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11 conseils d’écriture de roman de Maupassant et Flaubert !

Maupassant et Flaubert nous offrent leurs conseils d’écriture ; saisissons-les !

 

Guy de Maupassant a écrit une longue préface qu’il a titrée Le roman, tout un programme, pour Pierre et Jean. Il s’y explique, et c’est une grande chance pour nous, sur la façon dont il conçoit le métier d’écrivain et l’écriture. Et nous rapporte aussi ce qu’en disait Gustave Flaubert. Alors prenons conseils des meilleurs.

Crédit photo : Greg Williams

1 Sois toi

 

« Tous les écrivains, Victor Hugo comme M. Zola, ont réclamé avec persistance le droit absolu, droit indiscutable, de composer, c’est-à-dire d’imaginer ou d’observer, suivant leur conception personnelle de l’art. Le talent provient de l’originalité, qui est une manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger. »

Sois original, sois toi-même. Original ne veut pas dire être différent pour être différent, fabriquer artificiellement des différences. Simplement, si tu te montres authentique, ta différence se montrera naturellement. Ta différence, c’est ton authenticité. Sur ce sujet, tu peux consulter cet article : Sois unique et différent.

2 Sais-tu ce que veulent tes lecteurs ?

 

« En somme, le public est composé de groupes nombreux qui nous crient : Consolez-moi.

— Amusez-moi.

— Attristez-moi.

— Attendrissez-moi.

— Faites-moi rêver.

— Faites-moi rire.

— Faites-moi frémir.

— Faites-moi pleurer.

— Faites-moi penser.

Seuls, quelques esprits d’élite demandent à l’artiste :

— Faites-moi quelque chose de beau, dans la forme qui vous conviendra le mieux, suivant votre tempérament. »

Il faut donc jouer sur différents registres émotionnels et intellectuels. C’est obligatoire pour être entendu, compris du lecteur. Pour susciter ses émotions, ce qui est la raison principale pour laquelle il va continuer à te lire. Un roman sans émotions est un bonbon sans sucre. Un roman sans intelligence est une robe de grand couturier en nylon.

Et si tu écris un roman d’une forme inhabituelle, et bien c’est un choix esthétique qui ne sera pas forcément applaudi : la majorité des lecteurs n’aiment pas être dérangés dans leurs habitude. Ceci dit, je place l’art avant toute chose et je ne me prive de rien quand j’écris. Racines mêlées est truffé de poèmes, de chants, d’un rêve, de pensées intérieures. Mais c’est un choix qui se paye au prix fort. On est la plupart du temps moins lu que lorsqu’on écrit très formaté, dans un genre très convenu comme par exemple le polar ou la fantasy. On doit faire des choix conscients. Et les assumer.

3 Construis ton roman

 

« Le romancier qui transforme la vérité constante, brutale et déplaisante, pour en tirer une aventure exceptionnelle et séduisante, doit, sans souci exagéré de la vraisemblance, manipuler les événements à son gré, les préparer et les arranger pour plaire au lecteur, l’émouvoir ou l’attendrir. Le plan de son roman n’est qu’une série de combinaisons ingénieuses conduisant avec adresse au dénouement. Les incidents sont disposés et gradués vers le point culminant et l’effet de la fin, qui est un événement capital et décisif, satisfaisant toutes les curiosités éveillées au début, mettant une barrière à l’intérêt, et terminant si complètement l’histoire racontée qu’on ne désire plus savoir ce que deviendront, le lendemain, les personnages les plus attachants. »

On construit, on structure, on se sert du Voyage du héros si nécessaire. On fait toujours au lecteur la politesse de l’emmener où nous voulons avec adresse. Ce n’est pas à lui de nous suivre sur un mauvais chemin caillouteux ; c’est à nous de l’embarquer sur un chemin agréable, agrémenté de multiples points de vue, détails intéressants, odeurs, sensations, idées passionnantes, etc. Je te renvoie à mon article sur la structure romanesque et le Voyage du héros : Comment structurer une histoire ? Les étapes.

