui sera un jour interprété par un chanteur. Ce peut être aussi un texte écrit sur une musique, dans le but même d’être chanté, ou écrit sans musique et pour lequel un compositeur créera une mélodie. Peu importe au fond. Et puis il y a l’interprétation, la voix, la personnalité du chanteur, les arrangements, le spectacle, le CD.

Dans le cas d’une chanson rédigée par un parolier, on trouve la plupart du temps un refrain, c’est-à-dire quelques mots ou strophes répétés. Ce qui n’est pas le cas pour un poème.

 

Chanson

Ecrire une chanson, c’est l’art de faire court

 

Dans les deux cas, la chanson raconte la plupart du temps une histoire en quelques strophes, crée un univers très rapidement, et on la quitte aussi rapidement qu’on l’a rencontrée. Une très longue chanson, c’est à peine six ou sept minutes. En général, les chansons font à deux à trois minutes.

Quelle leçon pour un romancier ! Savoir trouver le trait juste, le mot parfait, décrire en deux mots ce qui peut être dit en mille et pourtant un univers est là, posé. C’est un artisanat, c’est un art. C’est la grande leçon de la chanson : son incroyable disposition à faire naître une histoire et un univers, ou simplement une atmosphère, en quelques mots.

Voici ce que dit Alain Souchon : « Les chansons ne sont pas faites pour être lues, mais écoutées. Distraitement. C’est la musique qui peut accrocher l’oreille et faire entendre les paroles. Les paroles sont derrière en second plan, et c’est ce second plan que l’on trouve dans les livres de chansons. On peut, en lisant, s’apercevoir que les chansons disent toujours les mêmes choses : que l’amour est difficile, que le temps passe vite, que ce qui est passé est enjolivé, que le monde est mal fait. Tout cela peut être dire de manière provocante, poétique, niaise ou neutre, c’est selon la personnalité de l’auteur. Certains chanteurs –Renaud, Mac Nil, Gainsbourg, Le Forestier, Vannier, Jonasz, Cabrel, Goldman, Mitchell, Bashung, Aubert, etc – font des paroles lisibles et d’autres non…  J’espère être dans la première catégorie. »

Techniquement, la chanson comme la nouvelle est courte, ramassée. La nouvelle raconte une histoire, crée une atmosphère, et dans l’idéal laisse une trace dans notre mémoire. Avez-vous remarqué que nous nous souvenons beaucoup plus facilement de l’intrigue d’une nouvelle que de celle d’un roman ? Et c’est normal.

La nouvelle est basée sur l’intrigue. Le roman psychologique est basé sur l’atmosphère. Dans un excellent roman l’atmosphère semble entraîner l’intrigue. Dans une excellente nouvelle, l’intrigue semble entraîner l’atmosphère. Et la chanson ? Je crois qu’une excellente chanson est à parts égales. C’est subtil.

Ecrire une chanson, c’est jouer avec les mots

 

Et le ton, le style ? Comme dans le roman ou la nouvelle, un excellent parolier développe un ton et un style personnel. On reconnaît la touche d’Aznavour, celle de Ferré, Barbara, Goldman, d’Higelin…

Comme je l’écrivais plus haut, les poètes ont toujours été heureux de voir leur poésie chantée. C’est que la poésie s’adapte facilement au chant. Elle se laisse mettre en musique. Elle est souple, sinueuse, elle chante. Un poème s’écrit souvent en vers et s’il ne l’est pas, ses vers libres sont déjà de la musique. La poésie utilise les sons autant que l’histoire (s’il y en a une) et l’atmosphère : les rimes, les allitérations, les redondances, les silences, la musique des mots. Voici ce qui la rapproche tant d’une chanson écrite « comme une chanson. »

Je trouve intéressant d’écrire quelques chansons. Car la chanson est au carrefour de tout : de la poésie, la musique, le rythme, l’atmosphère, l’intrigue. Il y faut donc de la maîtrise.

J’en ai écrit quelques-unes pour le plaisir et la découverte de ce genre. Ce ne sont pas les meilleures chansons du monde mais j’ai tenté. Et c’est un genre intéressant. Or la maîtrise en écriture, c’est ce que nous voulons, n’est-ce pas ? On grandit dans notre façon de comprendre l’écriture quand on entreprend de travailler dans un genre qu’on ne connaît pas.

