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Adopte un ton personnel ! Sois unique. Et différent.

Que désires-tu le plus quand tu lis un roman, une nouvelle, une pièce de théâtre, un conte ?

 

Une intrigue palpitante ? Des personnages marquants ? De l’émotion ? De l’humour ? De l’intelligence ? Du style ? Du sentiment ? Des surprises ? Du suspense ? Des questionnements ? Des réponses ? Tout cela à la fois ? Plus encore ? Mais tout cela et plus encore -et Dieu sait si c’est déjà du travail pour l’écrivain !- ne suffit pas à faire la différence ! Ce qui va vraiment faire la différence entre un médiocre, un banal, un  bon, un mauvais, un irrégulier, un très bon, un excellent livre, en dernier recours, c’est le ton de l’auteur. Et oui.

Pourquoi le ton ?

 

On n’en parle jamais suffisamment. On parle de tout le reste mais pas du ton. Peut-être parce que c’est justement le plus difficile à trouver, le plus subtil des secrets que renferme un livre. Que c’est le saint Graal de l’auteur. Si le style est beau mais propre et lisse, on l’oubliera. Le ton, lui, rapproche  le langage parlé et oral, il les fond, il les mêle. C’est le ton employé qui donne tout son suc à un livre. On peut tout réussir mais si le ton est neutre, n’importe qui pourrait avoir écrit le livre et on l’oubliera. Le ton, c’est la voix de l’écrivain, cette voix ni parfaitement parlée ni parfaitement écrite, cette voix qui semble se déployer naturellement comme si l’écrivain écrivait le livre au fur et à mesure que tu le lis. Car le ton doit paraître naturel même si l’écrivain a sué sang et eau pour l’inventer, le travailler, enfin le maîtriser. L’écrivain est élégant : il ne te donne pas sa sueur à lire mais son apparente facilité. Sa respiration.

C’est le ton qui te retient en librairie quand tu feuillettes la première page, qui t’attire comme un aimant, qui t’agrippe comme un bonheur, qui te force à dévorer des pages au lieu d’aller te promener au grand soleil ou dormir.

Alors voici : si tu es content de ton intrigue, tant mieux. C’est bien. De tes personnages, c’est bien. De l’émotion dégagée par ton texte, c’est bien. De ton humour, c’est bien. De ton intelligence, c’est parfait. De ton style, c’est encore mieux. Du sentiment qui émane de l’ensemble, c’est impeccable. De tes surprises, c’est bien. De ton suspense, c’est bien. Des questions que tu soumets en douce à ton lecteur, c’est bien. Des réponses que tu lui suggères discrètement, c’est bien. Mais ça ne suffit pas. Tout cela est utile. C’est indispensable. Il fallait le faire. Ouf ! C’est fait ! Mais insuffisant. Ce sont tous des préliminaires au plaisir, en quelque sorte. Sans eux, à quoi bon ? Mais le moteur et le cœur du plaisir, c’est le ton de l’auteur. Le tien.

Pour que ton lecteur grimpe aux rideaux, il va te falloir trouver un ton. Unique. Irremplaçable. Différent. Le ton, c’est ton empreinte, la marque de ta personnalité.

Ne te cache pas derrière des lieux communs ! Livre-nous ta sensibilité, ta vision du monde, ton intelligence. Ne te camoufle pas derrière des déguisements. Les mots ne sont pas un paravent derrière lequel se cacher. Tes personnages, tes décors, tes intrigues le font déjà. Mais le fond, la substance doivent être authentiques.

Crédit photo : Samson Picard

 

Différence entre le style et le ton

 

