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Fais-tu ces 10 erreurs dans un dialogue de roman ?

Ecrire un dialogue de roman vraiment intéressant est difficile. Je crois que toute personne qui écrit a connu ou connaîtra ce défi. Donner l’impression qu’un dialogue écrit est parlé n’est pas une évidence. Pour te faciliter la tâche, j’ai noté 10 erreurs à éviter. Et cette liste n’est pas exhaustive.

1. Epargne à tes lecteurs le dialogue mis là pour « faire joli. »

 

Parce que tu trouves ton texte fade, mort, qu’il y manque quelque chose sans que tu saches ce que c’est. Et tu penses le dynamiser, le rendre moins creux, en y insérant un dialogue.

Et bien non ! Ca ne rend pas ni le texte ni les personnages plus vivants et moins fades et creux. Pourquoi ? Parce que tu n’as rien à dire dans ce dialogue. Le dialogue, ce n’est pas de la décoration.

Le dialogue fait partie inhérente de ton roman. Ce n’est pas de la dentelle qu’on rajoute sur une robe.

On écrit un dialogue de roman parce que c’est mieux que les personnages disent ces choses-là eux-mêmes et à ce moment-là. Parce que ça fait avancer le récit et la psychologie.

Des tonnes de livres sont écrits sans une ligne de dialogue et sont très bien ainsi. Donc, si tu insères un dialogue, il doit être intéressant, pertinent, psychologiquement adapté aux caractères, et bien situé car il doit donner du rythme et non en enlever. Et tu rendras effectivement le dialogue et son contexte plus intéressants. Et les personnages qui dialoguent, bien entendu. Non, le dialogue, ce n’est pas de la décoration !

 

Crédit photo : The British Library

2.  Epargne à ton lecteur un dialogue de roman vide et sans style :

 

– Tu as vu Josiane ?

– Non, et toi ?

– Ça fait au moins six mois.

– Ah, bon, moi aussi.

– Je l’aime bien Josiane. On pourrait aller la voir.

– Tu as raison, c’est une bonne idée.

– Et si on lui téléphonait ?

– Tu as ton portable ? Je n’ai pas le mien.

– Attends, je l’ai. J’ai toujours le mien sur moi.

– Et le numéro de Josiane, tu l’as ?

– Je vais appeler Roger, il va me le donner.

– Bonne idée…

Tu es mort d’ennui ? Moi aussi. Même dans la vie quotidienne, des dialogues comme cela, je les évite ! Et pourtant, tu vois à la vente des livres qui valent à peine mieux que cette… chose. Épargnons nos lecteurs. Ton dialogue doit faire avancer le récit et la psychologie de tes personnages.

 

3. Épargne à ton lecteur un dialogue de roman mou :

 

– A quelle heure l’enterrement ?

– Je crois que c’est à quinze heures trente.

– On aura le temps d’y arriver ?

– Je ne sais pas. Avec toute cette circulation…

– Oui, on n’est pas arrivés.

– En attendant, on pourrait écouter la radio.

Tu vois où je veux en venir ? Un dialogue vide et sans style est aussi un dialogue mou puisqu’il ne se passe rien. Le lecteur s’est donc noyé dans les futilités et, par-dessus le marché, l’action n’avance pas. Tu es certainement liquéfié dans les marécages de la mollesse…La mauvaise circulation n’explique pas tout.

 

4. Épargne à ton lecteur l’invraisemblance et l’irréalisme.

 

Le vocabulaire doit être choisi avec discernement. Le champ lexical de deux ouvriers syndiqués d’usine n’est pas celui de deux cadres du CAC 40. Tu imagines aisément…

– Ah, putain, je sors de cette réunion de quatre heures avec le patronat et j’en ai plein le dos de leurs conneries !

– T’as réussi à leur dire leurs quatre vérités à ces connards ? J’ai pas pu venir à temps, le métro était blindé.

– Je leur ai gueulé d’aller se faire foutre à cette bande d’enfoirés ! J’suis pas ok pour leur truc.

– T’as bien fait, y’me font pitié tellement y sont cons !

Où alors :

– Quatre heures de réunion pour en arriver là !

– Vous avez pu leur dire ce que vous pensez réellement de la situation ? Je suis arrivé en retard et je ne vous ai pas entendu. Pas moyen de trouver un taxi ce matin !

– Je me suis emporté. Leur attitude est exaspérante. Je ne peux pas donner mon accord dans de telles conditions.

– Vous avez bien fait. Certains ne sont pas dignes de leurs fonctions… Une réflexion qui reste entre nous, n’est-ce pas ?

J’ai caricaturé, certes, mais ça m’amusait. Donc, en substance : ne confonds pas les champs lexicaux. Chacun son univers, chacun son vocabulaire, ses métaphores, sa grammaire…

Crédit photo : Martin Sillaots
Dialogue

 

5. Épargne à ton lecteur les incises inutiles.

 

Une incise, c’est  : dit-il, déclara-t-il, commenta-t-il, s’exclama-t-il, répondit-il, etc.

– Je n’aime pas du tout ce poulet, dit-il.

– Tu es désagréable, s’exclama-t-elle, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner !

– Je ne voulais pas te vexer, s’excusa-t-il.

– Je le suis, répliqua-t-elle.

Mortel, non ? D’abord, le lecteur est assez intelligent pour comprendre tout seul. Ensuite, cela brise tout rythme, toute musique, toute fluidité. On s’enfonce dans des marécages. Ce dialogue ne vaut rien mais il est mieux sans les incises :

– Je n’aime pas du tout ce poulet.

– Tu es désagréable, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner !

– Je ne voulais pas te vexer.

– Je le suis !

C’est beaucoup plus dynamique.

 

6. Épargne à ton lecteur les prénoms à tout bout de champ.

 

Le prénom doit avoir une raison d’être là. Il doit appuyer un sentiment.

– Je n’aime pas du tout ce poulet, Eve.

– Tu es désagréable, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner, Yann !

– Je ne voulais pas te vexer, Eve.

– Je le suis, Yann !

En version allégée :

– Je n’aime pas du tout ce poulet.

– Tu es désagréable, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner, Yann !

– Je ne voulais pas te vexer, Eve.

– Je le suis !

Maintenant, imagine qu’on garde les défauts des incises supplémentaires et des prénoms en trop : c’est le cauchemar.