Et si on s’y essayait pour une fois ?

 

Ecrire une chanson

 

1er jeu : offrir de l’espoir

 

Je te propose donc un essai sur le thème de L’âge d’or de Léo Ferré parce que la simplicité et l’espoir, en écriture, c’est difficile. On entend beaucoup plus de chansons qui évoquent la noirceur du monde que des chansons d’espoir. Que vois-tu dans un monde plus beau, plus juste, plus équilibré ?

Nous aurons du pain

Doré comme les filles

Sous les soleils d’or.

Nous aurons du vin

De celui qui pétille

Même quand il dort.

Nous aurons du sang

Dedans nos veines blanches

Et le plus souvent,

Lundi sera dimanche.

Mais notre âge alors

Sera l’ÂGE D’OR.

 

Nous aurons des lits

Creusés comme des filles

Dans le sable fin.

Nous aurons des fruits,

Les mêmes qu’on grappille

Dans le champ voisin.

Nous aurons, bien sûr,

Dedans nos maisons blêmes,

Tous les becs d’azur

Qui là-haut se promènent.

Mais notre âge alors

Sera l’ÂGE D’OR

 

Nous aurons la mer

À deux pas de l’étoile,

Les jours de rand vent.

Nous aurons l’hiver

Avec une cigale

Dans ses cheveux blancs.

Nous aurons l’amour

Dedans tous nos problèmes

Et tous nos discours

Finiront par « Je t’aime. »

Vienne, vienne alors,

Vienne l’ÂGE D’OR.

 

2ème jeu : raconter une histoire

 

Il me semble intéressant aussi de construire une chanson sur le modèle de La ballade de Jim, d’Alain Souchon.  Construite comme une nouvelle, elle raconte une histoire complète sur un ton aigre-doux, légèrement humoristique, et offre une jolie chute. On peut aisément remplacer « elle » par autre chose, une maison, un animal, ou une autre personne, peu importe au fond pourvu que ça raconte une petite histoire et que tu trouves un ton intéressant et personnel. Ce qui important en écriture, c’est ta personnalité, ton tempérament, ta présence à travers tes mots. C’est toujours à travers ton style et ton ton que tu les rendras accessible à ton lecteur, dans la chanson comme dans tes romans.

Comme elle est partie, Jim a les nerfs

Jim boit du gin dans sa Chrysler

La presqu’île, le boulevard de la mer est con

Comme elle est partie, attention : Jimmy tourne en rond

 Hier soir encore, son héroïne

Le serrait si fort en disant « Jim »

Elle était son calmant, son alcool profond

Comme elle est partie, attention : Jimmy tourne pas rond

 

Refrain :

Jimmy, t’es fort, mais tu pleures

Sur le cuir de ta Chrysler

Là-bas le soleil s’écroule dans la mer

Jimmy, les filles pour le cœur

Comme l’alcool et les révolvers

C’est sauter en l’air

Tomber par terre

Boum !

 

Depuis deux ans, sûr, Jim bossait fort

Pour que sa starlette bronze en hors-bord

Avec elle, il voulait un bébé, sans rire

Comme elle est partie, attention : Jimmy veut mourir

 

Refrain

 

Jimmy va trop vite, Jimmy pleurniche

Il sent son parfum sur la corniche

Les lacets, le gravier, et dans l’air du soir

La Chrysler s’envole dans les fougères et les nénuphars

 

Jimmy s’éveille dans l’air idéal

Le paradis clair d’une chambre d’hôpital

L’infirmière est un ange et ses yeux sont verts

Comme elle lui sourit, attention : Jimmy veut lui plaire

 

 

3ème jeu : décrire ton rêve

 

On peut aussi rêver… Garde seulement  » j’ai un rêve » et le mot « rêve » et remplace tout le reste du texte car Le rêve du pêcheur n’est pas le tien. Parle-nous de ton rêve.