Le ton, qu’est-ce que c’est alors ? Ce n’est pas tout à fait ton style quoiqu’il se mêle intimement à ton style. C’est ce qui suinte de toi, ton parfum, ton aura, ta présence, et c’est plus nuancé que le style. Le style, c’est la façon dont tu agences tes mots, tes métaphores, la longueur de tes phrases, ta ponctuation… Le ton est ce que tu y mets comme contenu. Le style est l’enveloppe, le réceptacle, le vase. Le ton est le nectar que tu y verses. Le style est l’extérieur, ce qui se voit en première lecture. Le ton est à l’intérieur, et c’est ce qui restera à la mémoire du lecteur. Le ton que tu donnes à tes textes te rend plus attirant, plus charismatique, plus vibrant, plus personnel, il révèle des lointains échos de ta véritable nature. Le ton, c’est ton intimité mise en mots. Sans lui, tu ne te distingueras jamais de la masse des textes produits. Si le ton est si difficile à obtenir, c’est parce qu’il nous révèle. Il nous fout à poils ! Il faut oser être à poils en littérature. C’est le seul lieu où tu seras complimenté pour cela au lieu d’être taxé d’exhibitionnisme, alors profite-en ! Je sais : ce n’est pas facile. On nous a tant baratiné sur les vertus de la pudeur… On nous a tellement rabâché de rester à notre place, de ne pas faire de vagues, de ne pas nous faire remarquer… Je sais. Et pourtant, il faut oser !

Sinon ton livre risque d’être insipide. Il manquera le piment, les saveurs, les épices. Ce sera fade comme une quenelle à la crème sans sel ni sans poivre. Le ton, c’est ton ironie, ta tendresse, ta quête de bonheur, ton lyrisme, ta naïveté, tes fêlures, ton insouciance ou au contraire ton inquiétude, ta folie ou ta sagesse, tes doutes, tes certitudes… Le ton, c’est la femme, c’est l’homme juste derrière l’écrivain. Le ton, c’est toi.

Tu vas me dire : tu y vas fort, j’ai l’habitude de tes envolées, mais quand même ! Des preuves !

Je te réponds par des extraits de livres d’écrivains vraiment puissants, des écrivains que l’on reconnaît dès la première phrase, des écrivains inimitables grâce, justement, à leur ton particulier. Ils nous embarquent et nous mènent à sentir, penser, être comme si nous étions dans leur peau. Un écrivain dont le ton est réussi est un écrivain qui te fait sortir de ta peau pour t’emmener dans la sienne ! Tu vois le monde par son intériorité et c’est bien cela qui fait la grande différence : il t’expatrie sur sa propre terre et tu en viens à douter de ce que tu ressentais, vivais, pensais jusque là. Ou encore tu adoptes tout de sa pensée, sa vision, sa sensualité, sa manière de tout appréhender. Tu ne te poses pas la question. Tu es dans la peau de celui qui raconte et tu ne t’en aperçois pas ! Le ton exprime une vision personnelle de l’existence, la tonalité que son auteur lui donne. Le ton exprime ses sentiments, ses émotions, ses doutes, ses certitudes mieux encore que ses personnages, ses intrigues. Mais assez jasé, je te donne des exemples de ce que je considère comme de parfaites réussites.

Des extraits d’auteurs au ton unique

 

Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. Le bonheur, c’est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. On est pas du même bord, lui et moi, et j’ai rien à en foutre. J’ai encore jamais fait de politique parce que ça profite toujours à quelqu’un, mais le bonheur, il devrait y avoir des lois pour l’empêcher de faire le salaud.

La Vie devant soi, Emile Ajar

Au début, je ne savais pas que Madame Rosa s’occupait de moi seulement pour toucher un mandat à la fin du mois. Quand je l’ai appris, j’avais déjà six ou sept ans et ça m’a fait un coup de savoir que j’étais payé. Je croyais que Madame Rosa m’aimait pour rien et qu’on était quelqu’un l’un pour l’autre. J’en ai pleuré toute une nuit et c’était mon premier grand chagrin.

La Vie devant soi, Emile Ajar

Elle me serra très fort dans ses bras et me caressa dans ce silence au goutte-à-goutte qui fait bien les choses. La tendresse a des secondes qui battent plus lentement que les autres. Son cou avait des abris et des rivages possibles. Elle était vraiment douée pour la féminité.

Gros-Câlin, Emile Ajar

Gros-Câlin, Emile Ajar

 

Et parce que les génies possèdent de multiples facettes et qu’Emile Ajar en était un (le seul écrivain à avoir eu deux fois le prix Goncourt !), voici l’autre ton, celui de Romain Gary, l’un de ses pseudos, sous lequel il montrait son vrai visage :

Et on ne peut pas juger les hommes pour ce qu’ils font quand ils enlèvent leur pantalon. Pour leurs vraies saloperies, ils s’habillent.