– Je n’aime pas du tout ce poulet, dit Yann.

– Tu es désagréable, s’exclama Eve, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner !

– Je ne voulais pas te vexer, s’excusa Yann.

– Je le suis, répliqua Eve.

Maintenant, ce dialogue a carrément l’air débile ! (Je suis en train de rire…)

 

7. Épargne au lecteur les dialogues de roman interminables.

 

Ne le noie pas, tu le perdrais. A moins de faire du dialogue illimité ta marque de fabrique et qu’ils soient tous passionnants.

Après tout, la pièce de théâtre est une suite de dialogues qui durent une à deux heures !

 

8. Épargne au lecteur le dialogue dans lequel les personnages se confondent.

 

Chaque personnage possède son tempérament, sa psychologie, ses tics de langage, son état émotionnel au moment du dialogue, son champ lexical qui dépend de son milieu socioculturel, etc.

Dans l’idéal, on doit pouvoir reconnaître immédiatement ton personnage sans qu’il soit nommé. Juste parce que son vocabulaire, la teneur de son discours, son ton, son rythme correspondent parfaitement à qui il est, à ce qu’il émane.

Si, dans ton dialogue, tu peux mettre indifféremment telle ou telle chose dans la bouche de tes personnages, tire la sonnette d’alarme : c’est que tes personnages se ressemblent tous. Chaque personnage doit s’exprimer à sa manière. Tu peux même lui  inventer un ou deux tics de langage qui renforceront ses particularités.

Crédit photo : onnola
Dialogue

9. Épargne à ton lecteur un langage trop parlé ou trop littéraire.

 

Il faut que le dialogue respire la vérité. C’est ce qui est si difficile à atteindre.

Un dialogue ne s’écrit pas comme on parle mais il doit en donner l’impression. C’est la clef d’un dialogue réussi. C’est un exercice exigeant. Personnellement, c’est le dialogue qui m’a toujours donné le plus de fil à retordre. Il faut trouver le ton et le style adéquat aux personnages, au genre littéraire de ton roman, à ce que tu as exprimer, à ton roman lui-même.

 

10. Épargne à ton lecteur la platitude d’une ponctuation limitée au point.

 

Tu peux te servir avec discernement de toute la panoplie de la ponctuation dans le dialogue : elle peut indiquer les humeurs des personnages au lieu de les décrire platement par des incises. Par exemple, au lieu de « s’exclama-t-il », mieux vaut poser un point d’exclamation sans incise. Pour exprimer la surprise, le point d’exclamation est parfait. Pour exprimer un doute, on peut laisser trois points de suspension à la fin d’une phrase. Etc. La ponctuation fait merveille dans les dialogues mais n’en abuse pas. N’oublie pas que la technique doit être invisible pour un lecteur qui n’écrit pas lui-même.

 

11. Un dernier conseil simple, utile, et souvent indispensable :

 

Lis à haute voix tes dialogues. Cela te permettra de sentir à l’oreille s’ils sont faux ou justes. Le dialogue est aussi une question de ton ; tu l’entendras.

En général, es-tu content de tes dialogues ?

 

 

 

 

 

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47 Commentaires

  1. elhadj

    Merci Laure, c’est très interressant. Dans un récit, le dialogue est la transcription naturelle du langage de deux personnes ou plus. Si l’on écrit spontanément, on est sûr (dans beaucoup de cas) de ne pas tomber dans ces erreurs.
    Les incises sont bonnes si elles sont justifiées.
    On ne doit pas oublier que des romans entiers sont bâtis sur le dialogue: George Sand, La comptesse de Ségur…
    Bonne journée et encore merci.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Elhadj,
      Je suis laborieuse dans les dialogues de roman: il me faut les travailler. Je crois que c’est pareil pour la majorité des gens parce que ce que nous disons dans la vie n’a en général aucun intérêt et qu’on ne peut pas faire cela dans le roman. Mais il se pourrait que tu possèdes des facilités dans le dialogue !
      De mon côté, c’est dans le dialogue de théâtre que j’ai des facilités. Là, je ne travaille pas beaucoup, je dois dire. Mais le roman…
      Oui, c’est vrai, la Comtesse de Ségur a enchanté mon enfance avec ses dialogues. Ils me paraissaient réels ! Très douée la Comtesse.

      Répondre
      1. Laurence

        Laure,

        Je vous rejoins sur ce point. Cependant, il m’est arrivée à plusieurs reprises de reposer un roman par manque de dialogue. Admettons qu’un ouvrage ne comporte aucun échange, et bien j’aurais l’impression de m’ennuyer. Il est vrai que c’est très compliqué de monter un bon dialogue vivant…mon premier ouvrage en contient, et dans l’ensemble ça a plu.

        Laurence.

        Répondre
        1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

          Laurence,
          Je crois que c’est aussi une question de goût cette affaire de dialogues. J’ai lu de très bons livres avec et sans.
          Mais ce que je n’aime pas, c’est le dialogue qui sonne faux. Là… Ce n’est pas possible !
          Vous avez l’air de réussir les vôtres. Hé bien, c’est une grosse épine en moins, et tant mieux.

          Répondre
  2. denise berry

    si on écrit spontanément, on est sûr de ne pas tomber dans ce travers (les dix erreurs à éviter dans un dialogue de roman!) eh bien non je crois que laure a raison, il est tres facile d’y tomber

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Denise,
      Pour ma part, il m’est facile d’y tomber. Mais cela dépend sans doute des personnes. Pour Elhadj, je sais un peu comment il écrit : et il écrit bien. Mais comme toi, je continue à penser que la majorité a du mal à ne pas écrire de dialogues plats. Mais si je me trompe, c’est mieux !

