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Défi 3 : jeu d’écriture et description ?

On continue avec ce troisième jeu. Je pense que tu es un peu plus rodé, et que ça va être plus aisé de t’y mettre rapidement aujourd’hui. Plus tu écris, plus tu gagnes en rapidité et en souplesse. Plus tu écris, plus vite tu t’adaptes à ce que tu as à dire.

Comme pour un musicien. Plus il joue, plus il devient en maîtrise de son instrument. Quant au compositeur, cela semble évident : davantage il écrit de musique, davantage il maîtrise de paramètres différents et meilleure devient sa composition. Or l’écriture est un travail de compositeur et de musicien : tu dois maîtriser énormément de paramètres pour écrire un bon livre. Et arranger, orchestrer tout cela avec fluidité, musicalité. Aujourd’hui, nous nous occupons plus particulièrement de la description.

 


3ème défi : la description :

 

 Attention, ça devient un peu plus difficile… Décris sur une page au minimum un objet que tu choisis. Fais durer ton texte le plus longtemps possible en lui conservant un véritable intérêt.

Par exemple : décris un verre d’eau glacé un jour de grand soleil, ou une vieille montre arrêtée trouvée dans un grenier, ou une voiture abandonnée dans une forêt, ou un arbre magnifique deux fois millénaire, bref ce que tu désires.

Mais reste le plus longtemps possible à décrire en détails cet objet en le rendant intéressant, vivant, visuel, attractif. Que le lecteur puisse le voir sous tous ses aspects : par sa forme, sa matière, sa température, sa couleur, peut-être son odeur, etc.

Fais travailler tes sens et ta vision. Avant de savoir bien décrire, il faut aussi savoir bien observer… et cela s’entraîne.

Le peintre apprend à voir excellemment avant de savoir dessiner et peindre. C’est pareil pour un écrivain. Même si c’est voir en imagination. J’ai peint toute ma vie, alors je peux t’assurer que ce parallèle est bien réel.

N’oublie pas de poster ton jeu en commentaire ci-dessous si tu as envie d’être lu et d’avoir les commentaires des autres participants. Et de les lire aussi. C’est déjà très interactif sur les jeux d’écriture précédents. Et très sympathique.

On se retrouve demain pour le défi n°4.

 

Si tu veux aller plus loin, regarde ce que je te propose ici (le tarif est dérisoire, moins d’un café par jour !) :

31 Jeux d’écriture pour t’améliorer en t’amusant 

Avec en bonus un groupe privé Facebook pour partager tes jeux d’écriture et rencontrer des passionnés d’écriture comme toi.

 

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12 Commentaires

  1. Philippe L

    En espérant que je suis dans le thème et que ça plaira :

    Vider un grenier, la belle affaire ! Je le revis avec émotion cet objet de ma tendre enfance, tant d’années après. Il était noir, comme la plupart d’entre eux. Satiné, même. À trois ans, j’appelais cela un petit cheval, en rapport avec sa forme oblongue qui le faisait ressembler à cet équidé. Ma mère le tenait de sa mère qui le tenait de sa mère… Plus qu’un objet, c’est d’un symbole dont il s’agissait.
    Ce petit « cheval » docile, donc, était curieusement dépourvu de pattes avant. Cependant, il se maintenait parfaitement en équilibre, la tête fière, à la verticale. Son museau était joliment orné d’un casque métallique et d’œillères proéminentes. Il en avait peut-être bien besoin pour résister allègrement au temps.
    Dans ma vision, il tenait son long museau effilé devant une espèce de mangeoire jamais approvisionnée. Grâce à son prolongement nasal, il gardait le contact avec elle, semblant amener sa nourriture à sa bouche par des va-et-vient très rapides, à la manière des chats qui s’abreuvent. Pauvre cheval si courageux ! Restant inexorablement sur place, il rendait néanmoins beaucoup de services. À l’époque, il était régulièrement sollicité.
    Juste au-dessus de son arrière train, pointait fièrement une tige verticale épaisse qui, dans mon imagination à l’époque, servait à accueillir et à maintenir une selle qu’on ne plaçait jamais sur son dos, d’ailleurs. Mais voilà, la comparaison s’arrêtait là. Détail curieux, ce cheval ne disposait que d’une seule patte arrière, solide, mais unique. Son corps se terminait par une queue toute ronde, enroulée autour d’un volant parfaitement circulaire. Le tout dégageait une impression de robustesse à toute épreuve.
    Le lendemain, j’étais impatient que ma mère le sorte de son enclos boisé. Grâce à une trappe, il se faisait discret, car invisible. Il suffisait d’ouvrir deux pans de bois pour le faire réapparaître, d’une simple rotation mécanique. Comme par magie, il remontait à la surface, prêt à remplir son office.
    Ce petit cheval gambadait sur place durant des heures, chaque fois que ma mère s’en servait. Elle actionnait la pédale avec son pied et le mécanisme bien huilé ronronnait. Son bruit régulier me réconfortait. Il m’aurait presque aidé à m’endormir. Qu’il avait fière allure mon petit cheval avec ses ornements, ses dorures et une plaque ronde latérale, vissée au pied de sa cuisse arrière. Son nom s’inscrivait en six lettres dorées, gravées sur son flanc. SINGER.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Haha ! La chute et l’humour, Philippe ! Je n’y ai vu que du feu jusqu’au bout.
      C’est amusant et Sandrine aussi a pris le parti de terminer son texte comme cela.
      La mélancolie de l’enfance… Quand tout est neuf et revêt un aspect merveilleux. Nous avons bien de la chance de pouvoir retrouver cela par le pouvoir des mots.

