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Notre-Dame de Paris et Victor Hugo : la puissance des mots !

Notre-Dame et Victor Hugo : la puissance des mots et la mémoire collective

 

Quand Notre-Dame de Paris et Victor Hugo se rencontrent, cela donne un chef-d’œuvre d’ironie, de style, d’intelligence, de grandeur. Hugo ose tout, invente tout. Son style est éblouissant, brillant, il vole de mots en mots, semble planer comme un aigle, survoler Paris, les toits, la cathédrale, la Seine, le monde des hommes enfin.

Rien ne lui échappe, la destruction de Paris, du patrimoine architectural de toute la France et il a lutté contre avec succès ; rien ne lui échappe, les hommes malheureux, les détraqués, les méchants, les soumis, les insoumis, les victimes comme Quasimodo, les salauds comme Frollo, les bourgeois, les étudiants, les très pauvres, les moins pauvres, les riches… Un œil d’aigle et un cœur énorme, tel était Hugo.

Après ce qui vient de se passer et qui nous stupéfait tous, et nous bouleverse, il fallait que je dise quelques mots de Victor Hugo et de la puissance des mots. Jamais Hugo n’a été aussi présent dans nos cœurs qu’aujourd’hui, car Notre-Dame est frappée, abîmée, incendiée. Et ce qui vient à notre inconscient collectif en songeant à Notre-Dame, c’est Hugo, Quasimodo, Esméralda ! Ils sont liés les uns aux autres dans notre mémoire, notre culture, notre inconscient. C’est cela la puissance des mots. Qu’un roman soit si puissant, c’est émouvant. Qu’un écrivain soit aussi présent, et si longtemps après sa mort, c’est bouleversant. On estime que deux millions de Français l’avait suivi jusqu’à sa tombe le jour de son enterrement…

Et cela en dit long sur l’homme et son besoin d’histoires, de littérature, de poésie, de mythes. Non, la littérature n’est pas morte. Oui, le roman est bien vivant. Je te laisse à la vidéo que tu peux regarder ici ou sur YouTube.

 

Un extrait de Notre-Dame de Paris ; où Victor Hugo personnifie tout avec un art consommé :

 

« Et la cathédrale ne lui était pas seulement la société, mais encore l’univers, mais encore toute la nature. Il ne rêvait pas d’autres espaliers que les vitraux toujours en fleur, d’autre ombrage que celui de ces feuillages de pierre qui s’épanouissent chargés d’oiseaux dans la touffe des chapiteaux saxons, d’autres montagnes que les tours colossales de l’église, d’autre océan que Paris qui bruissait à leurs pieds.
Ce qu’il aimait avant tout dans l’édifice maternel, ce qui réveillait son âme et lui faisait ouvrir ses pauvres ailes qu’elle tenait si misérablement reployées dans sa caverne, ce qui le rendait parfois heureux, c’étaient les cloches. Il les aimait, les caressait, leur parlait, les comprenait. Depuis le carillon de l’aiguille de la croisée jusqu’à la grosse cloche du portail, il les avait toutes en tendresse. »

 

Un autre extrait de Notre-Dame d’un lyrisme et d’un souffle magiques :

 

« On ne saurait se faire une idée de sa joie les jours de grande volée. Au moment où l’archidiacre l’avait lâché et lui avait dit : Allez, il montait la vis du clocher plus vite qu’un autre ne l’eût descendue. Il entrait tout essoufflé dans la chambre aérienne de la grosse cloche ; il la considérait un moment avec recueillement et amour ; puis il lui adressait doucement la parole, il la flattait de la main, comme un bon cheval qui va faire une longue course. Il la plaignait de la peine qu’elle allait avoir. Après ces premières caresses, il criait à ses aides, placés à l’étage inférieur de la tour, de commencer. Ceux-ci se pendaient aux câbles, le cabestan criait, et l’énorme capsule de métal s’ébranlait lentement. Quasimodo, palpitant, la suivait du regard. Le premier choc du battant et de la paroi d’airain faisait frissonner la charpente sur laquelle il était monté. Quasimodo vibrait avec la cloche. Va ! criait-il avec un éclat de rire insensé. Cependant le mouvement du bourdon s’accélérait, et à mesure qu’il parcourait un angle plus ouvert, l’œil de Quasimodo s’ouvrait aussi de plus en plus phosphorique et flamboyant. Enfin la grande volée commençait, toute la tour tremblait, charpentes, plombs, pierres de taille, tout grondait à la fois, depuis les pilotis de la fondation jusqu’aux trèfles du couronnement. Quasimodo alors bouillait à grosse écume ; il allait, venait ; il tremblait avec la tour de la tête aux pieds. La cloche, déchaînée et furieuse, présentait alternativement aux deux parois de la tour sa gueule de bronze d’où s’échappait ce souffle de tempête qu’on entend à quatre lieues. Quasimodo se plaçait devant cette gueule ouverte ; il s’accroupissait, se relevait avec les retours de la cloche, aspirait ce souffle renversant, regardait tour à tour la place profonde qui fourmillait à deux cents pieds au-dessous de lui et l’énorme langue de cuivre qui venait de seconde en seconde lui hurler dans l’oreille. C’était la seule parole qu’il entendît, le seul son qui troublât pour lui le silence universel. Il s’y dilatait comme un oiseau au soleil. Tout à coup la frénésie de la cloche le gagnait ; son regard devenait extraordinaire ; il attendait le bourdon au passage, comme l’araignée attend la mouche, et se jetait brusquement sur lui à corps perdu. Alors, suspendu sur l’abîme, lancé dans le balancement formidable de la cloche, il saisissait le monstre d’airain aux oreillettes, l’étreignait de ses deux genoux, l’éperonnait de ses deux talons, et redoublait de tout le choc et de tout le poids de son corps la furie de la volée. Cependant la tour vacillait ; lui, criait et grinçait des dents, ses cheveux roux se hérissaient, sa poitrine faisait le bruit d’un soufflet de forge, son œil jetait des flammes, la cloche monstrueuse hennissait toute haletante sous lui, et alors ce n’était plus ni le bourdon de Notre-Dame ni Quasimodo, c’était un rêve, un tourbillon, une tempête ; le vertige à cheval sur le bruit ; un esprit cramponné à une croupe volante ; un étrange centaure moitié homme, moitié cloche ; une espèce d’Astolphe horrible emporté sur un prodigieux hippogriffe de bronze vivant. »

Alors, comme dirait Louis Aragon, qui avait écrit une anthologie poétique, qui n’est plus, je crois, éditée : avez-vous lu Victor Hugo ?

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3 Commentaires

  1. christiane coipel

    C’est bouleversant Laure.

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  2. Fayçal Dib

    Merci Laure pour ce moment de lucidité et de clairvoyance..

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Merci à toi, Fayçal, d’avoir suivi cet article.

      Répondre

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