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  3. muriel martinella

    Oui, c’est exactement mon ressenti. Je suis tout à fait d’accord, non aux dialogues creux et à ceux qui ne correspondent pas à la personnalité des personnages. Souvent, je trouve que l’écrivain novice pêche par excès, employant un style trop ampoulé avec passé simple ou première personne du pluriel « nous » au « lieu du « on » plus familier pour un dialogue. Je trouve trop souvent un surplus de bla bla exactement comme tu le dis. J’essaie pour ma part, d’employer le style indirect pour couper un long dialogue et ainsi rompre la monotonie. Cela raccourcit l’action. Exemple : Au lieu de : — Qu’en pense Marie ? En parlez-vous ensemble ?
    — Non, on n’en parle pas. Marie évite tout article de presse ayant trait à la stérilité, ai-je avoué avec répugnance. Quand à consulter un spécialiste, il faudrait qu’elle admette en souffrir !
    Je préfère de temps en temps écourter par un style indirect et quelquefois, on peut résumer ainsi une long tirade en une phrase :
    — Qu’en pense Marie ? En parlez-vous ensemble ?
    J’ai été forcé d’avouer, avec quelque répugnance, que non, on n’en parlait pas. Marie évitait tout article de presse ayant trait à la stérilité et refusait toute conversation s’y rapportant. Quant à consulter un spécialiste… Il aurait fallu pour çà qu’elle admette en souffrir.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Je préfère aussi ta deuxième version, Muriel. Parce que le deuxième personnage, celui qui sert à recevoir l’info n’est là que pour ça. Donc autant écourter le dialogue. Par contre, le même dialogue peut devenir plus intéressant si le deuxième personnage, celui qui reçoit l’info met son grain de sel personnel au cours de la conversation. Que la conversation soit donc un échange. En fait, c’est cela : la conversation est un échange, sinon ce n’est pas la peine, autant écourter si c’est juste pour faire passer une info.

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  4. Marie-Françoise

    Laure,
    Il y a un éditorialiste,Jack Dion,de l’hebdomadaire « Marianne » que j’apprécie particulièrement.Dans son dernier édito « stop au harcèlement textuel » il évoque la problématique de l’écriture inclusive visant à redonner de la visibilité au féminin.En 2013,le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes créé par François Hollande,a décrété qu’il fallait lutter contre »l’ordre sexué ».Il a proposé d’affubler tout mot de sa version masculine et féminine,via « le point milieu ».Exemple:on n’écrira plus « boulangers » mais « boulanger.e.s », »électeurs » mais « électeurs.rices ».Il s’agit donc d’une grammaire dite « égalitaire ».Le résultat peut être drôlissime ou accablant en l’appliquant à une fable de la fontaine ou un poème d’Aragon.Dixit l’éditorialiste:l’écriture inclusive est illisible à l’écrit et imprononçable à l’oral,ce qui relève de la double peine.Que penser de cette marche forçée à l’évolution de notre langue?Comme dit l’auteur il y a d’autres urgences dans l’apprentissage de la langue, et sa pratique rajouterais je.Notre langue est encore vivante,elle évoluera d’elle-même avec les idées et idéologies en cours et je suis curieuse d’en suivre les méandres, et toi Laure, et tes lecteurs aussi je pense.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Marie-Françoise, tout cela n’est qu’une tarte à la crème sans crème, un soufflé au fromage sans fromage, et surtout une occasion pour ce pauvre Haut Conseil A Ne Pas Agir de se faire remarquer sans rien faire de concret pour les femmes. Il ferait mieux de se faire remarquer par son intelligence que par sa bêtise et son ineptie mais encore faudrait-il qu’il possède une intelligence !
      Tout ce ridicule du Haut conseil à l’égalité gna-gna-gna (pensons aux Précieuses du Bourgeois gentilhomme), tout ce battage journalistique sont vains. L’académie française se gausse, et elle a raison.
      Les femmes ont besoin d’actes concrets et non qu’on massacre notre si belle langue qui n’y peut rien, mais alors rien ! Mêler la langue à l’égalité des sexes est une idée d’intello tordu.
      Les femmes ont besoin d’hommes adultes et mâtures, de châtiments exemplaires pour les violeurs, harceleurs, hommes qui les battent, les humilient, besoin de salaires à égalité, besoin de respect et d’estime, besoin de crever le plafond de verre, besoin d’amour et de tendresse, besoin d’être considérées, besoin que les hommes prennent la moitié du travail à faire à la maison à charge (on n’est pas prêtes d’y arriver !), besoin de plus d’estime d’elles-mêmes, et la liste n’est pas finie…
      Que l’on foute la paix à la langue française et que l’on prenne des mesures concrètes et sévères contre tous les hommes qui se conduisent mal. Qu’on arrête de se moquer de nous en prenant des mesures qui relèvent du grand guignol : le Haut Conseil à l’égalité gna-gna-gna a juste lancé un truc pour nous faire oublier tout le travail qu’il doit faire et ne fait pas, et que j’ai plus ou moins « listé » ci-dessus.
      Quand à l’écriture inclusive, je ne dis même pas une écrivaine mais une écrivain, et ça ne m’empêche pas d’être la femme la plus libre que je connaisse de tout mon entourage ! On vit une époque débile. Tu me connais suffisamment pour me reconnaître dans mon indignation, j’imagine…

      Répondre
  5. J'ose écrire

    Bonjour Madame l’auteur,

    D’abord, je tiens à vous remercier énormément pour ces articles qui sont vraiment indescriptibles. Vous êtes un amour. Auriez-vous l’obligeance Madame Gerbaud d’évaluer ce dialogue que j’ai écrit ?

    – Au début, mon père le roi m’a admonestée pour cette liberté que j’ai prise en
    te côtoyant mais, revenu à de meilleurs sentiments après l’intervention de la reine Dawar, qui est ma mère, ce dernier, convaincu qu’aucun préjudice ou
    impondérable ne puisse me porter atteinte ainsi que du secret bien gardé de notre
    relation, a décidé de te faire l’honneur de t’inviter au sein de son royaume. Ainsi, à travers toi, il connaîtra la vie que mènent les Terriens.

    – Je crois que tu plaisantes, Nadine… Moi, aller vers une autre planète !?
    – Mais je parle sérieusement Silex. Je t’aiderai pour le voyage interplanétaire en te couvrant d’un halo. Fais-moi confiance s’il te plaît. Si tu exauces mon vœu et fais plaisir à mon père le roi Kadok, je te récompenserai de la pierre philosophale. Et sache que je peux t’emmener malgré toi en t’endormant, mais jamais je ne trahirai la confiance que tu as placée en moi.

    La pierre philosophale existe donc bel et bien !? me dis-je au fond de moi.Je me suis ressaisi et lui ai dit :– Écoute princesse, je sais bien que ton
    invitation est alléchante, mais accorde-moi quelques jours de réflexion. Je récupère mes forces pour supporter le parcours de l’infini.
    – N’aie crainte, tu te réveilleras en notre royaume salien comme si tu n’avais pas bougé de ta place. Je te donne une semaine pour réfléchir à cette proposition si exceptionnelle, agrémentée par la fameuse pierre philosophale. J’attends ton appel avec impatience, preuve de ton amour à mon égard. Maintenant, ferme les yeux.