Les racines du ciel, Romain Gary

– Dis-moi, photographe, tu crois toujours que je suis fou ?
– Oui
– Tu as raison. Il faut être fou… Tu as de l’instruction ?
– Oui
– Tu te rappelles, le reptile préhistorique qui est sorti pour la première fois de la vase, au début du primaire ? Il s’est mis à vivre à l’air libre, à respirer sans poumons, en attendant qu’il lui en vienne ?
– Je ne me rappelle pas, mais je l’ai lu quelque part.
– Bon. Eh bien ! ce gars-là, il était fou, lui aussi. Complètement louftingue. C’est pour ça qu’il a essayé. C’est notre ancêtre à tous, il ne faudrait pas l’oublier. On serait pas là sans lui. Il était gonflé, il n’y a pas de doute. Il faut essayer, nous aussi. C’est ça, le progrès. A force d’essayer, comme lui, peut-être qu’on aura à la fin les organes nécessaires, par exemple l’organe de la dignité, ou de la fraternité… Ça vaudrait vraiment la peine d’être photographié, un organe comme ça. C’est pour ça que je te dis de laisser un peu de pellicule… On ne sait jamais.

Les racines du ciel, Romain Gary

L’humour est une dynamite silencieuse et polie qui vous permet de faire sauter votre condition présente chaque fois que vous en avez assez, mais avec le maximum de discrétion et sans éclaboussures.

Les racines du ciel, Romain Gary

Les racines du ciel, Romain Gary

A propos de cet immense écrivain, je t’invite à lire le court article que je lui ai consacré dans ma rubrique : Livres à lire, la bibliothèque.

Tu vois, ce sont des métaphores jamais lues, des retournements de raisonnements là où on ne les attend pas, des réflexions profondes, des inventions désespérées (l’organe de la dignité, de la fraternité : génial, non ?), une ironie polie mais tranchante.

Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire pas de grandes personnes – rien que moi. Et moi je suis planté au bord d’une saleté de falaise. Ce que j’ai à faire c’est attraper les mômes s’ils s’approchent trop près du bord. Je veux dire, s’ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. C’est ce que je ferais toute la journée. Je serais l’attrape-cœurs et tout.

L’attrape-cœurs, J.D. Salinger 

La vie est un jeu, mon garçon. La Vie est un jeu qu’on doit jouer selon les règles.»
«Oui, m’sieur. Je le sais. Je le sais bien.»
Un jeu, mes fesses. Quel jeu. Si vous vous mettez du côté où il y a tous les coups intéressants, alors c’est un jeu, d’accord – je veux bien l’admettre. Mais si vous êtes de l’autre côté, celui où il n’y a rien d’intéressant, à quoi rime le jeu ? A rien. Il n’y a pas de jeu.

L’attrape-cœurs, J.D. Salinger 

Un adolescent en fugue te raconte sa vision du monde. Il voit les choses comme personne d’autre ne les voit. Il considère le monde d’une manière différente de la « normale. » Et évidemment, il a raison à tous les coups ! Il nous révèle la vérité sans fard. Sous sa dureté apparente, un énorme besoin de tendresse transparaît. Gros mots, tics de langage, tournures familières, expressions inventées, Salinger ne s’est rien refusé pour créer un ton inimitable. Et son personnage nous va droit au cœur.

L’attrape-cœurs, J.D.Salinger

Deux gallons, c’est beaucoup de vin, même pour deux paisanos. Moralement, voici comment on peut graduer les bonbonnes. Juste au-dessous de l’épaule de la première bouteille, conversation sérieuse et concentrée. Cinq centimètres plus bas, souvenirs doux et mélancoliques. Huit centimètres en dessous, amours anciennes et flatteuses. Deux centimètres de plus, amours anciennes et amères. Fond de la première bouteille, tristesse générale et sans raison. Epaule de la seconde bouteille, sombre abattement, impiété. Deux doigts plus bas, un chant de mort ou de désir. Encore un pouce, toutes les chansons qu’on connaît. La graduation s’arrête là, car les traces s’effacent alors et il n’y a plus de certitude : désormais n’importe quoi peut arriver.