 

Crédit photo : carlos

4 Cherche la vraisemblance

 

« Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable. Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. »

« Quel enfantillage, d’ailleurs, de croire à la réalité puisque nous portons chacun la nôtre dans notre pensée et dans nos organes. Nos yeux, nos oreilles, notre odorat, nos goûts différents créent autant de vérités qu’il y a d’hommes sur la terre. Et nos esprits qui reçoivent les instructions de ces organes, diversement impressionnés, comprennent, analysent et jugent comme si chacun de nous appartenait à une autre race. Chacun de nous se fait donc simplement une illusion du monde, illusion poétique, sentimentale, joyeuse, mélancolique, sale ou lugubre suivant sa nature. Et l’écrivain n’a d’autre mission que de reproduire fidèlement cette illusion avec tous les procédés d’art qu’il a appris et dont il peut disposer. »

Rendre la vraisemblance c’est donner l’illusion de la vraisemblance. Ce n’est pas copier platement la réalité. Du reste, la réalité paraît souvent invraisemblable. Il faut créer la vraisemblance de toutes pièces. Le roman n’est-il pas une œuvre d’imagination ? Tu peux étudier utilement ces deux articles sur la création de personnages vraisemblables : Comment créer un personnage de roman crédible et inoubliable ? (1) et Comment créer un personnage de roman crédible et inoubliable (2)

Ou encore celui-ci : Comment écrire un roman vraisemblable, 4 trucs infaillibles

 

5 Travaille ta vision

 

« Les grands artistes sont ceux qui imposent à l’humanité leur illusion particulière. »

J’aime particulièrement cette assertion de Maupassant.

Alors ne te camoufle pas… Commence par développer ta vision personnelle de la vie, de la société, la religion, des relations, de l’art et la littérature évidemment, etc. Ne reste pas dans le politiquement correct, les pensées rebattues, les clichés, les idées toutes faites et prémâchées de ta civilisation. Sors de la boîte, du convenable, du convenu. Montre-nous ce que tu sens, ce que tu penses, ce qui t’anime. Je sais que je le répète souvent. C’est que pour moi, c’est essentiel. Sans vision, il n’y a pas d’œuvre intéressante. On peut posséder toutes les techniques d’écriture du monde sur le bout des doigts mais sans vision elles ne valent rien ! Ton travail d’écrivain, c’est de savoir d’abord quelle est ta vision et après seulement de mettre en œuvre tes techniques pour écrire ton livre. La vision vient avant les techniques. Avant tout. Avant même l’écriture. Ton travail d’écrivain, c’est 80% de vision et 20% de technique. Pour approfondir, tu peux consulter cet article : Ecrire un roman, c’est surtout créer un univers

6 Sers toi de ta propre psychologie

 

« Notre vision, notre connaissance du monde acquise par le secours de nos sens, nos idées sur la vie, nous ne pouvons que les transporter en partie dans tous les personnages dont nous prétendons dévoiler l’être intime et inconnu. C’est donc toujours nous que nous montrons dans le corps d’un roi, d’un assassin, d’un voleur ou d’un honnête homme, d’une courtisane, d’une religieuse, d’une jeune fille ou d’une marchande aux halles, car nous sommes obligés de nous poser ainsi le problème : «Si j’étais roi, assassin, voleur, courtisane, religieuse, jeune fille ou marchande aux halles, qu’est-ce que je ferais, qu’est-ce que je penserais, comment est-ce que j’agirais?» Nous ne diversifions donc nos personnages qu’en changeant l’âge, le sexe, la situation sociale et toutes les circonstances de la vie de notre moi que la nature a entouré d’une barrière d’organes infranchissable. L’adresse consiste à ne pas laisser reconnaître ce moi par le lecteur sous tous les masques divers qui nous servent à le cacher. »

Je n’ai rien à ajouter. C’est d’une clarté totale. Et réaliste.