    J’ai senti ses lèvres pulpeuses sur mon front. En ouvrant les yeux, elle a disparu.

    Salutations distinguées Madame l’auteur.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Avec plaisir ! Pour le ton du dialogue, aucun problème. Il faut juste faire attention à la syntaxe et aux temps, il y a quelques petites erreurs à corriger. Attention aussi à ne pas se répéter, et à faire des phrases plus courtes car parfois on s’y perd un peu, et c’est plus dynamique. Il faut élaguer si c’est possible. Je vous donne ma version :
      – Au début mon père, le roi, m’a admonestée pour la liberté que j’ai prise en te côtoyant. Mais il est revenu à de meilleurs sentiments après l’intervention de la reine Dawar, ma mère (si le lecteur le sait déjà que c’est sa mère, enlever la précision), car je l’ai convaincu qu’aucun préjudice ne peut me porter atteinte et que le secret de notre relation est bien gardé. Il a décidé de te faire l’honneur de t’inviter au sein de son royaume. Ainsi, par toi, il connaîtra la vie que mènent les Terriens.
      – Je crois que tu plaisantes, Nadine… Moi, aller vers une autre planète !
      – Mais je parle sérieusement, Silex. Je t’aiderai pour le voyage interplanétaire en te couvrant d’un halo. Fais-moi confiance, s’il te plaît. Si tu exauces mon vœu et fais plaisir au roi Kadok, je te récompenserai en t’offrant la pierre philosophale. Et sache que je peux t’emmener malgré toi en t’endormant, mais jamais je ne trahirai la confiance que tu as placée en moi.
      La pierre philosophale existe donc bel et bien ! me dis-je. Je me ressaisis.
      – Princesse, ton invitation est alléchante, mais accorde-moi quelques jours de réflexion. Je récupère mes forces pour supporter le parcours de l’infini.
      – N’aie crainte, tu te réveilleras en notre royaume salien comme si tu n’avais pas bougé de place. Je te donne une semaine pour réfléchir à cette proposition si exceptionnelle, puisque je t’offre la fameuse pierre philosophale. J’attends ton appel avec impatience : il sera la preuve de ton amour. Maintenant, ferme les yeux.

      Répondre
      1. J'ose écrire

        Bonjour,

        Merci infiniment pour l’évaluation. J’ai beaucoup apprécié votre correction qui n’a pas touché le fond du style.

        J’aimerais bien savoir s’il vous plait Madame, si vous faîtes la relecture / correction professionnelle ?

        Bien à vous

        Répondre
        1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

          Avec plaisir. Contente que la correction vous convienne.
          Non, je ne le fais pas. Parfois, je me demande si je ne devrais pas mettre cela en place car j’ai des demandes. Mais j’aurais du mal à trouver le temps de le faire correctement car c’est très long de corriger un texte. Je préfère dire non pour le moment.

          Répondre
  6. Didier

    Bonjour Laure
    Tu as raison, le dialogue n’est jamais obligatoire, il peut s’imposer de lui-même s’il fait avancer l’histoire. Si on est creux, que ce soit pour un dialogue ou un paragraphe, l’intrigue n’avance pas et on risque d’ennuyer le lecteur. Je pense que la qualité d’un écrit ne se juge pas aux nombre de lignes, ni a une alternance dialogue narration millimétrée. Merci pour ton article très intéressant.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Didier, nous sommes bien d’accord. Il n’y a jamais d’obligations, il n’y a que du discernement et des choix conscients. Merci pour ton retour.

      Répondre
  7. Christine

    Bonjour Laure. Si un jour tu ajoutes la relecture à tes activités, je serai très volontiers « preneuse ». Pas dans l immédiat bien sûr. Car c est avec la plus grande méfiance que je lis sur internet toutes ces offres de « professionnels « .

    Répondre
  8. Christine

    De même que tous ces ateliers d écriture qui poussent comme champignons par temps de pluie. Assurément tout travail mérite salaire. Mais encore faut il pouvoir se fier à la personne à qui on confie son manuscrit. Quelques centaines d euros ? Ok. Mais pas pour qu’ on m envoie me vautrer aux portes d une maison d éditions

    Répondre
  9. Christine

    Pour rebondir sur les propos de Marie Françoise. Vaste hypocrisie. Dans un autre ordre d idée. L instit est devenu prof et la femme de ménage technicienne de surface. Instit égal instit, et qd on est femme de ménage on passe la serpillière et Point barre. Au lieu d affubler ces professions de termes qui se veulent ronflants, le plus efficace pour les valoriser serait déjà d augmenter les salaires. A mon humble avis.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Christine, je trouve aussi ridicule l’aveugle transformé en non-voyant, le sourd en malentendant, et la liste est longue… Comme tu dis, ça ne coûte pas cher de donner des titres ronflants à des gens qui ont besoin de davantage de considération et d’un meilleur salaire. (Je n’ai pas dit salaire valorisé, encore une expression ridicule créée par les journalistes qui démolissent la langue française avec acharnement depuis des décennies.)
      Pour les ateliers d’écriture, je n’y ai jamais participé, donc je ne peux dire ce qu’ils sont. Je suis moins sévère que toi : je pense qu’il y a du bon et du mauvais comme dans tous les métiers. Ils n’ont pas vocation de faire passer la barrière des maisons d’édition mais de te faire écrire mieux. Leur rôle s’arrête là, et je considère que c’est normal. Ce serait du reste très malhonnête de garantir l’édition. J’espère qu’aucun n’ose faire cela !
      Pour ma part, les demandes de relecture-correction m’arrivent de plus en plus. Mais je sais que c’est un travail très long et très exigeant (je l’ai déjà pratiqué pour une maison d’édition) et qui n’est pas rémunéré à la hauteur du travail assumé. C’est même honteux! Ca ne me tente plus. Et puis ça contrecarre un peu ce que je tente de faire ici : donner de l’autonomie aux gens qui écrivent, tenter de leur faire comprendre et discerner comment ils peuvent écrire mieux, se corriger, etc. Les aider à se développer.
      Comme je vois qu’il y a un besoin, je pense plutôt créer des formations en ligne en ce sens : apprendre à mieux écrire, à structurer, corriger, inventer, etc. Peut-être même avec une petite part de coaching, c’est vraiment en réflexion. Je pense que là-dedans, je pourrais m’épanouir et donner le meilleur de moi, ce qui ne serait pas le cas en retravaillant les textes des autres uniquement. Et être rémunérée correctement sans que ce soit des tarifs délirants. Car il faut que j’écrive de mon côté, je suis faite pour écrire, et c’est chronophage.
      Voilà, tu sais tout !