J’ai un rêve

Le rêve que j’ai

Tout le monde le fait

Je rêve d’eau

Mais d’océan

Ah ! L’océan

Au sud et vivre de pêche

Mais les rêves on les empêche

 

Jeter dans l’eau

Jeter des filets

Jeter des filets dans l’eau

Un bateau

 

Etre heureux dessus

Etre sur un bateau

Je rêve d’eau

Mais d’océan

Ah ! L’océan

Pêcher des poissons dedans

 

Refrain :

Pêcher pêcher

Ici c’est faire des péchés

Avoir le cœur empêché

Faire mal

Pêcher là-bas

Ce n’est que pêcher

Le vent les poissons moqueurs

Donnent bon cœur

 

Pêcheur

Sous la lune

Et les étoiles

Pêcher en bateau à voile

Rentrer le matin

Soleil levant

Ah ! Oui le vent

Pêcher des baisers ardents

 

Refrain

 

Rêver d’être meilleur aussi

Oh meilleur

Dans la vie qui se dépêche

Rêver d’être ailleurs qu’ici

Etre ailleurs

Vire simplement de pêche

Mais les rêves on les empêche

 

De l’eau fraîche

Vivre d’amour

Vivre d’amour et d’eau fraîche

Je rêve d’eau

Mais d’océan

Ah ! L’océan

Vivre la vie autrement

 

4ème jeu : t’engager !

 

J’ai écrit quelques chansons sur un malentendu. Je croyais qu’un musicien me demandait des chansons. Quelle naïveté ! Je l‘avais mal jugé et l’ai envoyé balader quand j’ai compris qu’il était incapable de me faire aucun retour sur les chansons qu’il m’avait demandé. Mais il reste que sans cette impulsion, je n’aurais sans doute jamais pensé à écrire des chansons.

J’en rapporte une ici, On a fait comme on a pu, construite comme un petit roman. C’est une chanson engagée, genre que j’ai toujours aimé. Elle est longue et si elle devait être chantée, elle serait loin du standard des deux à trois minutes, plutôt six à sept minutes. Mais on pourrait en faire un roman ! Toi aussi, tu peux construire ta chanson engagée. Qu’est-ce qui te semble insupportable dans notre société ? Que voudrais-tu voir changer ? Tant de messages peuvent être et sont colportés par la chanson.

 

Refrain :

J’voulais t’dire

Qu’en fait d’turbin

J’ai pas été radin

J’ai pas été radin

 

Quand j’ai épousé ma belle

J’étais qu’un jeun’ gars rebelle

Pour elle j’ai posé genoux à terre

J’ai enterré tous mes rêves

 

Faut dire qu’on a eu un r’jeton

A 17 ans, c’est pas Byzance

Pas d’famille et pas d’aisance

Quand t’es qu’un gosse d’ l’Assistance

 

Refrain

 

Entre orphelins on s’comprenait

Entre pauvres on s’réchauffait

C’est comme ça qu’on a commencé

A habiter dans une cité

 

Alors à 18 ans j’travaillais

J’avais qu’mes bras à proposer

J’peux t’dire qu’j’en ai fait des chantiers

J’me suis pas souvent reposé

 

Refrain

 

Les dimanches on s’retrouvait

Notre p’tite famille s’agrandissait

Les enfants c’est comme les fleurs

Même sur l’béton ça pousse en cœur

 

 Ma belle et moi on a vieilli

On a eu trois enfants des amis

Des vacances pas distinguées

Dans des pensions pas étoilées

 

Refrain

 

On a été heureux p’tit p’tit

Au fond on n’a pas si mal réussi

Mais les années j’les ai comptées

Chaque jour au sablier

 

Le chantier les sacs de graviers

Les échafaudages hauts à tomber

Même pas d’casque de sécurité

La paye minable triste à pleurer

 

Refrain

 

Quand t’es de la race des méprisés

D’ceux qu’ont qu’leurs bras à louer

T’es bien heureux d’être retraité

Mais l’chantier ça m’a usé ça m’a usé

 

Ma belle n’est plus c’qu’elle était

Les enfants s’en sont allés

Et c’est très bien d’s’envoler

Loin d’la cité loin d’la cité

 

Refrain

 

Nous on reste là pour crever

On n’saurait pas où aller

On s’tient debout On n’a plus d’rêves

On a vécu comme on pouvait

 

Mais on est fiers d’être arrivés

Au bout d’la route sans calancher

On est deux vieux On a la santé

Dans cette cité d’macchabés

 

Refrain

 

C’est une victoire t’imagines pas

T’imagines pas t’imagines pas

On s’sourit on s’regarde

On a la télé pour voyager

 