Tortilla-flat, John Steinbeck

L’amour se mit à chanter dans sa tête, l’amour rugit à travers son corps comme un torrent en crue, l’amour le secoua comme une tempête tropicale secoue une forêt de palmiers. Il la garda tout contre lui un moment et la colère de la femme s’apaisa.

Tortilla-flat, John Steinbeck

Tortilla Flat, John Steinbeck

Dans ces deux extraits, c’est l’art du rythme que me frappe. La musique. Comme si l’âme de Steinbeck s’infiltrait en nous par là, par cette sensualité musicale. Quand on a commencé à lire des textes aussi chantants, on ne peut que les continuer. Son ton possède une musique qui nous fait entrer dans le fond de ce qu’il décrit (et le fond de la bouteille aussi !) Steinbeck savait écrire de très longues phrases dans lesquelles on ne se perdait pas, dans lesquelles on pénétrait plus profond à mesure qu’on les lisait. Comme si on s’y enfonçait. Voluptueusement.

Il faut essayer de construire avec son esprit et ses mains un rempart contre le froid et la nuit, un édifice dans le vide. Il faut essayer, sans relâche. C’est le devoir absolu de l’être qui a reçu en partage la conscience, l’imagination et la prévision. Si cette tentative engendre sottise et folie, qu’importe. Et il faut vaincre la peur. C’est une question de dignité.

J’ai cent ans. Un siècle est une éternité à vivre et, après qu’on l’a vécu, une pensée fugitive où tout, les commencements, la conscience, l’invention et l’échec, se ramasse en une expérience sans durée.

Et sans doute mon amertume de me trouver enfin terrassé par le poids du temps et des choses après avoir goûté à une espèce d’éternité et au pouvoir absolu de l’esprit s’efface-t-elle devant la douleur plus aiguë et plus commune d’embrasser en un regard les sites funèbres où gisent les trois êtres que j’ai le plus aimés.
Sans doute, en fin de compte, le deuil d’une chair est-il plus lourd à porter que celui d’un monde.

Merlin, Michel Rio

Un mélange extrêmement sensuel et noir de termes abstraits, de formules qui frappent et émeuvent, de conclusions sur ce qu’est l’existence. Un lyrisme poétique d’un extrême raffinement. Une beauté stylistique sans aucun relâchement, une tension dans le texte, quelque chose de définitif comme si chaque phrase était un monde en elle-même. Comme si chaque phrase, chaque pensée, chaque émotion est d’une importance extrême dans une vie. Rien de léger dans Merlin, mais que c’est beau !

Merlin, John Steinbeck

Adopte un ton personnel ! Sois unique. Sois différent.

 

Je pourrais te donner mille autres extraits de livres dont le ton particulier de l’auteur me frappe, m’émeut, me rallie finalement à lui, ses pensées secrètes, ses cheminements intérieurs. Aucun de ces auteurs n’a reculé devant ce qu’il voulait exprimer et c’est ce qui fait sa différence : grossièretés de J.D. Salinger, tendresse et fausse naïveté d’Emile Ajar, ironie et lucidité de Romain Gary, pure et austère beauté de Michel Rio, sensualité et humour de Steinbeck, chacun est ce qu’il doit être et comme il doit l’être. Et je m’incline devant l’art de ces écrivains. Devant leur courage au fond, leur personnalité bien assise. Aucune neutralité gnangnan et bien pensante : on ne s’ennuie jamais avec eux.

A nous de découvrir de quoi nous sommes faits en écrivant. Qui nous sommes véritablement. Notre ton, notre voix, notre intimité. Et le montrer aux autres sans honte ni pudeur. Parce que c’est ce qu’attendent nos lecteurs. Et c’est ce qui fait qu’un écrivain est lu. Ou pas. Osons ! Sois une découverte pour ton lecteur, une pépite, un diamant.