      Répondre
  10. Marie-Françoise

    Ce n’était pas tout a fait un commentaire dans le sujet… mais, un à propos de l’écriture inclusive… dans les dialogues…Merci de ne pas m’en tenir rigueur.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Mais non, Marie-Françoise, au contraire, tu as vu que ça a soulevé des discussions ! C’est vivant par ici !

      Répondre
  11. Christine

    Non Laure. Ni les relecteurs ni les ateliers d écriture n ont vocation à faire passer la barrière des maisons d éditions. Quand je parle d un relecteur qui m enverrait me vautrer aux portes d une maison d édition. Je fais allusion à quelqu un qui n aurait pas fait son travail consciencieusement et qui aurait laissé trainer des erreurs grotesques que moi je peux faire en tant que néophyte. Mais il est certain que même relu par quelqu un de sérieux et qualifié, un roman peut fort bien être rejeté par une maison d éditions. Quant aux ateliers d écriture. Quand on reçoit un jour :  » inscrivez vous rapidement. Très peu de places disponibles.  » le lendemain :  » profitez en. Promo sur le prochain atelier « . Le moins qu’ on puisse dire, c est que c est une approche qui ne m inspire aucune confiance. Surtout venant de la part de personnes dont les romans n ont jamais été publiés. Je n ai besoin ni de soldes ni de prix discount mais D ETRE EN CONFIANCE.
    Relectrice dans une maison d éditions ? Je comprend que cela ne te tente pas. C est un travail qui doit demander une bonne somme de connaissances, énormément de temps et de sérieux. Si c est pour toucher deux francs six sous, aucun intérêt.
    Ceci étant dit. Est ce que le travail de relectrice risque de contrecarrer ce que tu fais actuellement ? Pas si sûr. Oui tu cherches à nous rendre autonomes. Oui tes conseils m aident a me corriger et à écrire mieux. Mais être relue au final par quelqu un de plus qualifié que moi n enlèverrait rien à mon autonomie , car Je ne crois pas que tu toucherais à la part de subjectivité dont tu as très joliment parlé. L univers l imagination et le regard que l auteur pose sur le monde. pour finir je dirai 2 choses. La première c est que je serais ravie que tu crées une formation en ligne, et la deuxième c est que l arrivée De ton livre en Guadeloupe est prévue pour le 16 environ. J en suis ravie d avance. Une amie de métropole a eu la gentillesse de me le commander sur Amazon et de me l expédier. désolée Laure d avoir été si longue.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Ne sois pas désolée, c’est un plaisir de converser avec quelqu’un qui sait ce qu’il veut : ce n’est pas si courant ! Tu m’as bien fait rire avec les promos discount, oui, ça ne fait pas sérieux… Le fait qu’une atelier soit tenu par quelqu’un qui n’édite pas ou n’est pas édité, donc ne connaît rien au processus de vente du livre et au fait même d’être édité me fait en effet tiquer. Ca ne rend pas l’atelier crédible.
      Il y a du vrai dans ce que tu dis à propos de la relecture et la correction. Je peux rendre service en donnant l’idée de ce qu’il faut faire. Un plus serait d’intégrer un petit coaching avec une formation. Par exemple, corriger quelques pages pour lancer la personne, lui montrer le chemin si elle le souhaite. A réfléchir aussi. J’ai le cerveau qui bouillonne ces temps-ci…
      Ravie que tu reçoives bientôt mon roman, c’est génial ! Pourvu que je te déçoive pas… Qui vivra verra.

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      1. Christine

        Pas plus ravie que moi ! 🙂 je l attends avec impatience, et te dirai bien sûr. Nous partageons une chose. C est que moi aussi j affectionne les phrases assez longues en littérature. C est tellement beau ! Et c est ainsi que debute ton roman. Par contre Proust !!! Il me ballade dans un dédale de virgules, et quand a mon grand soulagement je finis par voir le point, ça fait longtemps qu’ il m a déjà semée. Alors je ne le lis pas. Oui Laure, je pense que si tu en as le temps et l envie, avec nous tu peux aller beaucoup plus loin. Il est clair que ce n est pas l appât du gain qui t anime. Pas le cas de tous . Je le sais pour m être « désabonner » bien des fois avant de découvrir ton blog. Ceci dit soyons clair on travaille pas pour la gloire. Si tu vas plus loin, je le répète, Je suis preneuse .

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        1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

          Non, ce n’est pas l’appât du gain mais je ne veux plus travailler pour la gloire car je l’ai trop fait. Dans la peinture, les artistes sont très exploités et je ne le supporte plus. Je me respecte sûrement davantage qu’avant… Et puis, j’ai besoin de davantage de liberté et de temps pour écrire, de davantage de voyages pour nourrir mes livres, de davantage de confort aussi, et de rencontrer des gens passionnés. Et je vois un moyen fabuleux de réunir le plaisir, la passion, le partage, l’écriture, la convivialité… Je sens que je vais construire quelque chose de beau ! J’y travaille, c’est dur, mais ça en vaut la peine. J’ai des choses à dire, à partager, et à écrire. Et je sens que le moment est venu. Il faut créer le moyen, la façon, la manière.
          Je te fais un aveu : je n’arrive pas à lire Proust. Je suis insensible à son univers, à ses personnages. C’est superbement écrit et ça ne me touche pas. Mais je ne désespère pas, j’aurai peut-être le déclic un jour.

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          1. Christine

            Tu as raison Laure. Tu prêches une convaincue. Nul ne doit travailler pour la gloire. Mais il faut toujours donner le meilleur de soi pour que les deux parties soient satisfaites. C est aussi simple que ça

  12. Noem

    Ces conseils vont m’aider, c’est sûr !
    J’ai beaucoup de mal avec les dialogues, surtout quand un personnage doit dire quelque chose d’important en donnant des explications, mais que ça dure beaucoup trop longtemps et en devient interminable.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Tant mieux si ça t’aide. C’est le but. Doser un dialogue, c’est comme le reste, cela s’apprend.