Et puis bientôt y aura les cieux

C’sera coloré et tout bleu

Finis le gris et la saleté

C’est pour bientôt et c’est tant mieux

 

C’est peut-être pour ça qu’c’soir

J’veux pas l’faire dans l’désespoir

Mais j’veux t’dire la vérité

 

En fait d’turbin

J’ai pas été radin

J’ai pas été radin

 

C’est peut-être pour ça qu’c’soir

J’ai les mots rebelles

Tu sais On attend tranquillement

On va s’faire la belle

Moi et ma belle

On va s’faire la belle

On va s’faire la belle

Crédit photo : Alain Bachellier

 

Ces jeux d’écriture, que tu les tentes ou non, je te les propose pour ne pas oublier cet art de la chanson, art populaire pour une fois. Il n’est pas complexe d’y goûter et nous le faisons tous. Nous écoutons des chansons, et ceux qui n’ouvrent jamais un livre écoutent tout de même, sans le savoir, une forme de poésie, à défaut de lire. Si tu participes à ces jeux, propose-les à la lecture dans les commentaires afin que nous en profitions tous. Ecrire, c’est apprendre et grandir. Et écrire un genre auquel nous ne nous consacrons pas habituellement, c’est aussi se délier l’esprit, acquérir de la souplesse, faire travailler notre imaginaire. Et avec la chanson, c’est encore écouter notre musique et notre rythme intimes et les transcrire par des mots.

 

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15 Commentaires

  1. ENOGA

    Quand c’est beau, c’est sublime et inspirant. Quand c’est beau on pâlit et on rit. Comme un délire on se plit aux lignes qu’on lit comme pour apprécier, ces phrases de Laure, qu’on aime sans peine.
    Bravo pour ces inspirants conseils

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      C’est toujours avec grand plaisir que je partage mes pensées sur le blog, Laurent. Merci beaucoup à toi.

      Répondre
  2. Hiéra

    Je suis persuadée que s’intéresser à d’autres formats (nouvelles, flash fiction, poésie) et d’autres médias (cinéma, jeux vidéos, etc) est très formateur, autant au niveau du style qu’au niveau de la capacité à raconter des histoires et à évoquer des émotions. La chanson est intéressante sur tous ces points (je suis d’ailleurs persuadée que Brassens a eu une forte influence sur moi en tant qu’autrice).
    Et je pensais justement à la Balade de Jim au lisant le début de l’article ! Merci pour ces jeux d’écriture très intéressants…

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Bonjour Hiéra. Amusant que tu aies pensé à La ballade de Jim ! Effectivement, je pense comme toi qu’il est bien de se nourrir de formats différents. Et puis c’est une question de curiosité, de vivacité d’esprit, de souplesse.

      Répondre
  3. RAHMANI Abdelfettah

    Abdelfettah,
    Découvrir d’autres pistes pour « écrire » reste motivant et salutaire ; bon courage.
    Vous me donnez l’envie de tenter cette aventure, après avoir terminé mon troisième ouvrage sous forme de nouvelle sur le thème du « Destin »

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Alors il faut tenter. Bravo pour votre troisième ouvrage !

      Répondre
  4. Slimani Fatma-Zohra

    Je lui ai toujours tout dit
    Tout confié, tout raconté…
    Mes grands moments, mes espoirs,
    Mais aussi mes déboires.
    Il m’a toujours écouté
    Sans jamais m’arrêter ;
    Même lorsque je fabulais,
    Je me suis sentie confortée
    Dans mes rêves sans trêve…
    Il a toujours tout compris,
    Jusque mes nombreux non-dits ;
    Il n’a jamais condamné
    Mes silences, mes cris, mes écrits.
    Je n’ai pas été blâmée
    Pour ce que je n’ai pas dit.
    Je n’ai pas été punie
    Pour mes peines et mes oublis.
    Il est juste de remercier
    De m’avoir toujours soutenue,
    Sans jamais me laisser tomber …
    Il est sage de prier
    Celui qui pour m’encourager
    Ne m’a pas encore jugée…
    Merci pour tout ça, mon Dieu..

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Je l’entends en chanson, ça a un rythme chantant. Et le thème est beau et positif. Bravo, jeux réussi !