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  2. Anne

    Bonjour,
    Voici ma contribution d’aujourd’hui.

    À sa vue, j’étais subjuguée. Il était là, posé sur le bureau et trônait au beau milieu de toute cette paperasse. Un simple presse-papier pour certains, une œuvre d’art pour moi.
    Il irradiait la pièce. L’utilité de cet objet remarquable n’avait d’égal que sa beauté. Il était captivant et d’une originalité sans pareille. D’une finesse inégalée, cette sphère de Crystal irradiait, réfractant la lumière sous de nombreuses couleurs.

    Sulfure de forme ronde, sa base était formée d’un socle transparent sur lequel elle était posée, majestueuse.
    Elle se caractérisait par un vrai festival de couleurs.

    À l’intérieur, s’entremêlaient des vagues de tissus. Blancs pour la plupart, très aérés, ils formaient des bandes découpées et chiffonnées, entrelacées par d’autres plus colorées, à rayures rouges et blanches, semblables à de la dentelle. Cet enchevêtrement négligé et aléatoire habillait parfaitement l’intérieur de la sphère. La délicatesse et la finesse des matières contrastaient avec la lourdeur de l’objet lui-même.

    Disséminées de toutes parts, de minuscules rondelles de Crystal aux motifs colorés, éparpillées sur le pourtour lui conféraient tout son éclat. Semblables à d’anciens bonbons, tels les « Haribo flower » ou les fameux « Rock aux fruits » des années 80, certaines d’entre elles se distinguaient par la minutie et la qualité indéniable, à la fois de la forme et des différentes couches de couleurs et superpositions de Crystal. Jusqu’à former de petites fleurs, toutes de formes différentes mais de mêmes dimensions avec en leur centre un dessin spécifique. Tantôt un papillon, une salamandre ou alors de minuscules cercles, voire même l’œil de Sainte Lucie, ce porte-bonheur incontournable de la côte Corse. La minutie des détails était impressionnante de précision. Certaines formaient des pétales et d’autres ressemblaient à de minuscules charlottes aux fruits. Il y en avait même qui me faisaient penser aux bonbons « Arlequin » tous bariolés, aux reflets nacrés.
    D’autres, apparentées à des « Bêtises de Cambrai » mais de forme plus allongée, bicolores jaunes et blanches redoraient encore davantage cette boule disparate.

    Elle donnait presque envie de croquer à l’intérieur, telle une sucrerie.
    De faux bonbons prisonniers à l’intérieur de cette boule transparente, à jamais. J’en avais presque l’eau à la bouche.

    Une friandise inaccessible dépourvue d’odeur et de saveur mais si un bel objet de décoration qui me faisait presque oublier son utilité première.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Il se trouve que j’adore les sulfures. Ca me fait rêver.
      Je trouve que c’est tout à fait un objet d’écrivain, de poète. Je crois que Colette en faisait collection. C’est à vérifier.
      Je n’aurais pas pensé à faire entrer dans la danse tous ces bonbons, et c’est une très bonne idée. L’enfance, le rêve, la couleur, tout cela va bien ensemble.