 

Crédit photo : Stephen Poff

7 Apprends à écrire

 

« Plus tard, Flaubert, que je voyais quelquefois, se prit d’affection pour moi. J’osai lui soumettre quelques essais. Il les lut avec bonté et me répondit: «Je ne sais pas si vous aurez du talent. Ce que vous m’avez apporté prouve une certaine intelligence, mais n’oubliez point ceci, jeune homme, que le talent-suivant le mot de Chateaubriand- n’est qu’une longue patience. Travaillez.»

« Je travaillai, et je revins souvent chez lui, comprenant que je lui plaisais, car il s’était mis à m’appeler, en riant, son disciple. »

On dirait aujourd’hui que Maupassant avait trouvé un mentor, un coach en la personne de Flaubert. Si tu trouves sur ta route un écrivain qui est allé plus haut que toi, pose-lui des questions. Apprends, sois ouvert. Et si tu n’en rencontres pas, lis beaucoup et les meilleurs. Les plus belles leçons d’écriture se trouvent dans nos plus belles lectures. Et continue à te renseigner comme tu le fais maintenant. Lis ce blog, lis en d’autres, lis des articles, des livres, des autobiographies. Que font-ils que tu ne fais pas ? Sois curieux et avide d’apprendre. Je ne crois pas que la connaissance ait une  fin. La connaissance est un chemin.

Pour savoir comment te servir de tes lectures de roman pour progresser, tu peux consulter cet article : Mieux lire pour mieux écrire.

8 Cultive ton originalité

 

«Si on a une originalité, disait-il, il faut avant tout la dégager ; si on n’en a pas, il faut en acquérir une.»

Ta personnalité, c’est ton originalité. Si tu n’as pas de personnalité, ton écriture sera pâle. Travaille ta vision, tes goûts, tes intérêts, tes rêves, tes désirs, tes besoins, tes objectifs, tes envies. Forge-toi une personnalité. Travaille-y sans cesse dans la vie de tous les jours, à chaque instant et même dans les détails qui pourraient te paraître futiles.

Tu peux aussi lire cet article : Comment écrire avec créativité ?

9 A propos de ton talent…

 

« Le talent est une longue patience. Il s’agit de regarder tout ce qu’on veut exprimer assez longtemps et avec assez d’attention pour en découvrir un aspect qui n’ait été vu et dit par personne. Il y a, dans tout, de l’inexploré, parce que nous sommes habitués à ne nous servir de nos yeux qu’avec le souvenir de ce qu’on a pensé avant nous sur ce que nous contemplons. La moindre chose contient un peu d’inconnu. Trouvons-le. Pour décrire un feu qui flambe et un arbre dans une plaine, demeurons en face de ce feu et de cet arbre jusqu’à ce qu’ils ne ressemblent plus, pour nous, à aucun autre arbre et à aucun autre feu. C’est de cette façon qu’on devient original. »

Perce le mystère sous les apparences. Ce que d’autres voient en surface, observe-le en profondeur. C’est là que ton talent se niche. Va le chercher.

10 Observe, et trouve le mot qui convient

 

Voici qu’en dit Flaubert : «Quand vous passez, me disait-il, devant un épicier assis sur sa porte, devant un concierge qui fume sa pipe, devant une station de fiacres, montrez-moi cet épicier et ce concierge, leur pose, toute leur apparence physique contenant aussi, indiquée par l’adresse de l’image, toute leur nature morale, de façon à ce que je ne les confonde avec aucun autre épicier ou avec aucun autre concierge, et faites-moi voir, par un seul mot, en quoi un cheval de fiacre ne ressemble pas aux cinquante autres qui le suivent et le précèdent.»

Pour savoir trouver le bon mot, il faut d’abord avoir su observer. C’est un exercice quotidien, un réflexe que tu dois prendre. Il faut être amoureux du monde, avoir envie de le comprendre, le saisir, l’observer, le décortiquer.