      Répondre
  5. Slimani Fatma-Zohra

    Bonjour, Laure.
    C’est formidable ! Vous avez touché une fibre très sensible de mon univers…
    Je soumets à votre commentaire, juste une grande prière écrite spontanément.
    Et ce n’est qu’un début.
    Vous connaîtrez de plus près ma poésie … Elle a dormi trop longtemps, dans mon cœur, comme dans mes tiroirs.

    Répondre
  6. Slimani Fatma-Zohra

    Vous l’avez bien dit, Laure, dans un commentaire, Victor Hugo et sa poésie ont , pendant assez longtemps titillé ma muse…
    Mais les chansons de Moustaki, Regiani, Aznavour…et d’autres que j’écoutais à une certaine époque me faisaient dire :  » j’aimerais écrire les paroles de leurs chansons.  »
    En 1976, j’avais déplacé mon tourne-disque jusqu’au collège, pour faire écouter à mes élèves le prélude « le Dormeur du Val » poème que j’ai pris beaucoup de plaisir à faire apprendre à mes élèves. Et pour ces adolescents, le fait qu’il précédait une chanson de Serge Regiani ( si ma mémoire est bonne )  » Soldats, ne tirez pas !  » qu’ils pouvaient écouter s’ils en récitaient le prélude, les a stimulés pour l’apprendre. Toute la classe y était passée.
    Ce fut un Exploit dont je fus très fière.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      « Soldats, ne tirez pas ! » est magnifique. Ca ne me surprend pas pour Hugo, j’en étais certaine. Je l’ai entendu en te lisant ! A l’oreille.
      Tu as sûrement été une prof comme j’aurais aimé en avoir connu… En cours de Français, je n’ai eu que des tocards ! Ailleurs aussi d’ailleurs, en gros ! C’est quand je suis entrée aux arts appliqués que j’ai eu des prof qui croyaient en ce qu’ils apprenaient. Alors bravo d’avoir partagé ta passion, c’est beaucoup trop rare.

      Répondre
  7. Slimani Fatma-Zohra

    J’ai beaucoup aimé lire et relire « On a fait comme a pu « . Poème ou chanson, les paroles coulent comme un ruisseau…baignant une vie faite de difficultés et de soucis,comme beaucoup en ont connus, durant la période d’après guerre. Ces quotidiens durs sont décrits doucement, sans aucun ressentiment de haine ou de rancune…et découlent sur une fin presque souhaitée, une sortie inévitable des temps de misère…
    C’est très beau et très subtil. Ce poème m’a beaucoup touchée. Merci , Laure.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Merci beaucoup Fatma-Zohra. Elle est émouvante cette chanson, c’est l’effet qu’elle m’a faite quand je l’ai relue. Elle m’est venue comme une évidence. J’ai du reste la mélodie même si je ne sais pas lire une seule note ! C’est l’histoire pas drôle de la classe ouvrière… D’une classe ouvrière qui reste digne jusqu’au bout.

      Répondre
      1. Slimani Fatma-Zohra

        « Denise, la petite ouvriere » qui a travaillé , enfant. ,Jusqu’à l’usure de ses petites mains de fillette mal nourrie, dans cette usine sans âme, devant des machines monstrueuses….et qui a hanté nos livres de lecture, dans un texte qui nous a fait vivre cette vie, le temps d’un cours, en nous transportant dans cet ailleurs douloureux.
        Denise aurait bien chanté votre chanson, Laure. Le réalisateur de ce film aurait fort bien pu l’utiliser en lui arrangeant une musique de fond qui aurait accompagné les images poignantes… que de simples paroles décrivent, mais…..
        Laure, vous avez trouvé les mots qui peignent ave force et amour, à la fois, cet univers si sombre… C’est bien plus qu’une chanson, c’est un hymne à la vie, dans une lutte qui a duré… une vie.

        Répondre
        1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

          Ah, je ne l’ai pas connue Denise, la petite ouvrière. Heureusement parce que je n’aurais fait que pleurer en classe ! Je pleurais à La petite fille aux allumettes, au Vilain petit canard. Je détestais ces deux contes parce qu’ils me faisaient pleurer. Et encore aujourd’hui, un Walt Disney peut me faire pleurer ! Pas étonnant que j’ai écrit cette chanson…

          Répondre

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