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  3. Sérina

    Bonjour,
    Ma contribution du jour. J’ai trouvé cet exercice plutôt difficile.

    L’objet de toutes nos convoitises -du moment présent- trônait majestueusement au centre de la pièce. Celle-ci était simple, chichement décorée. Des rideaux savamment tirés distillaient juste ce qu’il fallait de rayons de soleil pour réchauffer une partie de l’objet. Des tapis aux couleurs vives l’entouraient, donnant l’envie de s’en approcher pieds nus. Son ossature en fer forgé donnait une impression qu’il avait été chiné dans une brocante. Des grappes de raisin et des feuilles de vignes enjolivaient ses barreaux, invitant à une douceur de vivre et aux plaisirs découlant de ce fruit. Des vendanges aux soirées festives qui s’ensuivaient, de grandes tables emplies de gaieté et de camaraderie. Un boutis le couvrait de toute sa longueur, sa couleur rouge invoquant la passion. Une simple couverture blanche pliée et posée sur le boutis cassait la force dégagée par cette nuance. Des coussins égayaient le tout, certains rouges, d’autres blancs, orchestrés en un tourbillon de profondeur et de taille, mangeant un bon quart de la surface du meuble. Nos rires ne semblaient pas déranger l’objet, qui restait, imperturbable, sourd à nos railleries idiotes, tel un vieux sage qui savait pertinemment comment se terminerait l’affaire. Impatients, nous nous jetâmes sur lui, les coussins volèrent, la jolie couverture blanche balayée d’un coup de pied, repoussée sur la toison d’un tapis dont nous n’avions pas savouré un seul instant la douceur et la chaleur. L’objet nous attirait tellement fort ! Quand enfin nous fûmes calmés, nous pouvions enfin l’observer et le toucher tout à loisir. Débarrassé du boutis et de cette horde de coussins, il nous révélait toute sa splendeur. Des draps en soie le couvrait, son matelas était juste assez ferme pour donner envie de s’y allonger, de s’étendre avec un roman et d’y passer la journée. Il épousait parfaitement la forme de nos corps et notre chaleur s’y propageait longtemps. Nous baillâmes en cœur. Peut-être que ce lit se moquait réellement de nous lorsque nous sommes entrés dans la chambre, flatté de nous attirer sans avoir fourni aucun effort et honoré de nous voir rester, nous, deux pauvres humains pris dans ses filets.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Bien la chute ! Haha ! Tout dans la suggestion et la pointe d’humour.
      Et oui, ce n’est pas un exercice facile de rendre vivant un objet inerte. Tu t’en es très bien sortie.