Quand je donne des cours de dessin à un élève, je lui apprends avant toute chose ce principe : « Pour apprendre à bien dessiner, il faut apprendre à bien voir. On ne peut dessiner juste ce qu’on ne voit pas avec justesse. Apprendre à dessiner, c’est apprendre à voir. Quand tu auras appris à voir correctement, tu ne verras plus le monde sous le même jour. Dessiner va t’apprendre à voir et tu vas être étonné de ce que tu découvres. Les lieux où tu es passé des milliers de fois, tu vas les regarder autrement, et tu vas découvrir des choses que tu n’avais jamais vues. Pour les gens, ce sera pareil. Et cela va te servir toute ta vie, en plus de te permettre de dessiner juste. » C’est ce que je lui dis, et tu peux l’appliquer pour écrire. Un seul trait de crayon peut révéler une attitude, une posture. Un seul mot peut faire de même. Mais il faut le voir pour le dessiner ou l’écrire.

Crédit photo : Pexels

 

11 Sois simple

 

« Il n’est point besoin du vocabulaire bizarre, compliqué, nombreux et chinois qu’on nous impose aujourd’hui sous le nom d’écriture artiste, pour fixer toutes les nuances de la pensée; mais il faut discerner avec une extrême lucidité toutes les modifications de la valeur d’un mot suivant la place qu’il occupe. Ayons moins de noms, de verbes et d’adjectifs aux sens presque insaisissables, mais plus de phrases différentes, diversement construites, ingénieusement coupées, pleines de sonorités et de rythmes savants. Efforçons-nous d’être des stylistes excellents plutôt que des collectionneurs de termes rares. Il est, en effet, plus difficile de manier la phrase à son gré, de lui faire tout dire, même ce qu’elle n’exprime pas, de l’emplir de sous-entendus, d’intentions secrètes et non formulées, que d’inventer des expressions nouvelles ou de rechercher, au fond de vieux livres inconnus, toutes celles dont nous avons perdu l’usage et la signification, et qui sont pour nous comme des verbes morts. »

Ne sois pas précieux dans ton style, sois juste. Cherche le mot, la tournure de phrase, l’expression qui va droit au cœur et au cerveau de ton lecteur. Ne crois pas que ton texte aura l’air plus intelligent parce que tu emploies des mots rares. Au contraire, cela va gêner le lecteur dans sa lecture. Et puis la simplicité est belle en toute chose, particulièrement si elle est efficace. La simplicité, en art, n’est pas simple. Et encore moins simpliste.

Maupassant et Flaubert continuent d’être lus. Maupassant est même particulièrement apprécié, y compris des jeunes lecteurs. Nous avons donc quelques bonnes leçons à puiser dans le joli cadeau de cette préface de Pierre et Jean. Si tu veux lire la préface complète ou ce court roman, tu les trouveras ici en téléchargement gratuit.

Et toi, appliques-tu déjà certains conseils de Maupassant ?

 

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35 Commentaires

  1. Frédéric

    Merci pour ces précieux conseils, Laure.
    Je sens que je vais les relire souvent !

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Avec plaisir, Frédéric !