      Répondre
  13. khan

    Merci beaucoup pour toutes ces détails. J’ai deux questions: peut-on écrire des longs dialogues entre les personnages qui discutent un sujet ou des sujets?
    Si on doit éviter le type dialogue (…) « …le lecteur est assez intelligent pour comprendre tout seul. Ensuite, cela brise tout rythme, toute musique, toute fluidité. On s’enfonce dans des marécages. Ce dialogue ne vaut rien mais il est mieux sans les incises »
    Ne pensez-vous pas que parfois on doit donner l’expression sur le visage, gestuel, moquerie, colère…? Merci par avance

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Avec plaisir Khan. Si le dialogue est passionnant, il peut être long dans un roman. « La Conversation » de Jean d’Ormesson tient sur 100 pages, et je ne me suis pas ennuyée une seconde ! Du coup, ce n’est pas un roman, mais ça prouve que c’est l’intérêt de la conversation qui fait la différence.
      Pour l’expression sur le visage, je suis mitigée ; je pense que ça ne doit pas être redondant avec ce qu’on sait de la situation. Il faut alors que ça apporte un plus. Ce qui n’est pas évident.

      Répondre
  14. pierrick

    Bonjour,
    C’est avec intérêt que j’ai pris note des remarques, mais sincèrement, je ne vois pas comment éviter le dialogue. À vous lire il ne faut pas en mettre, car il y aura toujours une critique.
    Moi, qui écris en ce moment une histoire vraie, le dialogue est nécessaire, voir obligatoire pour comprendre l’histoire sinon il n’y a plus de charme.
    Bien à vous,

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Bonjour Pierrick,
      Nous ne nous sommes pas compris. Je ne dis pas qu’il ne faut pas mettre de dialogues, je ne dis pas qu’il y aura toujours une critique.
      Je dis d’être critique avec soi autant pour le dialogue que pour le reste du récit afin d’écrire de bons dialogues. J’estime que de bons dialogues sont difficiles à écrire parce que j’en ai lu souvent des franchement mauvais.
      Mais ça n’empêche en rien d’écrire d’excellents dialogues ! Je donne d’ailleurs des trucs pour éviter les erreurs flagrantes.
      Il existe même des romans qui tiennent énormément sur le dialogue.
      Le tout, c’est d’écrire de bons dialogues.
      Bien à vous,
      Laure

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  15. pierrick

    Bonjour Laure,
    J’avais bien compris, et bien lu, mais si je prends les 10 erreurs à ne pas commettre il ne me reste plus rien.
    Mais c’est quoi le bon dialogue ?
    Car quand on écrit un roman, il ne faut pas l’écrire pour soi, mais il faut avant tout l’écrire pour que les lecteurs puissent se mettre dans la peau des personnages.
    Je suis sur un roman, qui comporte environ 60% de dialogue, quand je le parcours, je trouve qu’il y a trop de: elle dit, je dis
    Madame dit, etc……Si je les enlève, le roman n’a plus de charme donc cela devient très compliqué.
    Bref, je suis dans une impasse .
    donc ou est ce bon dialogue????

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Je ne suis pas là pour donner du doute, Pierrick, donc je suis bien embarrassée. Soit vos dialogues ne sont pas bons et vous les récrivez, et je ne vois pas où est le problème, c’est du travail, c’est tout. Soit ils sont bons et vous les gardez. Quand j’écris un article, je parle d’écriture classique car le blog est destiné au plus grand nombre et c’est l’écriture la plus répandue. Mais peut-être avez-vous trouvé un ton, un style hors norme et ce qui serait mauvais dans un style plus classique devient bon dans votre cas. C’est possible. Mais c’est à vous de juger si vous trouvez que vos dialogues sont bons ou pas.