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  4. Nicolas

    Arrivant au centre du village d’Oussouye en Casamance, je reste pantois face au vénérable fromager, appelé aussi kapokier, arbre sacré vieux de plus de 600 ans, qui éclabousse de sa présence la place centrale. Son ombrage couvrirait presque deux terrains de tennis vue la surface de sa canopée à une hauteur de plus de 50 m.
    Il y fait une fraîcheur reposante dans la brise encore chaude de cette fin de journée. Ce gigantesque végétal, est honoré par les anciens et très prisé par les plus jeunes du village.
    Ses longues et tortueuses racines ressemblent à de monstrueux serpents sortant du tronc pour envahir la place. Elles partent du fût à plus de 5 m de hauteur et étendent leurs circonvolutions sur 10 à 15 m de périphérie, créant de véritables boxes tordus et en étoiles séparés par des cloisons racinaires de plus de 2 m de haut.
    Ces racines sont le matin un lieu idéal pour les plus jeunes qui peuvent s’y cacher comme y pratiquer de nombreux équilibres, sauter par-dessus les plus basses, gravir les plus hautes, y pratiquer quelques sortes d’escalades en prenant ses protubérances pour de bonnes prises de grimpe, ou simplement s’y assoir comme sur un âne ou un cheval.
    Elles sont en début d’après midi un site rêvé de sieste pour les adolescents qui s’y couchent à l’ombre pour des discussions ou des palabres endiablées. On y fume de l’herbe ou pour les plus riches des cigarettes, on y drague les voisines de passage, on peut aussi s’y cacher pour éviter une corvée familiale.
    Elles sont en fin d’après midi l’emplacement des palabres des anciens, assis sur les racines ou sur des branches coincées entre deux murets racinaires.
    Ces boxes racinaires peuvent enfin être à la nuit tombée, d’excellentes caches pour des amours naissant.
    Faisant le tour de cette merveille, je découvre qu’un côté du labyrinthe racinaire abrite un foyer sacré où sont posés des offrandes et accrochées des amulettes évoquant toutes les croyances, les attentes ou les craintes du village. Certains dons sont posés sur le sol poussiéreux d’autres dans des calebasses ou des pots en bois, pouvant contenir une pincée de riz ou de mil, un morceau de manioc, une aile de poulet ou encore des os de moutons, ou bien de temps à autre une boisson alcoolisée dédiée à la sérénité des lieux et des dieux, espérant les bienfaits des émissaires divins habitant cet ancestral kapokier. Des lanières de tissus de différentes couleurs sont épinglées ou clouées sur les bas-côtés du foyer, appelant sans doute la miséricorde des esprits des ancêtres qui habitent ce lieu sacré. Un arc et quelques flèches sont attachés sur un côté évoquant certainement les espoirs d’un chasseur. Une poupée est fixée au fond du foyer appelant sans doute une maternité. On découvre dans ce temple improvisé toutes les frayeurs et les espoirs du village, les fantasmes et antidotes de toute une population animiste.
    Au sommet de ce splendide réseau racinaire un tronc majestueux monte droit sur une vingtaine de mètres, il doit avoir un diamètre de près de 8 à 9 m à sa base et plus de 3 m au démarrage des branches. Son écorce grise nuancée de beige, lisse mais avec de nombreuses rides matérialisant son âge, est couverte de fortes épines coniques dépassant les 3 à 4 cm de hauteur qui sont une excellente défense contre les ascensions.
    A plus de 20 m de haut des branches impressionnantes s’étalent dans toutes les directions et se chevauchent pour soutenir sa vaste canopée. Les feuilles palmées, très fournies une grande partie de l’année, offrent l’ombrage délicieux que j’ai ressenti en arrivant.
    J’aperçois à mes pieds un fruit tombé récemment. Il ressemble par sa forme au « pain de singe », le fruit du Baobab, une gousse de 20 cm de long par 6 à 7 de diamètre, de texture extérieure vert sombre et assez lisse, légèrement duveteux. S’étant brisé en tombant, il en sort un duvet ivoire attaché aux graines, comme un très léger coton, c’est le kapok, matériaux très isolant, très inflammable et imputrescible, avec lequel nos ancêtres rembourraient des coussins, et les marins des gilets de sauvetage. Ce kapok serait à la source de l’incendie du paquebot « Normandie » le 9 février 1942 à New York, dû à des gilets qui auraient pris feu.
    Une femme du village apparait. Elle tient un couteau ou un grattoir dans une main et une calebasse dans l’autre, elle s’approche d’une cloison racinaire et en gratte l’écorce qui possède paraît-il d’excellentes vertus anti-inflammatoires et hypoglycémiantes. Je remarque qu’effectivement toutes les racines sont marqués de cicatrices régulières, comme on en trouve sur les troncs des Neem dont l’écorce a elle aussi de nombreuses qualités pharmacologiques.
    Ainsi, cet arbre central du village vénéré pour abriter les intermédiaires avec les nombreux dieux animistes du village et les esprits des ancêtres, est de plus une pharmacie à lui tout seul, un rond-point au cœur de la place, et un lieu de rencontres, de prises de décisions, de jeux et de plaisirs pour les diverses générations locales.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Ah, toute la beauté et le charme de l’Afrique mystérieuse… Ca m’a fait très plaisir de lire ce texte, Nicolas. J’y étais. Tu sais de quoi tu parles. L’Afrique de l’Ouest et sa nature somptueuse et démesurée me manquent terriblement.