      Répondre
  2. méziane saïd

    Bravo Laure, très bien résumés ces axiomes qui ont fait de Flaubert le meilleur romancier du 19ème siècle avec si peu d’oeuvres comparé à Balzac ou Zola; tout cela pour »faire… un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. », comme il le déclarait dans sa correspondance avec Louise Colet: cela a donné le chef-d’oeuvre incontournable de la littérature française, Madame Bovary.
    Quant à l’inénarrable Maupassant, son art de la nouvelle et Bel Ami continuent de bercer notre imagination.On voudrait bien acquérir cette  »longue patience »!Merci Laure.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Merci Saïd. je pense que Madame Bovary tient quand même sur une observation sociologique, pas complétement sur rien : la petit bourgeoise qui s’ennuie dans la vie, voudrait de l’aventure et jalouse la grande bourgeoisie… C’est toujours pareil aujourd’hui, ça n’a pas tant changé, hélas. Et Flaubert avait su parfaitement observer tout cela.
      Savoir si Flaubert est le plus grand ou pas, c’est aussi une question de goût personnel. Pur ma part, je préfère cent fois Balzac à Flaubert, ce qui n’ôte rien au talent de Flaubert.
      Pour préciser ma pensée, je ne pense pas qu’il y ait un meilleur écrivain mais plusieurs « meilleurs » par siècle.
      Et oui, on voudrait bien acquérir cette longue patience et cette fore de travail, je suis bien d’accord avec toi.

      Répondre
      1. méziane saïd

        Bonjour Laure
         »un livre sur rien » voilà une formule qui a fait et fait encore couler beaucoup d’encre! je pense qu’il ne faut pas donner au mot  »rien » son sens littéral: chez Flaubert,ce rien est quasi explicité dans la suite de la phrase: c’est comme  » la terre » qui  » sans être soutenue se tient en l’air… »; et comme tu le rapporte si bien dans ta réflexion, pour l’auteur de  »Madame Bovary  »manier la phrase à son gré…lui faire tout dire, même ce qu’elle n’exprime pas… l’emplir de sous-entendus, d’intentions secrètes et non formulées… », ne serait-ce pas une manière d’exprimer justement ce  »rien », cette absence ou cette présence  »virtuelle » qui rappelle la notion de détachement- voire de neutralité- de l’auteur par rapport à l’oeuvre produite et  »où le sujet serait presque invisible, si cela se peut »: toutes ces idées étaient neuves pour l’époque de Flaubert, mais les Modernes » du 20ème siècle s’en sont inspirés  »plum  » goulue : c’est en cela que  » Madame Bovary »-parce que ce n’est pas seulement une histoire qui est racontée- a inauguré une nouveau ‘mode d’emploi » dans l’écriture romanesque.Bien à toi, Laure.

        Répondre
        1. méziane saïd

          pardon pour les quelques coquilles qui ont émaillé mon texte

          Répondre
          1. méziane saïd

            Merci à toi plutôt! Car ta dernière contribution a déclenché en moi une véritable avalanche bienfaitrice- je ne trouve pas de meilleure expression que cet oxymore!-Je sens recouvrer le plaisir d’écrire: j’en suis à la fin d’un premier chapitre en quatre jours!Bonne journée Laure.

          2. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

            Formidable Saïd !

        2. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

          Ah, je comprends mieux ce que tu voulais dire, Saïd. Merci pour tes précisions.

          Répondre
  3. Christine

    Merci Laure pour cet article. Je relis justement « une vie » de Maupassant, après avoir lu « sur l’eau » que j’ai énormément aimé. Par contre, « Fort comme la mort », qu’est ce qu’il m’a ennuyée ! En plus, loin d’un amour fort comme la mort, j’y ai plutôt vu le démon de midi. De bons conseils Laure, qui me font prendre conscience que dans mon roman… Eh bien personne ne mange.on vit d’amour et d’eau fraîche. Je vais de ce pas leur donner à manger☺

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Je crois que « Fort comme la mort » est son dernier avant de mourir fou, à vérifier. Il était sans doute au bout du rouleau.
      Je te laisse donner à manger un peu de réel à tes personnages, c’est une bonne décision Christine, et dis-moi si ça a été facile à faire ou si c’était un défi. J’aimerais savoir.

      Répondre
      1. Christine

        Bonjour Laure. Je me suis renseignée, et il est mort 3/4 ans après avoir écrit « fort comme la mort ». Il était effectivement au bout du rouleau. Entre une obnubilée par la moindre ride et l’autre par une jeune fille qui pourrait être sa fille et peut-être même sa petite fille, quand j’ai fermé ce livre j’ai vraiment eu l’impression que j’étais moi même arrivée au bout du rouleau tellement cette lecture m’avait fatiguée.