Si tu n’as pas encore téléchargé le guide gratuit d’écriture que je t’ai concocté, tu le trouveras à droite du blog, ça te prendra trois minutes. C’est un cadeau de 37 pages d’astuces utiles pour t’aider dans ton cheminement. Et si tu aimé cet article, tu me feras plaisir en le partageant. Peut-être rendras-tu service à quelqu’un qui se cantonne à écrire des banalités parce qu’il a peur de trop en faire. Mais dans le domaine de l’art, la liberté est de mise pourvu qu’elle n’offense pas. Elle est même recommandée. N’oublie pas : sois libre, unique, différent. Tu es maître de ton jeu.

Belle inspiration à toi, et à bientôt.

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10 Commentaires

  1. Pascalle

    Je crois que c’est ce qu’il y a des plus dur : donner le ton. Ensuite trouver son style. Comme tu le sais je n’écris pas de romans mais des articles de blogs et parfois j’avoue qu’en réfléchir à ce qui va être dit, trouver les bons mots pour que tous comprennent, trouver un peu d’humour pour que cela ne soit pas rébarbatif, mais que cela soit captivant,qu’il y ai un rythme… j’ai l’impression de me noyer. Mais bon comme on dit c’est en forgeant que l’on devient forgeron, alors plus on écrit et plus je pense on trouve notre style, notre ton. Car rare sont ceux qui y arrive du premier coup mais ils existent ! Merci pour tes articles.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Pascalle,

      Tout à fait d’accord : le plus difficile est de trouver le ton adéquat, celui qui va le mieux porter ce qu’on a à dire. Je crois que c’est le secret ultime. Même pour les articles de blog, tu as raison. Par exemple, j’ai commencé le blog avec des articles qui vouvoyaient. J’ai mis quelque temps avant de comprendre qu’il fallait que je tutoie parce que ça me rend plus naturelle, plus sincère, moins conventionnelle, mainstream, ennuyeuse, quoi ! C’était un premier pas. Après, il y en a eu d’autres. Comme tu le dis, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Plus on écrit, plus on s’approche du but. Jusqu’au jour où on a trouvé. Après, ça vient du premier coup, et d’un jet. Plus qu’à corriger après. Là, c’est le miracle. C’est aussi le vrai plaisir d’écrire.

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  2. Charef

    Et bien voilà le ton est donné pour trouver le temps pour passer à l’action. Mais là aussi il faut donner le temps au ton pour qu’il puisse s’installer durablement.
    Bonne nuit Laure.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Charef,
      Tu as raison : il faut du temps pour installer un ton durable. Il faut laisser le temps au temps… Mais agir aussi.

      Répondre
  3. loupzen

    Quelques embardées et dérapages contrôlés littéraires.

    Je cherche en vain des raisons d’écarquiller les yeux, de m’esbaudir sur un effet de plume d’écrivain, de piaffer d’impatience comme un jeune marié devant un corset rebelle, d’éviter de justesse la camisole que les gens biens voudraient me faire porter parce que je trouve un matin beau à couper le souffle, un rock ‘n’ roll sublime et digne d’être interprété par le grand et talentueux PAVAROTTI, et de m’effondrer conquis après qu’un de mes petits m’est appelé : mon papy ».

    Nous n’avons plus de héros, nous n’avons plus de maîtres.Nous avons remplacé la surprise par la fatigue et l’admiration par le ricanement.
    Nous n’osons plus aller à la découverte des autres, l’art de la critique est élevé au rang des  »arts et métiers d’Avenir  »Gravir une échelle propre à nos valeurs en montant sur la tête des autres…pourquoi ne pas écraser leurs pieds..c’est plus simple pour arriver à rien..mais tout seul.