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  5. RAHMANI

    Il y a fort longtemps, je passe une partie de mes vacances d’été au Negro, une station balnéaire au nord du Maroc. Elle est réputée par sa mère large, calme, au bleu perçant, et sa montagne rocheuse ensevelie dans le silence.
    Ce matin, alors que les oiseaux sortent de leurs nids, un silence mêlé de bruits de cigales ; un air sain rempli de parfum d’été ; je quitte ma chambre d’hôtel pour aller profiter des vues panoramiques sur la mer.
    Je m’approche de la plage, immense, presque déserte, au sable doré, fin ; quelques coquillages vides, blanchâtres sont dispersés d’ici et là. Des châteaux de sable construits, laissés par des enfants. Des férues du jogging pratiquent, gaiement, leur sport favori ; des amoureux, main dans la main, s’arrêtent, s’embrassent longuement. La plage est propre, bien aménagée et dispose d’installations relatives au sport nautique.
    De loin, la station comporte une jetée pour le mouillage des bateaux légers, et de nombreuses maisons individuelles, jonchées sur la colline. Ă cette heure, aucune activité n’apparaît, les gens roupillent encore…
    Ă présent, ma vue se fixe sur cette mer turquoise, paisible, avec son eau limpide, et ses vaguelettes qui clapotent comme une musique douce, ajouté à une cadence rythmée calmant l’esprit. Et, cette légère brise qui fouette le visage, mêlée à cet air qui transperce la gorge. Je regarde plus loin, une barque qui navigue en solo.
    J’ôte mon tee-shirt, je pénètre dans cette mer sublime, bordée de blocs de granite noire. Je fais quelques brasses, je goute cette eau claire, salée, je plonge sous l’eau comme une sirène, j’aperçois des petits poissons qui circulent en vitesse, quelques algues marines accrochées sur les rochers ; les rayons du soleil baignent les lieux et les réchauffent.

    Emerveillé, je me tourne sur le dos, je fais la planche, et j’observe, tout heureux, ce ciel immaculé qui a le pouvoir de vous transporter ailleurs !
    Je sors de mon rêve suite à l’appel de mon épouse qui, m’invite à prendre le petit déjeuner en compagnie d’une amie de ma femme.
    De la discussion, cette dernière, nous recommande d’assister au beau coucher du soleil, un des moments d’une telle beauté, où le Soleil disparaît derrière l’horizon, dans la direction de l’ouest sur Terre. Le jour laisse alors place au crépuscule : une autre vie, c’est l’heure du poète…

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  6. Aurore

    Bonjour, le défi 3 est en continuité des défis précédents.