        Répondre
      2. Christine

        Bonjour Laure, j’ai enfin donné à manger à mes personnages, mais comme je ne le fais jamais, et que je suis en plus très encline à ne jamais être vraiment satisfaite en matière d’écriture, Je doute.. Encore ! tu me diras ?
        « N’ayant pu se dégager qu’ une journée de ses obligations, dès le lendemain Nathan avait regagné son poste. Nous nous étions donc retrouvés à midi au « Farfalla blu », où nous avaient alléché de fumants « Gnocchis alla romana ».
        Des boulettes de pâtes, nappe´es d’une onctueuse couche de parmesan parsemé de muscade râpée, nous avaient de leurs piquants arômes chatouille´ les narines, et de tout notre appétit nous avions déjeuné, les incidents de la veille, que nous avions pris soin de ne pas mentionner, ne nous l’ayant de toute évidence pas ôté.

        Répondre
        1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

          Et bien voilà, Christine, qui ancre tes personnages dans la réalité, qui donne de a vie, qui sort de lecteur de l’abstraction. Il y a un peu de flou dans la fin du texte, je me permets de te faire une proposition. Avec laquelle tu ne seras peut-être pas d’accord, c’est ton droit.
          Des boulettes de pâtes, nappées d’une onctueuse couche de parmesan parsemé de muscade râpée, nous avaient chatouille´ les narines de leurs piquants arômes, et nous avions déjeuné de tout notre appétit ; les incidents de la veille, que nous avions pris soin de ne pas mentionner, ne nous l’avaient de toute évidence pas ôté.

          Répondre
          1. Christine

            Merci beaucoup Laure. La mouture que tu me proposes me permet le « ; » après « appétit « , ce qui est très bien, car la pause est plus longue, ce qui raccourci
            un peu ma phrase que je trouvais longue. Merci

          2. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

            Tu peux aussi remplacer le ; par un : Car il y a un rapport de cause à effet.
            J’avais oublié de te préciser.

          3. Christine

            Merci beaucoup Laure pour tes conseils . C’est intéressant de savoir à quoi servent les deux points, que jusqu’ici je n’utisais que pour précéder une citation.

  4. Hiéra

    J’aime beaucoup le conseil sur la vraisemblance, ça fait partie des notions difficiles à saisir quand on débute dans l’écriture, en particulier sur les dialogues. C’est un fait, les dialogues « vrais » ne fonctionnent pas dans les livres !
    Je trouve le conseil sur le fait de se servir de sa propre psychologie très frappant aussi. Je me suis rendue compte en écrivant que beaucoup de mes personnages, même très différents de moi, exprimaient des facettes de ma personnalités…
    Merci pour cet article !

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Hiéra, mes premiers dialogues étaient tellement nuls ! C’est incroyable quand j’y pense… Et pourtant, nous passons tous, je le suppose, par ce stade des dialogues ridicules. Je me suis souvenu de toute cette errance que j’ai vécu avec les dialogues, cette recherche, cette difficulté. Ca m’a toujours paru le plus difficile à atteindre, et je m’en souviens comme si c’était hier.
      Se servir de sa propre psychologie fonctionne bien aussi pour les dialogues, imaginer ce que nous aurions dit, nous, si nous avions été le personnage. Ecrivain, c’est un boulot d’acteur !