    Je suis viscéralement opposé à cette notion :
    A chaque jour suffit sa peine…pourquoi écrire serait il devenu une punition ?je veux désormais étancher ma soif de libéré en écrivant maintenant ce que je n’ai su et pu dire avant.
    Je ne suis pas un assassin des mots des autres et encore moins un spadassin, dissimulé dans une ombre propice pour porter un coup fatale sous forme de critiques à un beau texte qui passait par là…Cyrano a été présent bien avant moi.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Loupzen,
      Je te cite : « Nous n’avons plus de héros, nous n’avons plus de maîtres. Nous avons remplacé la surprise par la fatigue et l’admiration par le ricanement. » Très bien écrit et tellement vrai. Et tellement dommage. je ne regarde plus la télévision depuis des années à cause de cela. Le désabusement et la moquerie veule et vulgaire y règnent. C’est une façon facile d’abêtir et flatter le peuple. Des maîtres, il y en a pourtant, et j’en cite quelques-uns dans cet article, Emile Ajar, Romain Gary, J.D Salinger… C’est que nous ne voulons plus les voir et leur devoir quelque chose… La mode est de vouloir être une autocréation absolue mais ce n’est pas possible. Nous devons tous quelque chose à quelqu’un et même à quelques-uns, et c’est dans l’ordre des choses. C’est très bien ainsi. C’est une idée fausse et d’une vanité incroyable de croire qu’on peut élever son petit monument sans se référer aux monuments de nos ainés, sans en prendre de la graine, sans s’en inspirer. L’inspiration n’est pas une génération spontanée ! Elle se nourrit du passé, de culture, de lectures, de méditations. Et aussi d’admiration, d’enthousiasme et de joie. C’est une excellente réflexion que tu nous offres dans ton commentaire.

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  4. barsi

    Très enrichissant, merci.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Avec plaisir, Christine.

      Répondre
  5. Olmedo

    perso,je ne sais trop que penser de notre temps,je suis très compléxé par l’école de part les mauvaises notes que m’attribuaient mes profs sur une passion d’enfance,la littérature…j’ai toujours beaucoup lu…même plus que mes camarades auxquel je donnais des conseils mais mes prof me posaient la question »vous lisez Mll? »quand je rendais mes devoirs…j’aime écrire mais je le fais pour moi si on apprécie tant mieux…sinon tant pis!!!j’envoie des commentaires composées comme quoi on se décourage pas à 30 ans passé, mais les grands écrivains n’y répondent point(je les envoie aux éditions)…aujourd’hui j’ai l’impression que les « jeunes parlent plus mal et écrivent moin bien que moi » mais je suis philosophe…les livres demeurent une passion et pour le ton,je pense à Sagan…vos conseils me font réfléchir car je pense que l’on a pas le choix de faire autre choses qu’avec soi-même et j’admire les conventionnels insipides et en demi-mesure…pourquoi?car c’est le monde tel qu’il est dont ils me font éco et que je n’arrive pas à comprendre…faire table raz du passé ,c’est dangereux, voir c’est une maladie(pour répondre au commentaires ci-avant)…mais la télé a ceci d’intéressant,elle nous reflète comme un livre qui perd la mémoire…l’absurtité est de rigueur…un écrivain qui parviendrait à mettre en mot toute sa résonnance en perspective…je me jette sur son bouquin!

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Pour l’absurdité, je crois que Ionesco l’a bien exprimée. Pour le monde, je le comprends mais cela n’empêche pas que je n’adhère pas à tout.
      Je ne regarde pas la télé, jamais depuis plus de dix ans ; elle reflète en partie le monde mais elle ne me reflète pas et je ne m’y reconnais pas.
      C’est un instrument de propagande massive, voici ce que j’en pense. Elle déforme, grossit, elle est extrêmement dangereuse car son rôle est de tout tirer vers le bas et de faire croire aux gens que la bassesse est la vérité d’aujourd’hui et qu’il bon de s’y conformer. Je n’en crois pas un mot ; il existe des gens très bien sur cette terre, et qui font des choses utiles, grandes et généreuses. Je n’ai que mépris pour la télévision et je ne la crois pas. Ma vision du monde n’est pas gaie mais elle moins négative que les mises en scène grotesque de la télé. Je ne pense pas que les gens ne soient que bassesse et vulgarité, non je ne le crois pas!
      Continuez à vous régaler de vos lectures et oubliez le passé. Ce que vos profs vont dit ou fait sentir n’a aucune importance : c’était hier et nous sommes aujourd’hui. Qui vous étiez hier n’est plus qui vous êtes aujourd’hui. Sans compter qu’ils avaient certainement tort.

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