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  16. OpiedesmOts

    Bonjour ami(e)s des lettres. Je découvre votre article Laure et vous dis bravo pour votre côté humain : L’échange, le partage, le conseil. Bref, votre bienveillance. Je me permets d’aborder le sujet sur un axe différent. Ecrire un roman, ce n’est pas écrire comme nous le ferions pour un témoignage ici et là. Écrire un roman, c’est d’abord et surtout être passionné(e) par l’écriture : J’écris, je vibre et plus je vibre plus j’augmente mes capacités et/ou mon “talent“ littéraire. Je suis d’accord avec les 10 points ci-dessus cités. L’écriture c’est une affaire de cœur. Quand “l’encre“ provient de là, tout de suite cela rend logique et évident bien des choses. Notamment la construction de ses dialogues dans son roman. Il peut être long. Il peut être court. L’essentiel ? Qu’il serve l’ouvrage. Qu’est-ce qu’un dialogue réussi ? Une conversation entre personnages qui donne de l’importance, de la personnalité, du caractère, des émotions, de l’intelligence etc… à nos personnages, mais aussi et surtout qu’il fasse évoluer le roman en apportant des éléments pertinents qui vont vers la morale de l’histoire. Oui il en faut une. À mon sens mais ce n’est que mon avis personnel. Il faut savoir faire confiance à son authenticité, ne pas tenir compte des règles, les règles formalisent. Un écrivain, est avant tout un artiste (l’Art des lettres) qui a besoin d’abord de s’exprimer. Exprimer son identité, sa personnalité, son style. Et cela avant même de vouloir séduire un lectorat. Pourquoi s’évertuer à vouloir faire ce qui a déjà été fait par un autre ? Il faut oser imposer SA fibre littéraire. L’auteur sera jugé sur le papier : Histoire, cohérence, style d’écriture, personnalité des personnages et la morale de l’ouvrage. Soit le lecteur ressentira la passion de l’auteur à travers sa force d’écriture, soit pas. L’écriture, c’est de l’émotion avant tout et on ne trompe personne. Les romanciers qui s’en sortent bien avec les dialogues sont ceux qui ont GRAND cœur, donc L’Empathie. Si on manque de ça, mieux vaut abandonner la plume. C’est elle l’empathie qui sera à l’origine du “succès“, car elle permet aux auteurs de capter et saisir les émotions de tout en chacun et d’être en capacité de les retranscrire aisément :
    “ — Vous y croyez Roméo ?
    — Croire à quoi Juliette ?
    — Que nous naissons égaux et libres ? Puisque nous naissons au cœur d’une société dont les règles sont déjà établies.
    — Dire NON. Il s’agit parfois d’oser dire NON.
    — C’est aussi simple que ça de contrôler sa vie ! Dire “NON“ ?
    — Je ne prétends pas que c’est simple. C’est un vrai combat, qui dure toute la vie. Songez à ces antilopes d’Afrique qui se “défendent“ toute la journée, durant toute leur vie pour échapper aux prédateurs. En société, il en va de même pour les hommes et les femmes. On doit tenir tête aux oppresseurs et dire : NON. Le pouvoir est un alcool fort. La plupart de ceux qui le consomme en sont dépend. Allez tenter d’arracher sa précieuse bouteille d’alcool des mains d’un ivrogne, il vous tuera.
    — Roméo, c’est violent comme métaphore. Ça me paraît extrême…
    — Je comprends tout à fait votre réaction, Juliette. Mais malheureusement, notre Monde est violent. Et il est à l’image de La Politique Universelle qui montre que sous ses airs de “Démocratie“, se dissimule la sensibilité et la férocité d’une Dictature. Ça m’est absolument insupportable d’entendre tous azimuts ; des politiques et des journalistes nous expliquer qu’ils condamnent fermement les violences qui émanent de certains mouvements populaires alors que dans le même monde, le même temps ; nous consacrons des crédits extraordinaires à l’armement nucléaire à des fins de destruction de populations entières, pour “un pet“ de travers ! De la schizophrénie dans toute sa splendeur.
    — O Roméo ! Roméo ! Je préfère écouter vos fantasmes, finalement. Ça me met mal à l’aise ce genre de conversation.
    — C’est exactement pour ça que nous pouvons accepter l’inacceptable. La peur, le déni, maintient La majorité des gens dans la servitude.
    — Vous pensez que j’évite de me confronter à la réalité, que je suis dans le déni ?
    — Non. Je ne connais pas suffisamment vos opinions pour penser comme ça. Tiens regardez, voilà votre infirmière qui arrive. “
    Ecrivez avec le cœur. Les correcteurs et correctrices sont là pour le reste.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      OpiedesmOts,
      Merci d’avoir su voir ma bienveillance sous les mots de mes articles. Ca fait du bien !
      Oui, écrire par passion, c’est pour moi aussi la seule façon d’écrire. Sinon à quoi bon ?
      Ecrire aussi pour dire parfois ce que d’autres ne disent pas ou même ne pensent pas, c’est très bien également. Et ça peut être utile pour réveiller les consciences endormies… Je me suis bien amusée à lire votre extrait.
      Je suis en train de terminer un pamphlet de 220 pages d’une virulence extrême, donc dans la même veine contestataire. Je crois qu’il vous plaira ! Il ne sera pas du goût de tout le monde mais je prends le pari de le publier. Je me dépêche de le corriger car il est plus que jamais d’actualité…

      Répondre
  17. OpiedesmOts

    Comme vous devez surement déjà le savoir. Il n’est jamais du goût de TOUS, d’entendre TOUT le monde, exprimer ses pensées. Nous avons tendance à cultiver des vérités plates. Des vérités sans reliefs, bref des faussetés quoi. L’autorité prend sa racine dans les cerveaux qui s’éteignent alors veillons à ce que le plus grand nombre restent TOUJOURS en pleine “ luminescence“. Tout ce qui est empreinte d’authenticité me plait. Tout ce qui dénonce me plait. En fait c’est toutes les personnalités vraies et justes qui me plaisent. Au plaisir de lire ce dernier né de 220 pages. 220 pages… en effet il doit y avoir beaucoup à dire ;).
    Ps/ c’était : « le consomme en sont dépendants » et non : « le consomme en sont dépend. »

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  18. Lilou

    Merci pour cette article , je pense que ces conseils vont bien m’aider , notamment par rapport au incise . Les profeseurs de français que j’ai eu son très … respecteux des normes on va dire , et on m’a toujours dit d’en mettre au moins une fois pour chaque personnage du dialogue pour qu’on puisse les identifier , mais c’est surtout ça qui me bloquait à chaque fois , je trouvais que ça rendais le dialogue très lourd et beaucoup moins intéressant . Encore merci 🙂

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Avec plaisir, Lilou. Les professeurs de français n’écrivent pas en général, c’est tout le problème. Ils apprennent les normes, ce qui est la base. Une fois qu’on sait se servir des bases, on peut en faire autre chose. Mais ce n’est pas leur propos. La créativité, ce n’est pas durant les études qu’on l’apprend, hélas.

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  19. OpiedesmOts

    Bonjour.  » La créativité, ce n’est pas durant les études qu’on l’apprend, hélas. » Très justement dit.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      OpiedesmOts,
      Oui… Il faut même se déprogrammer de la majorité des études et de presque toute notre éducation pour parvenir à la créativité !

      Répondre
  20. OpiedesmOts

    Bonsoir Laure. Rien a ajouter, vous êtes SI juste dans votre analyse, bravo.

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  21. Jean

    Bonjour,
    Le roman, sur lequel je travaille actuellement, se structure, en majeur partie, d’une suite de dialogues. De fait, cette pratique s’est imposée d’elle-même et « une agréable rythmique » a vu le jour. Je m’interroge sur les remarques concernant cette pratique: à savoir que les dialogues « à profusion » alourdissent l’écrit et le rend lourd et redondant. J’aimerais votre sentiment concernant mon interrogation.

    Je vous fais un copier/coller de quelques lignes de ce roman. Merci de me répondre et libre à vous de me critiquer comme bon vous semblera.