      Répondre
  5. Christine

    Je suis désolée Laure pour ces messages qui passent plusieurs fois. Laure j’ai tellement la frousse ! Mon manuscrit est tapé, lu, relu, corrigé, remanié, enfin bref. Que de travail ! Imprimé en 7 exemplaires et prêts à être remis à 2 de mes soeurs qui sont des lectrices assidues , 3 amies, ( profs toutes les 3), ça peut aider le côté prof :), et mon couple de généralistes ; etablis en Guadeloupe depuis quelques années et avec qui j’ai de tres bonnes relations. Une fois que j’aurai leurs retours, (car je suis à un stade où j ai vraiment besoin de regards extérieurs ), je repolirai en fonction de ce à quoi j’adhère ou pas. Mais Laure j’y peux rien, j’ai la frousse.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Mais c’est normal, Christine, ne repousse pas ta frousse, reçois-la comme une chose naturelle, vis-la et elle va disparaître plus vite. Tout ce que tu rejette persiste, c’est une loi naturelle. Respire, accepte ta frousse, elle disparaîtra plus rapidement. Tu auras moins la frousse quand tu auras l’expérience d’avoir donné à lire un nouveau livre 4 ou 5 fois. Tu auras pris l’habitude. Maintenant, ça ne me fait plus rien, ni chaud ni froid. Mais les premiers, j’avais peur de passer pour une nulle et c’était normal.

      Répondre
    2. Christiane Coipel

      En fait Laure, ce qui me pose problème, c’est pas tant le fait de passer pour une nulle que le sentiment d’être déjà allée au bout du bout, comme tu m’as dit une fois. Car si les retours ne sont pas bons, comme j’ai déjà donné tout ce que j’ai pu donner, la question est : Que vais-je faire !!!

      Répondre
      1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

        Tu trouveras si les critiques sont fondées Christine, parce que ça te donnera un recul, un regard différent. Et puis fais attention à ce que les critiques soient bien fondées évidemment.

        Répondre
  6. Christine

    Bonjour Laure, dis moi. Quand au début d’un roman, sur une page on dédie son livre à quelqu’un, sur une autre on y met une citation, dans quel ordre on met ces 2 pages ? Merci .

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Pas d’obligation, Christine, mais je trouve plus logique de mettre d’abord la dédicace, ensuite la citation. C’est ce que je fais mais je pense que ça se discute.

      Répondre
      1. Christine

        Merci Laure. G voulu voir ds « Le cheval de l’Irlandais », mais je l’ai prêté à une amie, dans mes autres bouquins il y a l’un ou l’autre mais pas les deux.

        Répondre
  7. Christine

    Bonjour Laure, mes conseillers ont lu mon manuscrit, que je considère comme un troisième jet, et je dois te dire que je suis toute déconcerté e, car hormis quelques critiques de peu d’importance, Je n’ai que de très bons retours. En plus, ce sont des personnes cultivées, en qui j’ai confiance quant à leur honnêteté, car aucune d entre elles ne voudrait que j’aille me ridiculiser. Alors du coup, je suis tellement confondue, que je suis tentée de faire appel à un critique professionnel. Non que je sous estime leur regard, loin de là. C est plutôt que je suis complètement déconcerté.e .qu’ en penses-tu Laure.

    Répondre
    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Mais c’est parfait tout ça !!! Si tu es certaine que ces gens te disent leur vérité et sont capables d’être tranchants et de dire des choses désagréables quand c’est utile, c’est génial. Ce sont des lecteurs, et ils ont le droit d’aimer, non ? Je ne sais pas ce que tu appelles un critique professionnel ? Pour moi c’est un journaliste littéraire et au vu de toutes les cochonneries qu’ils tentent de nous faire lire, je ne crois pas qu’ils lisent ce sur quoi ils chroniquent. Ou alors ils ont un goût déplorable la plupart du temps. J’ai beaucoup plus confiance en de vrais lecteurs.
      Si tu veux m’envoyer tes 10 premières pages, je jetterai un œil sérieux dessus, je peux regarder la syntaxe, style, ton, fluidité, tout ça et te dire au moins si ça vaut le coup de tenter un 4ème jet ou si ça semble abouti. Sinon commence à envoyer aux maisons d’édition dès la rentrée.