    La douce chaleur qui remplie Amélie ce jour là fût si agréable sur la peau, ses cheveux et même jusqu’au bout de ses ongles qu’elle ne parvint pas à revenir en arrière. Elle ne parvenait pas à revenir à la réalité, plus précisément. Effectivement elle se perdit, dans une étrange forêt qu’elle connaissait pourtant parfaitement, et très profondément enfouit se trouvait la maison au bout du chemin. Il lui paru bien plus long que dans son souvenir.
    De plus en plus grande au fur et à mesure qu’Amélie avançait vers la vaste étendue blanche, elle distingua enfin les toitures sombres. Les tuiles d’ardoise qui surplombaient la bâtisse ci-et-là aux nombreux toits qui offraient un contour très découpé faisant penser à une maison de poupée où chaque pièce du haut avaient des hauteurs différentes. C’est ce qui la rendait unique en son genre. À la fois ancienne, début du XIXe, mais également rafraîchie au goût des temps modernes. Enfant, Amélie et Ilana avaient souvent débattu sur le nombre de fenêtres que comportait cette majestueuse demeure. Après mainte et mainte reprises, Ilana gagnait toujours, à moins que ce ne soit sa sœur qui la laissait remporter le pari dans le seul but de lui faire plaisir afin que jamais elles ne se disputent. Être de véritable jumelles créait des liens inimaginables pour le reste du monde et ça, leurs parents l’avaient parfaitement compris ; c’est pourquoi ils n’avaient jamais separé les deux fillettes. Que ce soit dans leur chambre ou à l’école, ou toute autre activité d’ailleurs.
    Amélie tourna la poignée de la porte d’entrée en bois massif sublimait par de petits carreaux de verre. Lorsqu’elle entra un vide immense rempli son cœur, et ce dernier rata un battement avant de s’accélérer un peu.
    Il y avait tant de pièces à l’intérieur : un immense escalier visible dès que l’on ouvrait la porte dont le vaste vestibule très accueillant était garni d’une banquette capitonnée de couleur anthracite ainsi que d’un meuble d’entrée en bois massif où déposer les clés dans une corbeille en osier clair, un vase transparent contenait des fleurs du jardin, le meuble était surplombé d’un magnifique miroir de forme ovale et son cadre semblait être fait d’or, le porte-manteaux attenant était vide. Sur la droite une salle à manger bien trop grande, pouvant accueillir à son attablée une vingtaine de personnes sans qu’elles n’y soient serrées pour autant, les chaises Napoléon d’un rouge foncé éclatant sublimaient l’ambiance chaude de cette pièce, là encore des bouquets de fleurs champêtres romantiques et raffinés trônaient de part et d’autre où la luminosité transversale des gigantesques vitres de carreaux offraient un jeu de couleurs d’autant plus intéressant. Accrochés aux murs, les tableaux de maîtres bénéficiaient également d’une lumière noble et franche. Derrière un paravent en pergola se trouvait le salon de thé donnant dans la véranda que l’on ne pouvait pas apercevoir faisant face à l’entrée principale. Le salon contenait une table basse ronde en fer forgé blanc ainsi que huit chaises assorties recouvertes d’un coussin fin au tissu coloré. Cette véranda était jonchée de plantes et fleurs du monde. Elles étaient parfaitement entretenues par la maîtresse de maison. À la gauche de la demeure, se trouvait la cuisine et la blanchisserie attenante. Cette dernière n’avait rien d’exceptionnelle, seulement une machine à laver le linge et une autre à le sécher. Plusieurs panières vides étaient entreposées sur les étagères prévues à cet effet, une porte fenêtre donnant sur l’extérieur illuminait naturellement la pièce permettant un sens aux murs gris, une plante verte dans un pot en céramique attribuait un peu de couleurs. La cuisine était un mélange entre une cuisine digne d’un grand chef étoilé et une cuisine américaine, elle était si imposante de par ses comptoirs, son nombre de plaques de cuisson, grand four, petit four, micro-ondes. Elle comportait un réfrigérateur à double battant excédant les 1,50m de largeur. Les placards, que ce soit ceux d’en-dessous des comptoirs ou ceux au-dessus accrochés aux murs étaient également très présents. Certains possédaient de petits vitraux transparents.
    Amélie sentit cette odeur (qu’elle ressentait parfois) de gâteaux et biscuits sortir de la cuisine qui la faisait penser à sa sœur. Mais le four était pourtant vide et éteint. Elle ne comprit pas pour qu’elle raison elle avait l’odeur mais pas l’image associée. Tant pis, elle continua sa visite de la maison en repassant par le vestibule faisant face à l’escalier large d’environ 3m à sa base et qui s’élargissait au fur-et-à-mesure qu’elle monta les marches; se tenant à la rampe en son côté droit; l’escalier se ceinda en deux juste après le pallier d’où l’on pouvait observer une bonne partie du rez-de-chaussée. À cet endroit précisément, Amélie se retourna et observa la porte d’entrée qui s’ouvrit. Dans un rayon de lumière, tel un ange, Ilana apparue. Amélie ne l’a distingua qu’une fois la porte clause. Une force incroyable venait de la transpercer et elle se précipita dans les marches, rebroussant son chemin initial mais aussitôt Ilana disparue. Amélie ressentit à nouveau un grand vide en elle en une fraction de seconde. C’était à n’y rien comprendre.
    Elle remonta les quelques marches à nouveau et une fois sur le pallier elle ne regarda pas en arrière, se contenta seulement de gravir le reste de l’escalier donnant sur le couloir digne d’un hôtel trente étoiles à son goût. La rambarde faite de balustres blanc formait un arc de cercle rejoignant l’autre rive donnant sur l’escalier de gauche. Un parquet en bois recouvrait l’ensemble de l’étage. Amélie n’alla pas visiter les pièces de cet étage, hormis sa chambre et celle Ilana. Lorsqu’elle ouvrit la porte elle se souvint comme la pièce était grande. La profondeur des murs et la hauteur du plafond l’impressiona quelque peu car elle n’était pas revenue depuis tant de mois, ce qui lui sembla être des années. Les deux lits étaient identiques, à baldaquin, majestueux et trônant de part et d’autre de la chambre. Chacune leur bureau et coiffeuse, le tout assorti dans les tons de blanc et beige. La tapisserie d’un rose pâle donnait un côté doux et cassait un peu le blanc des meubles. De larges fenêtres donnaient sur le jardin pricipal, d’où Amélie pu apercevoir les magnifiques rosiers de sa grand-mère. Un dressing immense était attenant à la chambre mais elle ne s’y attarda pas lorsqu’elle vu qu’il était complément vide. Elle se demanda tout de même pourquoi et en conclu que ses vêtements n’y étaient plus parce qu’elle ne vivait plus dans cette maison et ceux d’Ilana ? Parce qu’elle était morte. Mais pourtant elle était persuadée de l’avoir vue quelques minutes avant.
    Lorsqu’Amélie se tourna vers la porte pour sortir de la chambre, elle fut frappée par la présence d’Ilana assise sur son lit. Cette fois-ci plus prêt et plus réelle. Amélie tandis la main pour lui caresser le visage mais tout s’évapora et elle ouvrit les yeux sur sa petite chambre exigue, sombre et dépourvu de raffinement comme l’était son ancienne chambre. Elle se trouvait dans son petit appartement miteux.
    Elle serrait très fort une photo, l’ayant un peu cornée et froissée. Elle avait tenue cette photographie toute la nuit. Amélie et Ilana posaient devant la maison de leur enfance.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Aurore, c’est dans le thème, pas de souci ! C’est juste qu’il y a une grande différence entre roman et romance. Oui, il y a des histoires d’amour dans les romans (et j’aime les romans d’amour). Mais elles ne sont pas traitées,littérairement parlant, de la même façon que dans les romans. La romance est basée uniquement sur les clichés amoureux, voire sexuels. Dans le roman, on essaie de s’éloigner du cliché -ce qui n’est pas évident bien entendu. Mais sur ce texte-là,vous êtes à nouveau dans le roman, pas dans la romance, et ça fonctionne bien.
      Il ne faut pas m’en vouloir si je ne corrige pas, mais j’ai des demandes sans cesse, y compris dans mes mails : j’y passerai ma vie ! Pour améliorer votre syntaxe, il n’y a pas de recette miracle : beaucoup écrire et lire. Lire de bons auteurs et regarder comment sont structurées leur phrases.