    —————————- texte

    Jack, de la main, leur indiqua de demeurer sur place. Il reçut confirmation. Il sortit prudemment et, accroupit sur le sol, longea le mur en leur direction. Il rejoignit la première chambre et entra vivement.
    – Vous pouvez m’expliquer ce qui se passe ? lui demanda l’homme devant lui.
    – Alors là, je n’en sais fichtre rien ! Je me suis éveillé étendu sur ce lit, recouvert d’une couverture me couvrant de la tête aux pieds!
    – Même chose pour moi, je me réveille à peine. Comment vous appelez-vous ?
    – Pas la moindre idée… et vous?
    – Même chose…!
    – Regardez, dit Dempsey, nos bracelets d’hôpital s’y trouvent toujours. Il semble que je me nomme Jack Dempsey! et vous ?
    – Joël Dacquet; enchanté Mr. Dempsey!
    – De même Mr. Dacquet! Il faut secourir la troisième personne que j’ai entrevue. Laissez-moi dix minutes et je reviens. Nous réfléchirons à tout ceci à notre retour!
    Toujours selon sa tactique, il entra dans la chambre. Une femme, totalement nue et désemparée, lui sauta au cou. Jack s’empara du drap sur le lit et la recouvrit. Elle pleurait à n’en plus finir. Jack dut la gifler; ce qui la ressaisit. Il s’empara de son poignet et lut : « Jenny Stockward. »
    – Et bien, mademoiselle Stockward, je me nomme Jack Dempsey, heureux de faire votre connaissance!
    La femme regarda son poignet et comprit rapidement.
    – Nous devons rejoindre notre partenaire à quelques chambres d’ici.
    – Bien Mr. Dempsey!
    Ils allaient sortir, lorsque Jenny aperçut un téléphone sur sa table de chevet. Elle s’en empara. Ils eurent tôt fait de rejoindre Dacquet.
    – Vous avez de ces réflexes, Mr. Dempsey !
    – Oui!, il semblerait, répondit-il rapidement. Je jette un œil afin de m’assurer que nous ne sommes que trois…!
    Après une inspection minutieuse, il s’avérait qu’ils devenaient les seuls rescapés.
    – Vous avez remarqué, pleurnichait de nouveau Jenny, ils marchent tous à reculons !
    – Oui Jenny! lui confirma Dempsey. Au fait, voici Mr. Dacquet!
    Ils se saluèrent, mais sans plus, Stockward ne semblant ne faire confiance qu’à Dempsey. « Ça promet pensa Dacquet! »
    Jack s’assit sur le lit de Dacquet et reposa la fatidique question :
    – Quelqu’un a une idée de ce qui nous arrive ?
    Jenny se remit à sangloter. Dacquet allait la consoler, lorsque Dempsey dut la tabasser à nouveau.
    – Pas le temps pour les crises de nerf! Mlle…
    Jenny Stockward cessa de gémir.
    – Puis-je vous faire remarquer, Mr. Dempsey, que vous êtes troué de plusieurs balles de révolver, observa Dacquet. Vous devriez être mort, en conclut-t-il!

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Jean
      Il y a deux ou trois maladresses à corriger, mais elles ne sont pas dues aux dialogues. C’est très dynamique donc ça ne me gêne pas du tout, ce n’est pas lourd. Les phrases de dialogue sont très courtes car on est dans l’action, c’est très rythmé. De mon point de vue, rien à reprocher, c’est fluide et on ne s’ennuie pas car on se demande ce qui se passe, tout comme les personnages ; ça suscite la curiosité.

      Répondre
  22. Anne-Laure

    Bonjour! Je viens de prendre connaissance de votre article qui m’a été d’une grande utilité. Donc déjà MERCI BEAUCOUP.

    J’adore les dialogues, on me « reprocherait » même d’en user trop dans mon roman au dépit de la narration. Ce qui m’amène à plusieurs questions. Si je préfère exprimer au moyen d’un dialogue ce qu’un personnage pense et ressent au lieu de le narrer est-ce problématique car le roman risque de se transformer en mix hybride entre pièce de théâtre et roman ou ce n’est pas gênant si les dialogues et l’histoire nous emportent?

    Deuxième question: J’ai beaucoup de personnages dans mon roman. Souvent quatre personnages sont amenés à discuter ensemble. Certains personnages sont clairement identifiables sans avoir à mentionné qui parle, mais pas tous ce qui m’amène souvent à écrire ce genre de répliques:

    – Je vais la tuer exprima Marco la bouche crispée et les yeux noirs.
    – Comment tu vas faire? questionna Eric avec angoisse
    – C’est trop dangereux se lamenta Amandine en se réfugiant dans ses bras.

    Devrait-on écrire plutôt ces dialogues en écrivant des incises afin d’identifier les personnages sans les nommer ?

    Par exemple :

    Marco la bouche crispée et les yeux noirs s’assit sur une chaise et contempla le néant. Il la détestait tellement, elle avait rendu sa vie un enfer. Cela ne pouvait plus durer. Il annonça avec colère:

    – Je vais la tuer.

    Eric s’avança vers son ami et le prit par les épaules. Il savait que Marco mettrait ses menaces à exécution et cela l’effrayait au plus haut point.

    – Comment tu vas faire?

    Amandine se réfugia dans les bras de l’homme qu’elle aimait tendrement. La perspective de le perdre lui était insupportable. Pourquoi était-il tant animé par la vengeance.

    – C’es trop dangereux. J’ai peur pour toi.

    Je précise que j’ai écrit une exemple rapide pour illustrer ma question j’ai conscience que les dialogues ne sont pas très vifs ni très excitants.

    Merci d’avance pour votre réponse qui j’en suis sûre me sera d’une grande utilité car je peine vraiment sur ces points.

    A très vite.

    Anne-Laure

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Bonjour,
      Pardon, j’ai énormément de retard dans mes réponses de commentaires. Pour la première question, non ce n’est pas grave si vous emportez le lecteur. C’est cela qui compte, le reste n’est que l’instrument pour y parvenir. Utilisez votre instrument au mieux, c’est-à-dire pour emporter votre lecteur avec vous.
      Pour la deuxième question, il ne faut pas être systématique sinon c’est scolaire et ennuyeux. Donc la réponse est : mixez les deux exemples que vous donnez !
      Il a une chose que je vous conseille vraiment d’ôter : tout ce qui sous-entend que le lecteur est un crétin à qui il faut tout expliquer. Je m’explique : Il annonça avec colère :
      – Je vais la tuer.
      C’est mieux d’écrire directement :
      – Je vais la tuer ! (notez que j’ajoute un point d’exclamation)
      Parce que quelqu’un qui dit cela ne peut qu’être en colère. Ne précisez que ce qui est indispensable. Le lecteur doit comprendre par le contexte et le dialogue ce genre de choses. Pas la peine de le lui dire quand c’est correctement fait car ça heurte la fluidité de pensée et de lecture.
      Voilà, j’espère que ça vous sera utile.
      A bientôt,
      Laure

      Répondre

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