      Répondre
      1. Christine

        Merci Laure pour ta réponse. Oui, je suis certaine que quitte à me décevoir, ces personnes me diraient que ça ne va pas. J entends par critique littéraire ceux qui ont déjà écrit et publié, Et qui proposent leur service sur Internet. J’avancerais prudemment bien sûr, car de nos jours, tout le monde se prétend professionnel. Ceci dit, ils ont aussi formulé des critiques ; mais c’est si peu de choses. C’est vraiment chic de ta part de me faire cette proposition, cependant, j’y vois un inconvénient ; c’est qu’en fonction de ce que je raconte, j’ai tenté de changer de ton, de style et voire de vocabulaire. Je ne sais pas si ça ne risque pas de t’induire en erreur, dans un sens comme dans l autre. Dis moi.

        Répondre
        1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

          Mets-moi alors plusieurs pages de différents styles, tons, en mail, ça va aller comme ça, Christine. Si je vois que ça ne me suffit pas à juger, je te le dirai de tout façon.

          Répondre
          1. Christine

            D accord Laure. Je te remercie.

  8. Valérie

    Bonjour Laurence,
    Je viens de découvrir votre blog via Facebook et Kindle direct publishing. C’est une vraie mine de conseils ! Je m’en tiens pour l’instant à la poésie mais je ne désespère pas d’écrire des nouvelles ou histoires plus longues un jour… J’aime également la façon positive dont vous encouragez les auteurs…. Je reviendrai vous voir bientôt. Bien cordialement, Valérie

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Merci Valérie, très contente que vous y trouviez de quoi remplir votre panier d’auteur. J’adore la poésie, c’est pour moi la quintessence de la langue. D’ailleurs j’ai commencé par la poésie. Il faudra que j’en parle un jour, ici. C’est amusant parce qu’aujourd’hui, j’ai posté ceci sur Instagram :
      « Les hommes se servent des mots, le poète les sert. » Octavio Paz et j’ajoute : Sois poète jusque dans ta prose !
      Si vous téléchargez le manuel gratuit (sur la droite du blog), vous serez abonnée et recevrez automatiquement un mail pour vous prévenir de la sortie d’un article. Mais en ce moment, je me repose un peu de l’écriture d’article, je le reconnais… Il fait chaud.
      J’ai découvert cet après-midi que KDP conseille mon article Maupassant-Flaubert, et ça me fait grandement plaisir bien sûr. C’est amusant car KDP ne me le dit jamais et de temps en temps, je trouve sur leur page un de mes articles conseillé !
      Bien cordialement, à bientôt,
      Laure

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  9. nicolas

    Merci pour ce blog.
    J’ai commenc il y a un mois. Mon premier chapitre sans dialogue m’a occupe pendant 15 jours et j’en suis a peu près content, mais le deuxième avec dialogue me déprimait. J’ai pu voir que je n’étais pas le seul, qu’ il y avait une technique particulière et j ai même eu des bons exemples des style indirect. donc merci !
    Question : est ce que vous allez étudier comment font vos auteurs favoris sur ce genre de points de style ? Moi j ai essaye mais ça m a encore + déprimé de me comparer.

    Merci en tout cas

    Pardon pour les typos et erreurs de ponctuation je suis aux US et écrit le + souvent an Qwerty sans accent.

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    1. Laure Gerbaud (Auteur de l'article)

      Je n’ai jamais pensé à le faire Nicolas. Et je ne sais pas si j’écrirai un article là-dessus.
      Il est vrai que le dialogue est un point difficile à maîtriser et qu’il faut en écrire un bon nombre pour commencer à écrire quelque chose d’intéressant. Ne vous comparez pas, inspirez-vous de vos auteurs préférés, c’est très différent comme démarche et cela va vous porter au lieu de vous enfoncer ! Récrivez vos dialogues, travaillez-les pour leur donner l’air naturel, enlevez tout ce qui vous paraît naïf, vous y arriverez à condition. C’est toujours une question de travail et de temps. merci pour votre confiance.

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