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  7. Camille

    Bonjour,
    avec lenteur mais plaisir, je continue cette aventure des défis. Encore merci pour nous les proposer!

    Il gît.
    Allongé sur la table d’opération. Son corps décharné, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Son âme l’a quitté. Peut-être n’est elle pas bien loin. Il y a bien une poussette, là, juste à côté …
    Sa robe d’un rouge profond est entaillée à certains endroits. Sa taille, toujours fine et élégante est intacte tout comme sa tête. Ce sont bien là les seuls rescapés du massacre. Quel tortionnaire a pu lui faire tant de mal ? Le museler avec de tels monstres est un sacrilège. Un tasseau ici, un tasseau là, il ne vibre plus. Ses entrailles sont enduites d’une pâte noire. L’odeur fétide qui s’en dégage empuante l’atelier. Le magma dissimule les entailles d’un passé douloureux, cache ses veines autrefois saillantes. L’essence la plus recherchée souillée par ce liquide visqueux était jadis claire et flammée.
    Ouvert sur la table, son dos et son ventre se côtoient pour un temps incertain, érable et épicéa démembrés. De table d’harmonie, il n’en reste là que table. Sur elle, les feuillures endommagées sont lacérées par les rayons du soleil. Ses filets n’en sont qu’un vague souvenir.
    Dénudé de ses accessoires, l’objet semble mort.
    Ils attendent patiemment la renaissance du Phoenix. Cordier, chevilles, chevalet, cordes, posés là comme de vulgaires morceaux d’un tout qui n’est plus. La volute observe…
    Mais il est toujours douceur.
    Aucune pointe, aucun bord, il est lisse. Des éclisses vierges de tout apparat. Toutes ses cicatrices, signes de maturité, le rendent touchant. Sa forme atypique arbore des effes qui se rapprochent bien plus de la lettre C. Tiens ! C comme sa coéquipière. Car sans binôme, il n’est rien. Ce timbre chaud et voluptueux qui le caractérise n’est que le fruit d’une symbiose de ces deux acteurs.
    Plus que quelques jours et ils seront réunis. Il se retrouveront.
    Et oui, ils ont leur sauveur.
    Laissez place au Maître !

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